(article modifié
le 21/02/02) Fini le périmètre à
amplification permanente. Pour Wanadoo, 2002 devrait
être l'année de la consolidation d'autant
que, note Nicolas Dufourcq, son PDG, "les conditions
actuelles ne permettent pas d'envisager d'importantes
acquisitions. Seules les opérations de taille moyenne,
dans les pays où nous sommes déjà présents, peuvent
nous intéresser." Jeudi matin, la présentation
des résultats 2001 de Wanadoo a été
le reflet direct de ce nouveau pragmatisme, la stratégie
industrielle y effaçant la stratégie financière.
La filiale de France Télécom, finalement
pas mécontente d'être le troisième
FAI européen derrière T-Online et Tiscali,
avec 6,37 millions d'abonnés, compte en 2002
montrer sa capacité à dégager un
Ebitda positif.
Les
données financières de Wanadoo en
2001
(en millions d'euros)
|
. |
2001
|
2000
|
Chiffre
d'affaires |
Dont |
Annuaires,
services aux professionnels
Accès, Portails, e-Merchant |
|
Dont |
Accès
Portails
e-Merchant |
|
|
|
Ebitda |
Dont |
Accès,
Portails, e-Merchant
Annuaires, services aux professionnels |
|
|
|
Free
cash flow opérationnel |
-175
|
-162
|
Résultat
net consolidé |
-193
|
-102
|
L'année
écoulée se solde pour Wanadoo par un chiffre
d'affaires de 1,563 milliard d'euros en progression
de +41 %. Un chiffre d'affaires qui se décompose
entre le pôle "Annuaires et Services aux
Professionnels" (53 %), le pôle "Accès"
(38 %) et le pôle "Portails et e-Merchant"
(9 %). La plus forte progression sur cette ventilation
revient au pôle "Accès", dont
la part sur le chiffre d'affaires passe, en l'espace
d'un an, de 25 à 38 %. Cette croissance
se fait aux dépends de l'activité "Annuaires
et Services aux Professionnels" qui recule, elle,
de 68 à 53 %. La montée en puissance
du métier "Accès", annoncée
par Nicolas Dufourcq dès les printemps 2001,
se confirme dans les résultats annuels.
Sur l'exercice complet,
l'Ebitda ressort en négatif à -64 millions
d'euros (contre -66 millions en 2000), le résultat
net consolidé s'établissant à -193
millions d'euros (contre -102 millions en 2000). A périmètre
constant, c'est-à-dire hors la consolidation
de Freeserve et de Indice Multimedia, la chiffre d'affaires
2001 atteint 1,436 milliard d'euros (+29 %), l'Ebitda
ressortant en positif à 29 millions d'euros.
"Le marché britannique est le seul où
nous ne visons pas un Ebitda positif en 2002, souligne
Nicolas Dufourcq. Avec Freeserve nous sommes encore
dans une logique de croissance afin de renforcer notre
position de leader. Au Royaume-Uni, nous détenons
aujourd'hui 23 % de parts de marché sur
l'accès Internet, devant AOL, qui est à
21 %, et BT, qui est à 17 %."
En France, Wanadoo reste
le numéro un sur le segment FAI avec 37 %
de parts de marché. En janvier, le parc français
des abonnés Wanadoo était de 3,103 millions,
457 000 étant en haut débit, dont
415 000 en ADSL. La filiale de France Télécom
compte caresser la barre des 4 millions d'abonnés
en France d'ici la fin 2002, même si Nicolas Dufourcq
estime que "le point de blocage pour la diffusion
de l'Internet reste le prix des PC qui ne baisse plus
suffisamment." Logiquement, la montée en
flèche des abonnements haut débit en France
(+377 % en un an), induit une explosion du temps
passé sur la Toile par les internautes. Les 457 000
abonnés haut débit de Wanadoo génèrent
300 millions de minutes de connexion par semaine, soit
autant que les 2,6 millions d'abonnés bas débit.
"En bas débit, nos abonnés surfent
en moyenne 11,5 heures par mois, détaille Nicolas
Dufourcq. Avec le haut débit, nous passons à
200 heures par mois de connexion. Sur ces 200 heures,
nous considérons que 60 heures sont réellement
actives."
Les
activités de Wanadoo en 2001
|
Nombre
d'abonnés en Europe |
Dont |
Royaume-Uni
Espagne
Pays-Bas
Belgique
Maroc
France |
|
Dont
France |
Bas
débit
Haut débit
Sans abonnement |
|
6 370 000
|
2 421 000
431 000
300 000
100 000
10 000
3 103 000
|
2 143 000
457 000
503 000
|
|
Nombre
de pages vues en Europe par jour |
41 000 000
|
Nombre
de visiteurs uniques en Europe par mois |
15 000 000
|
Côté chiffres,
le pôle "accès, portails et e-merchant"
a généré en Europe un chiffres
d'affaires de 716 millions d'euros (contre 360 millions
en 2000) pour un Ebitda négatif de -290 millions
d'euros. Le chiffre d'affaires 2001 s'appuie majoritairement
sur l'Accès (564 millions d'euros, +104 %)
puis sur l'activité Portails (115 millions, +83 %)
et, enfin, sur le segment e-Merchant (37 millions, +73 %).
Sur ce dernier segment, Alapage a enregistré
201 833 commandes en novembre et décembre
derniers, après une année en demi-teinte.
"Pour 2002, notre objectif avec Alapage est d'atteindre
le million de commandes", avance Nicolas Dufourcq.
Le pôle "Annuaires
et Services aux Professionnels" affiche de son
côté un chiffre d'affaires de 848 millions
d'euros, contre 757 millions un an plus tôt. L'Ebitda
y ressort positif à 239 millions d'euros. L'activité
Pages Jaunes reste la locomotive de ce pôle avec,
à elle seule, un Ebitda de 282 millions d'euros.
Dans sa déclinaison Internet, l'activité
Pages Jaunes compte 201 000 annonceurs pour une
audience de 100 millions de pages vues en janvier (et
non 12 millions comme indiqué précédemment).
Si Wanadoo affiche en France
une part de marché de 25 % sur la publicité
en ligne, sa dépendance face à cette source
de revenus en 2001 est tombée à 3 %
du chiffre d'affaires global. C'est sur le haut débit
et les services payants associés que la filiale
de France Télécom compte trouver de nouvelles
sources de revenus dans les mois à venir. "Avec
le haut débit, les usages de mise en relation
vont se démultiplier, estime Nicolas Dufourcq.
C'est un axe de développement très important :
la mise en place de services payants ne peut se faire
en monétisant ce qui est proposé aujourd'hui
gratuitement. Il faut, au contraire, offrir des expériences
clients radicalement renouvelées." Grâce
à cette stratégie, Wanadoo compte atteindre
un Ebitda consolidé positif fin 2002, accompagné
d'une croissance de 30 % de son chiffre d'affaires
et d'un total de 8 millions d'abonnés en Europe.
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