Après trois année
d'existence, c'est quasiment une nouvelle vie qui commence
pour Aladdino. L'entreprise, qui était jusqu'alors
positionnée sur le marché des services
mobiles sur PDA pour les particuliers, va en effet opérer
cette année une réorientation complète
de son activité vers le marché des entreprises.
Ayant fait le constat d'"une faible solvabilité
du modèle grand public" et "d'un modèle
économique peu pertinent à long terme",
l'entreprise a ainsi
convaincu le mois dernier la CDC, nouvel entrant dans
le capital, et trois de ses anciens actionnaires (I-Source,
SPEF, et ING) de lui apporter un million d'euros supplémentaires
pour se lancer à l'assaut de ce nouveau marché.
La tâche n'a cependant pas été aisée
puisque les négociations pour cette augmentation
de capital, qui laisse désormais 32% du capital
entre les mains des fondateurs, auront duré plus
de huit mois. "Les conditions exigées par
certains investisseurs nous paraissaient beaucoup trop
dures, explique Yvon Corcia, le président d'Aladdino.
Nous avions donc décidé de suspendre le
processus en fin d'année 2001 en attendant une
accalmie." Désormais, juge-t-il, "tout
le monde est plus raisonnable". L'essentiel
de cette levée de fonds servira donc à
renforcer la force commerciale et marketing d'Aladdino,
en France et en Espagne.
L'entreprise compte notamment
vendre sous forme de licences des solutions permettant
aux entreprises de "rendre mobiles les applications
de leurs systèmes d'informations". Aladdino
a déjà
quelques références dans ce domaine puisqu'elle
a notamment travaillé l'an dernier avec la BNP
(Intranet mobile sur PDA) ou la Banque Populaire sur
de tels projets. Et malgré la crise actuelle,
Yvon Corcia ne semble pas craindre les réductions
de budgets drastiques, notamment dans le domaine informatique,
dans les entreprises. "Les
dirigeants sont surtout trés soucieux de leur
retour sur investissements. Or nos solutions offrent
des gains potentiels et mesurables. Synchroniser son
PDA avec les données de l'entreprise avant une
visite chez un client permet de gagner du termps et
surtout de l'argent", résume-t-il.
Avec ce nouveau modèle,
le président d'Aladdino ne visera pourtant pas
de croissance de son chiffre d'affaires cette année.
"Nous anticipons un million d'euros de chiffre
d'affaires, comme en 2001, explique-t-il. Mais dans
la mesure où notre modèle sera plus classique
et s'apparentera à celui d'un éditeur
de logiciels, nos marges vont sensiblement s'améliorer.
Nous comptons ainsi atteindre plus facilement l'équilibre
d'exploitation en milieu d'année". Quant
à l'activité BtoC, elle ne disparaîtra
pas pour autant et devrait être mise simplement
en sommeil, selon lui. "Nos 60.000 membres auront
encore accès aux services. Mais nous ne ferons
plus de développement et le chiffre d'affaires
de l'activité sera marginal". Aladdino emploie
17 personne et dispose de filiales en Angleterre et
en Espagne.
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