Depuis mars 2001, date
à laquelle le groupe Galeries Lafayette avait
annoncé sa volonté de se désengager
du e-commerce, le maillon faible du paysage des cybermarchés
français semblait revenir à Télémarket.
Hier soir, les groupes Casino et Rallye, dans un communiqué
de presse, on fait mentir les prévisionnistes.
Les deux groupes ont annoncé qu'ils "envisageaient
de cesser l'activité" de leur filiale commune C-mesCourses.
Quelques lignes plus loin, la probabilité de
fermeture devient certitude. Les deux groupes précisent
que "les procédures de concertation avec les partenaires
sociaux sont engagées et qu'elles pourraient déboucher
sur un arrêt complet de l'activité de C-mescourses.com
dans le courant du mois d'avril 2002".
Lancé
en septembre 1999, tout d'abord sur la région
lyonnaise puis, en avril 2000, sur la région
parisienne, C-mes Courses est donc le premier cybermarché
français à abandonner la partie, à
l'instar du site américain Webvan l'année
dernière. Les deux groupes de grande distribution
expliquent dans le communiqué que "comme
tous les sites alimentaires, C-mescourses.com a connu,
en 2001, une progression importante de ses ventes et
du panier moyen, sans pour autant que le potentiel d'évolution
du marché des ventes alimentaires sur Internet ou ses
perspectives de rentabilité à court ou moyen terme ne
justifient son maintien dans le portefeuille d'activités
du Groupe."
Le cybermarché,
qui s'appuie en région parisienne sur un entrepôt
de 5 000 m2 basé à Rungis, avait
réalisé en 2000 un chiffre d'affaires
situé entre 7,5 et 9 millions d'euros pour un
volume de 80 000 commandes et un panier moyen de
106 euros. C-mesCourses comptait atteindre le seuil
de rentabilité début 2002. Visiblement
le contrat n'a pas été rempli. Cette annonce
de fermeture tombe alors que le secteur de la grande
distribution française est passablement agité
depuis quelques semaines. Casino, qui est détenu
à 50,6 % par la holding Rallye, négocie
âprement la reprise des 42 % du capital de
Cora, autrefois détenus par Carrefour et aujourd'hui
logés dans la Deutsche
Bank. Cora, qui dispose de sa propre filiale cybermarché
: Houra.
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