Entreprises
Pierre Reboul (EBG) : "On ne peut pas laisser dire que les technologies et la communication n'ont pas d'avenir"
L'Electronic Business Group organise un "grand débat " sur la situation économique, au cours duquel Lionel Jospin interviendra. Objectif : "témoigner des réalités et dresser une prospective". --> (Mercredi 14 novembre 2001)
         

L'Electronic Business Group, qui réunit des entreprises de l'Internet, du commerce électronique et des NTIC, organise aujourd'hui un "grand débat" sur la situation économique. Ayant pour thème les perspectives de développement du secteur des technologies de l'information, il verra notamment le Premier ministre Lionel Jospin y faire une intervention. L'EBG estime que "depuis 1996, les nouvelles technologies (...) ont ouvert des perspectives nouvelles, que nous n'avions pas connues depuis des années", selon une lettre envoyée à ses membres par son président, François-Henri Pinault. Celui-ci affirme que "le monde ne s'est pas arrêté en ce mois d'octobre 2001. Au contraire, les choses sérieuses commencent maintenant." Une lettre relayée par un tribune du même François-Henri Pinault publiée dans Le Monde le 8 novembre sous le titre "Que cesse le chant des pleureuses!". Pierre Reboul, son délégué général, explique les raisons de cette initiative.

JDNet. Pourquoi l'EBG veut-il provoquer ce "grand débat" et en quoi consiste-t-il?
Pierre Reboul. Les mêmes qui ont encensé Internet il y a deux ans, en lançant des projets sans modèle économique, prononcent aujourd'hui le deuil des nouvelles technologies sans davantage de recul, et sans la moindre mesure. Ces personnes exercent une responsabilité qu'elles ne méritent pas. Parce que la crise économique que nous connaissons n'est pas une conséquence des attentats du 11 septembre, mais résulte de l'effondrement de la bulle spéculative. Dans la mesure où les technologies tiraient depuis cinq ans l'ensemble de l'économie, la crise de confiance s'est progressivement étendue à tous les secteurs. La responsabilité de l'EBG consiste à bloquer ce mouvement, pour présenter les réalités telles qu'elles sont, c'est à dire remplies de promesses et d'avenir. Nous étions restés silencieux au moment où la bulle à son plus haut préparait des lendemains funestes, nous ne pouvons aujourd'hui laisser dire que les technologies et la communication n'ont pas d'avenir. C'est tout l'inverse.

François-Henri Pinault dénonce "les non-sens qui nient la réalité" et souhaite "éviter de diffuser un discours béat, mais témoigner des réalités et de dresser une prospective liée à nos métiers". Quelles sont ces réalités?
De nombreux projets se sont lancés ces dernières années. Ils sont liés à la vente de produits auprès du grand public (BtoC), auprès du public professionnel (BtoB), aux achats stratégiques (marketplaces métier), aux achats non stratégiques (e-procurment), aux médias (presse en ligne, vidéo en streaming) etc... La plupart des médias ne retiennent qu'une chose : ces projets ne marchent pas parce qu'ils n'ont pas atteint leurs objectifs. Or, c'est faux, de nombreux projets ont tenu leur objectif. Quant à ceux qui accusent un retard, ils se sont vu attribuer des objectifs trop élevés, dans la période spéculiative. Sont-ils condamnés pour autant ? Naturellement non. Les technologies de l'information ne remplacent pas l'économie traditionnelle, elle en constituent un complément.
Pour rester optimiste, il suffit de distinguer l'état de fait, très marqué par le traumatisme reçu, de la prospective. Places de marché, vente à distance, médias électroniques... Chacun trouvera sa place à son rythme. La bulle ayant explosé, l'économie doit retrouver la "croissance tranquille", seule capable de bâtir. Ce n'est parce que l'on injecte 300 millions dans un projet qu'il occupera une place dominante. C'est la passion, le bon sens, l'évolution naturelle des usages qui structurent une économie .

Quelles sont vos principales attentes, notamment vis à vis des pouvoirs publics, puisque le Premier ministre doit intervenir lors de cette réunion, et quelles autres initiatives comptez-vous prendre dans les mois à venir ?
Nous souhaitons être écoutés des pouvoirs publics, parce que nous sommes des distributeurs et des industriels, et que notre attitude est responsable. Et nous allons à notre tour écouter le Premier ministre pour nous assurer que le gouvernement ne se laisse pas tenter par le pessimisme, aussi mauvais conseiller que la spéculation. Par ailleurs, nous travaillons sur un plan intitulé "ADSL pour tous", qui devrait contribuer à la généralisation du haut débit en France. Il s'agit d'établir une charte publique, en trois points, qui constituent des garanties dans les domaines : des prix (et donc de la concurrence), de la qualité de service (du débit) et du déploiement national. L'application de cette charte sera garantie par l'EBG, un acteur neutre, à la fois de France Telecom et des opérateurs alternatifs. Lorsque les ménages et les PME utiliseront Internet avec le confort du haut débit, ils ne pourront se passer ni des services interactifs, ni des informations qu'ils trouveront. Internet deviendra alors le média que nous souhaitions, et dont nous commençons à percevoir les contours.

[François Bourboulon, JDNet]
 
 
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