(article modifié
le 16/04/02) Une progression de 97 % en 2001 :
après avoir atteint les 37 millions d'euros en
2000, 123Multimédia vient de boucler son dernier
exercice sur un chiffre d'affaires de 73 millions. Un
bilan que la société toulousaine explique
essentiellement par l'essor, au cours de l'année
passée, du marché des SMS, des sonneries
et des logos pour téléphones portables.
Présent en Belgique, en Espagne, en France et
au Royaume-Uni, 123Multimédia affirme aujourd'hui
enregistrer près de 50 000 visites par jour
sur son site de téléchargement LogoSonnerie.com
et plus de 20 millions de minutes téléphoniques
surtaxées par mois. Créée en 1987
par Patrick Abadie (et non Alain Abadie comme précédemment
indiqué, Ndlr) sur le marché de l'Audiotel,
rose compris, 123Multimédia compte aujourd'hui
310 salariés répartis notamment entre
Toulouse, Paris et Lyon.
Derrière
ces chiffres se trouve une organisation opérationnelle
bicéphale. "Nous générons ce trafic
en nous appuyant sur tous les médias : Internet,
presse, télé et radio, explique Thierry
Arnaly, le directeur marketing de 123Multimédia.
D'une part, nous déployons une stratégie
en entonnoir qui consiste à rabattre les différents
flux médias sur nos propres services payants.
D'autre part, nous travaillons en marque blanche pour
des partenaires online ou offline qui souhaitent proposer
ce type de services".
Sur le premier volet, c'est-à-dire
la construction en propre de trafic payant, 123Multimédia
s'appuie sur son site communautaire Tchatche.com (associé
au magazine "papier" Tchatche tiré
à 200 000 exemplaires), ses portails thématiques
(Planetesms.com ou LogoSonnerie.com) et sur sa chaîne
de télévision musicale 123Sat diffusée
depuis mai 2000 via le satellite Hot Bird. Ces différents
points d'entrée sont autant de fenêtres
de promotion pour les services payants mobiles et Audiotel
de 123Multimédia. Un clip diffusé sur
123Sat ou l'interview d'une star dans le magazine Tchatche
serviront à mettre en avant des sonneries ou
des logos associés. Ces activités directes
génèrent aujourd'hui la moitié
du chiffre d'affaires de l'entreprise.
L'autre moitié des
revenus provient des partenariats noués avec
des portails (Tf1.fr, Lycos, Tiscali, AOL...), des acteurs
médias offline (NRJ, Skyrock, Groupe Lagardère...)
et des marques de grande consommation (McDonald's, Buitoni,
Candia, Findus...). "Nous leur proposons des prestations
clef en main sur les services payants, poursuit Thierry
Arnaly. Pour un service Audiotel, par exemple un concours,
cela va du numéro de téléphone
en passant par l'enregistrement des voix d'acteurs et
même l'expédition des cadeaux aux gagnants."
Sur ce secteur d'activité,
le trésor de guerre de 123Multimédia est
la licence 34-2 d'opérateur de services de télécommunications
obtenue en 1998. Elle permet à l'entreprise de
trôner sur 280 000 numéros téléphoniques
surtaxés. Une palette essentielle dans l'activité
de l'entreprise : pour être facilement mémorisables,
les numéros surtaxés doivent être
composés d'une numérotation croissante
(par exemple 08 36 52 54 56 et non 08 36 56 54 52).
"C'est un petit truc du métier, glisse Thierry
Arnaly. Mais pour le respecter, mieux vaut avoir un
choix de combinaisons de numérotation très
large."
La cible de prédilection
de l'ensemble de ces services est celle des 15-25 ans.
Une cible qui requiert une politique marketing réactive.
Chaque série télé, chaque nouvelle
star montante de la musique ou du cinéma doit
être épiée pour "coller"
à un marché fluctuant. Cette exigence
nécessite parfois de mettre au point de véritables
opérations commandos. En janvier dernier, face
au succès grandissant de Jean-Pascal de Star
Academy, 123Multimédia signe un contrat avec
son agent. Quelques jours plus tard, Jean-Pascal débarque
à Toulouse pour une journée marathon :
photographies, interview, enregistrement de la voix...
Dans les heures qui suivent, les premiers logos et SMS
vocaux de "JP" sont disponibles sur le marché.
Plusieurs milliers seront téléchargés
en quelques semaines.
"Il faut renouveler
l'offre sans arrêt, mais on ne gagne pas à
tous les coups sur ce marché, concède
Thierry Arnaly. L'année dernière, nous
avons acheté une licence d'exploitation sur la
série télé La Famille Pierrafeu.
La série avait rencontré un franc succès
partout en Europe mais en France, la mayonnaise n'a
pas pris..." Reste que l'échec se retrouve
noyé au milieu d'opérations nettement
plus rentables. Les meilleurs "coups" maketing
rapportent en moyenne plusieurs dizaines de milliers
d'euros sur des périodes de quelques semaines.
En cas de partenariat, 123Multimédia et le support
média associé se partagent les revenus.
Face à l'émergence
de la problématique payante pour les éditeurs
de sites, la société
toulousaine planche sur la transposition des modèles
Audiotel sur Internet. "Les numéros surtaxés
offrent une souplesse d'utilisation que ne permet pas
le règlement par carte bancaire, analyse Audrey
Sanz, responsable des activités Internet payantes
chez 123Multimédia. C'est sur ce confort que
nous travaillons aujourd'hui." Suivant ce principe,
la société a lancé la solution
de paiement SamClick : un kit de connexion personnalisable
et reposant sur un numéro de téléphone
surtaxé.
Un dispositif que 123Multimédia
décline d'ores et déjà pour les
téléchargements de logos et sonneries.
"Plutôt que d'être dans une logique
de paiement à l'acte sur chaque téléchargement,
poursuit Audrey Sanz, nous proposons à l'internaute
d'être facturé au temps en surfant sur
un site où il choisit les téléchargements
qu'il désire". Cette approche, déclinable
sur d'autres types de contenu, est proposée aux
éditeurs qui souhaitent mettre en place un espace
payant sur leur site. "La solution peut être
déclinée sur tous les services à
valeur ajoutée, conclut Thierry Arnaly. Mais
en matière de services payants, la cible de choix
reste les 15-25 ans. Avec les SMS et les sonneries,
cette catégorie d'utilisateurs dispose maintenant
d'une véritable culture du payant".
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