En
injectant un million d'euros dans le capital de l'éditeur
de logiciels Akazi Technologies, lors d'un troisième
tour de table, le fonds Convergent Technologies, géré
par Convergent Capital, a signé, la semaine dernière,
sa première incursion dans le monde du capital-risque
français. Après Tech Fund Capital Europe,
lancé récemment, ce fonds commun de placement
à risques (FCPR) illustre une certaine capacité
du capital-risque à se régénérer
à l'heure où beaucoup d'acteurs sont surtout
occupés à refinancer leur portefeuille
et n'ont donc guère de temps pour rechercher
de nouveaux investissements.
Le
bouclage de la première partie de ce FCPR, d'un
montant de 20 millions d'euros, ne se sera toutefois
pas fait sans mal, la situation économique n'ayant
cessé de se dégrader depuis un an. Les
créateurs du fonds, qui ont ouvert la souscription
en avril 2001, ont dû revoir leurs ambitions à
la baisse et souhaite désormais atteindre une
capacité d'investissements de 60 millions d'euros
au lieu des 100 millions initialement envisagés.
En attendant d'augmenter le montant de ses avoirs, le
fonds peut déjà consacrer plus de 2 millions
d'euros par opération pour des interventions
à un stade très précoce de la vie
de l'entreprise, même si ses fondateurs comptent
élargir leur spectre en fonction des opportunités.
"Dans ce contexte économique incertain il
y a clairement une prime aux sociétés
déjà établies, même si elles
traversent une passe difficile, constate Alain Meller,
l'un des trois associés de Convergent Capital.
Dans la mesure où certains investisseurs n'ont
plus la capacité de suivre, nous pourrions donc
les suppléer dans ces sociétés
dont le modèle reste, malgré la crise,
très porteur."
Selon
ses fondateurs, Convergent Technologies ciblera particulièrement
les
éditeurs de logiciels, à l'image d'Akazi,
où les solutions technologiques et d'infrastructures
permettant d'améliorer le transport ou l'accès
aux données digitales. "Nous cherchons des
sociétés qui vendent des produits et non
des services" résume Alain Meller. La
particularité de ce fonds résidera, en
outre, dans le fait qu'il sera dirigé par d'anciens
managers de sociétés technologiques.
Les
trois associés, Alain Meller, Armand Sibony et
Philippe de Bellefonds ont ainsi tous exercé,
auparavant, des responsabilités dans des sociétés
high-tech comme Communications and Systems (CS), pour
les deux premiers, et Sema pour Philippe de Bellefonds.
Un
élément différenciant d'importance,
selon Alain Meller, dans un secteur où les financiers
sont souvent majoritaires. "Nous
avons constaté qu'en France, le profil opérationnel
n'est pas forcément très répandu
chez les fonds. Avec nos expériences respectives
nous estimons, connaître les technologies, et
avoir la capacité de faire des diagnostics sur
la façon d'attaquer un marché" avance-t-il.
Si
70% des investissements devraient être consacrés
à des sociétés européennes,
pour se conformer à la loi sur les FCPR, le fonds
pourrait également financer des start-up hors
du marché européen. Le second investissement
de Convergent Technologies devrait ainsi être
effectué en
Israël, un pays que Daniel Sibony connaît
bien puisqu'il avait été chargé
par son ancienne entreprise d'identifier les opportunités
de croissance externe dans ce pays. "Israël
est une vraie tour de contrôle en matière
technologique grâce à sa proximité
avec les Etats-Unis" souligne Alain Meller. Convergent
Technologies ambitionne de réaliser "quatre
à six investissements" cette année,
selon ses dirigeants.
FCPR
et FCPI : quelle différence ?
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Ces
deux fonds commun de placement (FCP) obéissent
à des critères très stricts
et diffèrent légèrement sur
la forme. Les Fonds Communs de Placement à
Risques (FCPR) doivent ainsi investir au moins
50 % de leurs avoirs dans des valeurs européennes
non admises sur un marché réglementé. Pour le
souscripteur, ils présentent l'avantage d'être
exonérés de toutes taxes (hors prélèvements sociaux)
si les fonds restent bloqués au moins 5 ans. Au-
delà, le souscripteur bénéficie
d'une exonération totale des taxes (hors prélèvements
sociaux).
Le FCPI a quasiment les mêmes caractéristiques
sauf qu'il doit être investi à 60%
dans des sociétés non cotées
"innovantes", "dont le capital
n'est pas détenu majoritairement, directement
ou indirectement, par une ou plusieurs personnes
morales". Pour être qualifiées
d'"innovantes", les jeunes pousses doivent,
soit
avoir réalisé, au cours des trois exercices précédents,
des dépenses cumulées de recherche d'un montant
au moins égal au tiers du chiffre d'affaires,
soit "justifier de la création de produits,
procédés ou techniques dont le caractère innovant
et les perspectives de développement économique
sont reconnus". Cette appréciation est effectuée
par l'Anvar qui décerne un label à
la société en la matière.
La qualification est accordée pour une période
de trois ans.
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