On connaissait déjà
les cartes de téléphone prépayées.
Et bien sur le même modèle, voici les cartes
d'accès dédiées au contenu Internet
payant. Une nouvelle forme de micro-paiements sur le
Net, qui cherche à valoriser le contenu éditorial
tout en sécurisant l'achat, aucun numéro
de carte bancaire n'étant saisi en ligne. Ces
nouvelles cartes s'appuient sur des cédéroms
de la forme et de la taille d'une carte de visite. Il
suffit d'insérer ce disque carré dans
le lecteur de CD pour accéder au service ou au
contenu payant d'un site. A ce jour, deux sociétés
se sont placées sur ce nouveau marché :
l'agence de communication Shok et Omniservices SA. Mais
les produits que proposent l'une et l'autre sont légèrement
différents.
Les "Cartes à
plus" développées par Shok permettent
à l'internaute de pré-acheter du contenu
sur certains sites Web. Il peut ainsi limiter sa consommation
et ne laisse aucune référence personnelle
sur les sites qu'il visite. Bien que cette technologie,
développée en interne, s'applique à
n'importe quel secteur qui propose du contenu en ligne
à valeur ajoutée (fichiers MP3, vidéo
en pay-per-view, voyance, jeux de casino...), l'agence
de communication a commencé à commercialiser
son produit, il y a trois semaines, avec l'Eroticard.
Celle-ci est distribuée pour le moment dans 50
points de ventes parisiens (librairies, magasins spécialisés,
Surcouf...). Elle permet d'avoir accès à
quatre sites de charme et à six offres payantes,
les 120 heures de connexions étant vendues 16
euros. "Nous avons commencé par ce secteur,
car c'est certainement l'un des plus rentables"
indique David Huet, directeur associé de Shok.
Pour utiliser les "Cartes
à plus", l'internaute doit toutefois déjà
posséder un fournisseur d'accès. Ce qui
n'est pas le cas de la solution "Tini" proposée
par Omniservices. Créée en octobre 2001
par Jacques Fay, un ancien de GTS Omnicom (initiateur
des cartes téléphoniques pré-payées),
Omniservices a noué un patenariat avec Belgacom
pour permettre aux internautes d'avoir accès
à Internet sans avoir de provider. Facturée
10 euros, la carte d'Omniservices comprend l'accès
aux services payants et les communication Internet.
"Notre objectif est certes de faciliter la vente
de contenu sur Internet, mais également de toucher
une cible grand public, qui est équipée
d'un ordinateur avec modem, mais qui n'est pas encore
consommatrice d'Internet", explique Jacques Fay.
Pour le développement
de ce projet, Omniservices a fait appel à de
nombreuses sociétés Internet. Republic
Alley et le groupe d'investisseurs Cofic (Compagnie
Financière de Constance) ont apporté tous
deux 1 million d'euros et un soutien technique. Contrairement
à la "Carte à plus" de Shok,
le lancement de "Tini" (This is Not Internet)
est prévue le 1er avril. Pour l'instant, la société
ne dispose que d'un partenariat ferme avec Météo
France. "D'autres services devraient suivre, assure
Jacques Fay. Nous sommes déjà en négociations
avec un site de cinéma, un site dédié
à l'hippisme et un autre consacré aux
horoscopes". Si la commercialisation de cette carte
est prévue dans les 24 000 buralistes appartenant
au réseau SPF,
elle ne commencera, en avril qu'avec un petit échantillon
pour une phase de test. Pour le lancement, 150 000
cartes devraient être disponibles chez les buralistes.
Autre différence
entre les deux sociétés : la présentation
des offres. Shok propose sur une même carte différents
sites et différents forfaits dont le nombre peut-être
choisi par l'internaute. "Nous avons opté
pour cette stratégie en raison du nombre encore
limité de partenaires et des synergies possibles
entre différents sites présents sur le
même secteur", explique David Huet. Omniservices
a, quant à elle, optée pour des cartes
personnalisées aux couleurs du site partenaire.
Une carte permet donc d'accéder au contenu d'un
seul site. Omniservices prévoit non seulement
de s'adresser au grand public, mais aussi à une
cible B to B, pour l'accès, par exemple,
à des catalogues en ligne. La société
projette également de vendre sa solution en marque
blanche.
Si les solutions sont quelque
peu différentes, les business modèles
des deux sociétés sont sensiblement les
mêmes. Chaque prestataire perçoit un pourcentage
sur la vente des cartes. Omniservices entend dégager
6 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2002 en
diffusant 1 million de cartes. Shok table de son côté
sur 4 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année.
La concurrence promet d'être sévère
entre ces deux sociétés dont les solutions
sortent quasiment au même moment.
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