Access
Capital Partners est une société de gestion
créée en 1999 par Agnès Nahum et
Dominique Peninon. Gérant des "fonds de
fonds", son activité consiste à investir
des capitaux, apportés par des investisseurs
institutionnels, dans des fonds de capital-risque ou
des fonds de capital-développement. En France,
Access Capital Partners a par exemple participé
à la souscription des fonds Innovacom et Banexi
Ventures. Après avoir investi un premier fonds
de 250 millions d'euros, la société de
gestion, vient de récolter 250 millions d'euros
supplémentaires pour l'ouverture d'un second
"fonds de fonds", dont le montant pourrait
être porté à 400 millions d'euros.
Agnès Nahum dresse le portrait du marché
du capital-risque à l'heure où le rythme
des investissements est en net ralentissement dans le
secteur des nouvelles technologies.
JDNet.
Le mariage d'un courtier Fimatex avec un média,
est une grande première. Est ce que cela vous
a surpris
?
Agnés Nahum.
Certains fonds américains
sont dans cette situation actuellement et rendent du
cash à leurs souscripteurs. Mais, selon moi,
cela ne devrait pas arriver en Europe où la structure
est un peu différente. Si la taille des fonds
a beaucoup augmenté par rapport aux années
précédentes, elle reste raisonnable dans
l'absolu. D'après les chiffres dont je dispose,
31,5 milliards d'euros ont été levés
l'an dernier pas les fonds et 23 milliards d'euros ont
été investis. Le différentiel n'est
donc pas aussi important qu'on le prétend. Par
ailleurs, au cours des deux dernières années,
les gens ont un peu oublié que le capital-risque était
basé sur du long terme, c'est-à-dire sur
un horizon de quatre à cinq ans. Actuelllement, si les
fonds investissent peu dans les sociétés,
c'est également parce qu'ils rentrent de plus
en plus tôt et gardent des réserves pour
suivre lors des tours de table postérieurs. Les
gestionnaires sont devenus plus prudents de ce point
de vue.
Votre
premier fonds a été investi à parts
égales entre les fonds de capital-risque et les
fonds plus matures. Est-ce que le climat actuel vous
incite à modifier la donne dans votre gestion ?
Sur le dernier fonds
levé, nous avons laissé choisir nos clients en
matière d'affectation des liquidités.
Et il s'avère que la donne est quasiment la même
que dans le précédent fonds. 47 %
des liquidités seront investis dans le capital-risque
et 53 % dans les autres fonds comme le buy-out
(rachat d'entreprises, Ndlr). Malgré le côté rassurant
des fonds plus matures, par essence moins risqués,
les investisseurs continuent de croire fermement au
capital-risque orienté vers les jeunes pousses
technologiques. Cette confiance tient également
au fait que les équipes de gestion des fonds de capital-risque
se sont nettement professionnalisées. En 2004, les équipes
auront ainsi quasiment vécu un cycle complet
d'investissements et arriveront à leur pleine
maturité.
Au sein du capital-risque
on assiste à une montée en puissance des
investissements dans les sciences de la vie. Cet engouement
ne risque-t-il pas de déboucher sur un effet
dotcom ?
C'est un risque évident.
Il y a, selon moi, des sociétés qui lèvent trop d'argent
dans les sciences de la vie en ce moment. Pourtant,
il faudrait être plus méfiant car ce secteur
a toujours fonctionné comme les montagnes russes.
Les sorties des investisseurs dépendent en effet principalement
de l'état de la Bourse et du comportement des acteurs
de l'industrie pharmaceutique dans leur politique de
rachats de start-up. Or ces deux derniers paramètres
sont extrêmement aléatoires. Ceux qui investissent en
ce moment des sommes très importantes dans les
start-up matures du secteur, prennent à ce titre
un gros risque. L'autre inquiétude réside
dans la capacité de certains fonds à gérer
des dossiers liés aux sciences de la vie comme
la biotechnologie. Pour suivre ce secteur, il faut avoir
des équipes très expérimentées
et disposant de compétences très particulières.
Je ne suis pas sûre que cela soit toujours le
cas.
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