Après l'abaissement
du prix des licences UMTS, le gouvernement a également
décidé cette semaine de minorer la redevance
que devront verser annuellement les opérateurs
de boucle locale radio (BLR). Fixée initialement
à près de 533.000 euros par région
couverte, cette redevance était contestée
par certains opérateurs régionaux qui
la jugeaient inégalitaire puisqu'elle ne tenait
pas compte de la taille de la zone couverte, ni de la
densité de population. XTS Network, titulaire
de licence en Guadeloupe et en Martinique, se voyait
contraint, par exemple, de régler la même
facture qu'un opérateur en Ile de France pour
un marché nettement plus étroit. Son président,
Pascal Bono avait alerté les pouvoirs publics
à l'époque en avançant que "le
montant exorbitant de cette redevance risquait d'étrangler
sa société avant même qu'elle ne
débute ses activités en 2002".
Sur
proposition de l'autorité de régulations
des télécommunications (ART), qui avait
pris en compte ces doléances dans un avis paru
au mois de juillet 2001, le gouvernement a donc plié
et a modifié le montant de ces prélèvements
dans un décret paru au Journal Officiel le 21
février. Le nouveau mode de calcul prévoit
que "le montant
de la redevance de gestion annuelle sera multiplié par
le rapport entre la surface couverte par l'attribution
de fréquences et la surface totale du territoire métropolitain".
Cette proportionnalité
entre le prix de la licence et la taille du territoire
couvert ne sera toutefois pas appliquée dans
les Départements d'Outre-Mer (DOM), car elle
était désavantageuse notamment en Guyanne,
une zone très vaste mais peu peuplée.
Par dérogation, selon le décret, la redevance
dans les DOM sera donc forfaitaire et fixée à
1.524 euros.
Cette
mesure a été accueillie avec soulagement
chez XTS Network, qui aurait dû initialement verser
plus d'un million d'euros avec l'ancien dispositif.
Le nouveau mode de calcul ne devrait donc lui coûter
que "3028 euros en 2002", selon Ehsan Emami,
le directeur de la BLR chez l'opérateur. Un prix
plus en phase avec la taille d'un marché, pour
l'instant, microscopique.
Mais le dossier n'est peut
être pas définitivement clos, car le problème
du versement des redevances pour les deux dernières
années reste posé. Un décret n'étant
jamais rétroactif, les opérateurs doivent
en effet payer leurs factures de 2000 et 2001 sur l'ancien
mode de calcul. Les petits opérateurs ne crient
donc pas victoire trop vite, même si le ministère
de l'Industrie pourrait, selon toute vraisemblance,
regarder le dossier d'un oeil bienveillant et accorder
quelques dérogations le cas échéant.
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