The
Carlyle Group est un groupe de capital-investissement
basé aux Etats-unis et dirigé par l'ancien
secrétaire d'Etat à la Défense
de Georges Bush Senior, Franck Carluci. Créé
en 1987, le groupe gère près de 12,5 milliards
de dollars d'actifs sur 13 différents produits
de capital investissement. En Europe, The Carlyle Group
a levé l'an dernier un fonds de capital-risque
Carlyle Internet Partners Europe (CIPE) à hauteur
de 730 millions d'euros, destiné à financer
des start-up. Mais, dans le contexte actuel, ses dirigeants
semblent visiblement s'interroger sur la conduite à
tenir. Ils ont d'ailleurs choisi récemment de
rayer la mention Internet du fonds baptisé désormais
Carlyle Venture Partners Europe. Jacques Garaïalde,
le président du fonds européen, explique
sa nouvelle stratégie.
JDNet.
Pourquoi avoir changé le nom de votre fonds en
supprimant la mention Internet. Est-ce que vous changez
de stratégie ?
Jacques
Garaïalde.
Ce fonds a été levé en 1999 et
bouclé en mars 2000. Le nommer "Internet"
était donc logique à l'époque,
car cela ne posait aucun problème de compréhension.
Mais, en pratique, au cours de l'année écoulée
quand nous allions voir les entrepreneurs, ils croyaient
tous que nous faisions exclusivement des dotcoms ou
des places de marché. Or le périmètre
a toujours été plus large puisque nous
investissons dans toutes les couches de la technologie,
des nouvelles puces, à l'infrastructure en passant
par le logiciel ou le mobile. Nous avons donc décidé
de modifier l'intitulé mais cela ne veut pas
dire que nous ne faisons plus d'investissements dans
Internet. En revanche, nous investissons dans des sociétés
un peu plus matures que ce qui avait été
défini l'an dernier. Mais nous restons dans le
capital-risque et nous n'irons pas, par exemple, faire
de Leverage Buy-Out (LBO)
Combien
avez-vous fait d'investissements pour l'instant ?
Quatre en 2001 contre 14 en 2000 et 25% du fonds a pour
l'instant été investi. Dans notre esprit,
nous n'investissons que dans des sociétés
dont les besoins sont compris entre 10 et 30 millions
d'euros, en plusieurs fois s'il le faut. A l'heure actuelle,
nous sommes en train de faire des arbitrages au sein
du portefeuille. On a fait le choix de ne pas poursuivre
l'aventure sur Yaazam ou Expide par exemple. Pour l'instant,
nous nous interrogeons sur une dizaine de dossiers.
Nous visons à terme un portefeuille de 50 à
60 entreprises avec un chargé d'affaires pour
cinq dossiers.
La
taille du fonds a été en partie conditionnée
par les valorisations de l'an dernier. Est-ce que vous
pourriez rendre de l'argent à vos actionnaires
dans le contexte actuel ?
Ce n'est pas à l'ordre du jour. Comme tout le
monde nous discutons avec nos souscripteurs sur les
orientations du fonds et certains ont conclu rapidement
que nous allions leur rendre de l'argent. Ces rumeurs
sont infondées. Si on écoute certains,
l'an dernier on dépensait l'argent trop vite
et cette année on nous reproche de ne pas le
faire assez vite. Vous savez le capital-risque reste
porteur. On voit des dossiers de bien meilleure qualité
qu'il y a trois ans. Par ailleurs les entrepreneurs
qui se lancent actuellement ne trichent pas, car il
faut être courageux pour créér une
société technologique en ce moment. Enfin,
il ne faut pas oublier non plus qu'on est à peine
à l'année trois en Europe du financement
Internet. Or on a déjà atteint la meilleure
performance de l'histoire. On peut donc être optimiste
pour l'avenir.
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