Les
huitième rencontres Capital-IT
ont eu lieu, mardi et mercredi à Paris. Ces rencontres
entre financiers et entrepreneurs sont notamment l'occasion
de jauger l'humeur des investisseurs sur l'état
du secteur de la high-tech. Hier lieu vibrant au rythme
des "mois fous" de la Nouvelle économie,
Capital IT résonne aujourd'hui de considérations
plus pesées : les "dotcoms" et les
acteurs grand public ont disparu au produit des éditeurs
de solutions et, nouvelle tendance de ce "Best
40's" automnal,
des biotechnologies, représentées par
sept candidats. Signe de la fragilité des temps,
on retouve même dans les sélectionnés
une société placée en liquidation
judiciaire, Quelm... Photographie du climat ambiant
et nouvelles règles du jeu investisseur-entrepreneur
à travers un débat organisé au
cours des "rencontres"'.
La
biotechnologie, nouvel eldorado ?
Avec un quart de sociétés biotechnologiques
dans les 40 sociétés sélectionnées
par Capital-it (voir la liste),
la
manifestation automnale aurait pu laisser penser que
les investisseurs avaient désormais succombé
au charme, retrouvé, des biotechnologiques. En
réalité, ils semblent conserver une confiance
à toute épreuve dans les secteurs informatique
et Internet et ne devraient pas tous s'engouffrer, par
effet de mode, dans les biotech.
"Les mouvements de masse vers un seul secteur font
partie du passé", a notamment constaté
Robert Pierce, directeur de la banque d'affaires Robertson
Stephens au cours d'un débat. Pour
preuve,
deux des plus gros fonds européens, Viventures
et Carlyle Group, qui a pourtant rayé récemment
la mention internet dans l'intitulé de son dernier
fonds, ont répondu par la négative à
une question concernant un possible intérêt
pour les biotechs. "Nous ne portons pas de jugement
de valeur sur ce secteur mais nous ne sommes pas spécialistes
et nous ne le serons jamais", a indiqué
notamment Benoît Grossmann, l'un des co-responsables
de Viventures (groupe Vivendi).
Le
retour des investisseurs dans le calme...
En tant qu'intermédiaires, les leveurs de fonds,
sont les plus à même de juger de l'état
des forces en présence. Et leur discours reste,
en apparence, très optimiste. "Lors des
derniers mois il y a eu un décloisonnement entre
le capital risque et la Bourse pour les valorisations.
La forte volatilité boursière génait
considérablement les négociations entre
investisseurs et entrepreneurs sur la valeur d'une société.
Avec une certaine accalmie sur les marchés financiers,
cela pourrait redevenir plus aisé en amont",
constate Jean-Marc Dumesnil,
président de MGT. Par ailleurs, "les dossiers
sont plus professionnels et moins nombreux" souligne
Yannick
Petit, le président de FFT Equity. Mais les
entrepreneurs devront prendre leur mal en patience.
"Un dossier bouclé en trois semaine, cela
n'existe plus, affirme haut et fort Benoît Grossmann.
Le temps d'analyse est plus long et il faut désormais
compter sur quatre à six mois". D'autant
que, selon Jean Marc Dumesnil, "les investisseurs
ont peu de temps actuellement car ils sont déjà
occupés à faire le tri parmi leurs anciennes
participations".
Un
nouveau découpage du financement...
Dans
un climat financier très incertain la peur des
entrepreneurs de ne pas réussir à réaliser
une nouvelle levée de fonds change également
la donne lors des négociations. "La difficulté
actuelle, explique Jacques
Garaialde, le directeur général de
Carlyle Group, réside dans le fait que les entrepreneurs
veulent beaucoup d'argent dès le départ
pour ne pas avoir à affronter un nouveau tour
de table. Et cela même si la hauteur du financement
n'est pas justifiée par le business plan présenté".
"Il n'y a plus de deuxième tour, confirme
en écho, Jean-Patrick Demonsange, le président
de Spef Venture. "On passe souvent directement
d'un premier tour très important à un
troisième tour voire à une cession".
Pour résoudre ces problèmes, les différents
investisseurs affirment avoir recours de plus en plus
à des promesses de financements par tranche en
fonction des résultats de la société.
"De toutes façons, conclut Jacques Garaialde,
il n'y jamais eu aucune corrélation entre le
montant investi et le succès d'une société.
Ebay, qui a levé peu d'argent à sa création,
peut en témoigner", souligne-t-il.
La
valorisation et le durcissement des clauses liant entrepreneurs
et investisseurs...
La problématique majeure demeure en tout cas
toujours celle de la valorisation. Benoît Grossmann
estime d'emblée "que contrairement à
ce que pensent les gens, les valorisations retenues
actuellement ne sont pas basses. Elles reviennent simplement
à un niveau normal. 1999-2000 était un
épiphénomène et il faut très
vite l'oublier", affirme-t-il. Les capitaux-risqueurs
reconnaissent toutefois avoir durci leurs conditions
d'entrée dans le capital des sociétés.
"On gagne tous ensemble où on perd tous
ensemble. Il n'était pas normal l'an dernier
qu'un entrepreneur s'enrichisse alors que ses investisseurs
perdaient de l'argent dans le même temps",
affirme Olivier Grossmann. Les investisseurs utilisent
donc désormais très souvent des outils
spécifiques comme la clause de liquidation préférentielle.
D'autres, comme Jean Patrick Demonsange, affirment avoir
d'ores et déjà recours à "une
valorisation qui s'ajuste en fonction des résultats
financiers effectifs de la société".
Les 40 start-up sélectionnées pour
l'édition d'Automne
Sciences de la vie : Abtech, Biophytec, Genoscience,
Gentech, Neurofit, Skuld Tech, Stil Biotechnologies.
Logiciels
et services internet: Galilea Multimedia (Jeux vidéos),
Gatonero (Interface
graphique), Idylic
(Logiciels vocaux), Ipracom
(logiciels de communication pour mobiles), Keecom
(Logiciels CRM), Logmetrix
(Logiciels d'analyse de données), Noheto
(Logiciels de développement web objets), Quelm
(Technologie pour déployer du contenu), Sphinx
Vision (Video surveillance via internet) , Teleprosoft
(Impression numérique à distance), Training
Orchestra (Plate-forme de gestion du capital humain),
Vision
IQ (Logiciels de vision par ordinateur) Visiospace
(Logiciels d'imagerie réseaux), Voluntis
(Logiciels santé web-vocaux), Zden
(Solutions de distribution de contenu et de protection
des droits d'auteur), Axiliance
(e-sécurité), Buying-Partners
(e-purchasing), La Cantoche
Production (Outils web 3D), Khawa
(ASP), L2T
(Peer to peer), Musiwap
(services de musique mobile), Net4any
(ASP pour PME/TPE), Netjobit
(Moteur de recherche pour le recrutement) , P2P
(Peer to peer, mise en relation de personnes), Toolnet
(Portail vocal d'accès à internet).
Infrastructures, Hardware : Eco-Sys
(codage optique), Micromega, Netasq
(boîtiers de sécurité internet),
Easy Codes
(Carte internet prépayées pour les micro-paiements),
Micromega (Vente
d'ordinateurs)
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