Lors d'une réunion à
huis-clos samedi du conseil d'administration de l'Icann
(Internet Corporation for Assigned Names and Numbers),
Stuart Lynn, son président, a proposé
une série de réformes afin de légitimer
davantage l'organisme au plan mondial et de renforcer
ses moyens d'action. Un plan qui remet en cause les
choix initiaux de l'Icann, créé il y a
trois ans en tant qu'organisation privée avec
pour mission principale la gestion des DNS
du gouvernement américain et la coordination
des dispositifs techniques liés à Internet.
Dans
un communiqué, Stuart Lynn estime "qu'une
organisation purement privée n'est plus adéquate.
Internet a pris un tel poids dans la vie économique
et sociale des pays, qu'il est nécessaire que
les gouvernements élus participent plus directement
aux débats et à la régulation de
l'Internet. Nous devons trouver le juste équilibre
dans un partenariat public-privé, un équilibre
qui combine la flexibilité et le dynamisme d'une
organisation privée avec les autorités
gouvernementales qui représentent l'intérêt
du public." Un retour en arrière pour l'Icann
qui avait été structurée en tant
qu'organisation privée pour éviter les
lenteurs et les inerties des gouverments peu impliqués
alors dans les NTIC.
Mais ce revirement trouve surtout
ses sources dans la volonté de l'Icann de mettre
fin aux dépenses nécessaires à
l'organisation -très coûteuse- des élections
en ligne d'une partie de ses membres. Le nouveau dispositif
proposé samedi
assurerait un financement plus stable de l'organisme
en mettant à contribution l'ensemble des gouvernements
impliqués. Autre atout de cette réforme
: faire cesser les multiples difficultés internes,
issues justement des élections en ligne, propices
à des tensions.
Dans le cadre de cette
réforme, Stuart Lynn a proposé une nouvelle
structure pour le conseil d'administration. Au lieu
des 18 membres actuels, dont 5 élus en ligne,
le président de l'Icann suggère un conseil
formé de 15 membres (5 représentants
des gouvernements, 5 représentants des instances
techniques et des entreprises et 5 membres nommés
par un comité spécial). L'organisme a
prévu de faire le tour de ses différentes
antennes réparties à travers le monde
pour faire remonter les réflexions face à
cette proposition de réforme. D'ores et déjà,
les membres du conseil d'administration qui ont été
élus en ligne se sont élevés contre
ce nouveau plan.
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