Vingt-quatre heures avant Consors
et 15 jours après Fimatex, Bourse Direct a publié
hier soir son chiffre d'affaires consolidé non
audité. Sur l'exercice 2001, le CA atteint 8,43
millions d'euros, en baisse de 35 % par rapport
à l'année précédente. Tout
comme la filiale de la Société Générale,
Fimatex, Bourse Direct est confronté au paradoxe
dont sont victimes les courtiers depuis 18 mois face
à des marchés financiers plongés
dans l'incertitude : une hausse du nombre de comptes
en gestion accompagnée d'une baisse du niveau
d'activité de ces mêmes comptes.
"L'année
a été très difficile sur le plan
boursier, souligne Ludovic Eyt-Dessus, directeur des
marchés chez Bourse Direct. Or nous sommes positionnés
sur une clientèle de particuliers. C'est un type
de clientèle qui travaille peu sur des marchés
baissiers et qui n'opère pas de sorties dans
ces conditions." En l'espace d'un an, le courtier
a ainsi vu son nombre de comptes-clients grimper de
7 734 à 8 925. Mais, malgré
cette hausse de plus de 15 %, le nombre d'ordres
exécutés a baissé de 30 %
sur la même période, en passant de 395 564
à 274 411. "Nous avons ressenti quelques
éléments positifs sur le quatrième
trimestre 2001, pondère Ludovic Eyt-Dessus. Sans
vouloir jouer les devins, il semble que nous soyons
proches de la sortie de la spirale baissière
sur les marchés financiers. Mais il reste encore
à dissiper l'écran de fumée provoqué
par l'Argentine et Enron pour que la tendance soit claire."
Niveaux
d'activité de Bourse Direct
|
.
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2001
|
2000
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Chiffres
d'affaires consolidés |
8,43
|
12,98
|
Nombre
de comptes-clients |
8 925
|
7 734
|
Nombre
d'ordes exécutés |
274 411
|
395 564
|
Afin de se doter d'une
structure financière et opérationnelle
plus affûtée, Bourse Direct a opéré
en 2001 selon deux fronts. En premier lieu, un important
programme de réduction des coûts qui a
été, selon Ludovic Eyt-Dessus, "drastique,
notamment sur les frais généraux".
Autre front : le développement d'activités
stables et moins dépendantes de l'état
des marchés financiers. Un développement
qui repose sur la mise en place de relais "physiques"
avec l'ouverture d'"Investment Centers" à
Nîmes, Marseille, Toulouse et Bordeaux.
Mais c'est grâce
à la montée en puissance des produits
financiers à forte valeur ajoutée (gestion
sous mandat, conseil, FCP...) que Bourse Direct espère
construire son matelas d'activité minimale. Une
activité quie passe par la filiale Delta Asset
Management, rachetée au cours de l'été
2001. "Nous disposons aujourd'hui de quelques dizaines
de comptes en gestion sous mandat, détaille Ludovic
Eyt-Dessus. C'est un bon début. Le développement
de ce métier va nous permettre de lisser notre
chiffre d'affaires en ayant des activités plus
récurrentes." Reste qu'en avançant
sur ce terrain, les courtiers en ligne vont devoir affronter
une nouvelle concurrence : celle de l'univers bancaire.
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