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Actualité / Capital-risque
Jeudi 28 février 2002
La difficile mission des incubateurs publics Créés il y a deux ans, les trente un établissements de ce type ont du mal à trouver des financements pour leur start-up et doivent également obtenir des moyens de s'auto-financer -->
          
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Problèmes de structure juridique, de soutiens financiers, de rentabilité... Après quinze mois d'existence, la liste des embûches est longue pour les incubateurs publics. Nés en 1999, ces trente-et-un établissements, qui ont notamment pour mission de favoriser les transferts de technologie, voient quelques nuages s'accumuler au-dessus de leur tête. Si à ce jour, le bilan en matière de détection est plutôt bon - 440 projets ont déjà été incubés en quinze mois, ce qui a permis la création de 164 entreprises et 650 emplois- la pérennité du dispositif est loin d'être assurée pour une double raison. D'une part, la difficulté à trouver des financements pour les projets incubés et d'autre part des budgets de fonctionnement très serrés pour les structures d'accueil.

Dans un rapport sur le bilan des incubateurs publics, dressé par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), les auteurs de l'étude notent qu'en amorçage, "les sociétés à croissance modérée n'intéressent pas le capital-risque, qui préfère se concentrer sur les sociétés à fort potentiel de croissance". Une donnée problématique puisque seulement 20% des projets des incubateurs répondront à terme à ce dernier critère. Plus ennuyeux, les fonds d'amorçage publics mis sur pieds par l'Etat, pour théoriquement accompagner les projets, n'auraient pas vraiment répondu aux attentes des incubateurs. "Les deux parties ont du mal à se connaître et à se comprendre car il y a sans doute eu un malentendu au départ, constate Isabelle Bébéar, responsable du dossier à la CDC. Les incubateurs ont peut être cru que les gérants prendraient des participations de façon systématique. Mais comme la priorité d'un fonds est le rendement, seule une faible portion des entreprises incubées les intéresse."

Reste à savoir si ces fonds d'amorçage publics n'ont justement pas des exigences démesurées en matière de rendement, ce qui les éloigne de plus de 80% des sociétés accueillies par les incubateurs. Selon Isabelle Bébéar, "il n'est pas possible pour les fonds de se comporter en organisme de subventions où le rendement n'aurait aucune importance. D'abord parce que ce ne serait pas sain économiquement. Ensuite parce que leur but est d'amorcer la pompe pour attirer des fonds privés. Il faut donc avoir la même logique des deux côtés."

Ces problèmes de financement des entreprises risquent également de toucher dans quelques mois les incubateurs eux-mêmes. Ils sont constitués pour la plupart en associations loi 1901 et leurs seules ressources proviennent de subventions de l'Etat, qui s'est notamment engagé en 1999 à leur apporter près de 25 millions d'euros sur trois ans. Mais en cas de changement de politique de la part de l'autorité publique, ils n'auraient guère les moyens de poursuivre leur activité. Selon le rapport de la CDC, les directeurs d'incubateurs auraient proposé plusieurs pistes pour tenter de parvenir à un auto-financement des structures.

La première solution consisterait, selon eux, à exiger un remboursement des frais de la part des start-up qui réussissent à poursuivre leur carrière hors de l'incubateur. Jugée "pertinente", cette méthode ne serait "pas suffisante pour assurer un équilibre financier", selon Isabelle Bébéar. La seconde piste évoquée, serait de permettre aux incubateurs de prendre des participations dans la capital des sociétés créées afin de se financer avec les plus-values de sortie. Le rapport y oppose un problème juridique puisque le statut des incubateurs publics ne leur permet pas de s'aventurer sur ce terrain. Par ailleurs, la réussite du modèle n'est pas avérée. De nombreux incubateurs privés en difficulté peuvent en témoigner.

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La solution miracle n'existe donc pas et l'Etat reste sans doute la meilleure garantie du système. Isabelle Bébéar souhaite ainsi que "la politique de financement public se poursuive et qu'on ne réclame pas systématiquement aux incubateurs d'être rentables". La valeur économique de ces établissements ne se traduisant pas uniquement dans le compte de résultats annuel. "Avec ce dispositif, l'objectif principal était de favoriser les transferts de technologies et de motiver les équipes de recherche. Or sur ces points, les incubateurs sont clairement une réussite", assure-t-elle.

[Jérôme Batteau, JDNet]

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