Alors que le rythme des cartons de déménagement s'intensifie, le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie vient de publier la septième édition du Tableau de bord de l'Innovation. Ce rapport semestriel, qui regroupe toute une série d'indicateurs économiques sur l'industrie high-tech française, a été initiée en juin 1999. Ceux qui attendaient avec cette nouvelle mouture les premières tendances 2002 resteront sur leur faim : le nouveau Tableau de bord dresse avant tout un bilan 2001 détaillé. Un bilan qui montre, avec le recul, que le début 2000 était une anomalie économique pour le secteur de la high-tech.

Sur le plan des investissements, les fonds levés sur le Nouveau Marché en 2001 représentent 646 millions d'euros contre 1 654 millions l'année précédente. En mettent de côté le premier semestre 2000 (hors normes avec 1 184 millions d'euros levés à lui tout seul), le second semestre 2001 reste dans la même lignée que le second semestre 2000 avec 483 millions d'euros levés contre 470 millions. Bercy note toutefois qu'en 2001, les fonds levés sur le Nouveau Marché ont "essentiellement profité aux entreprises déjà cotées". A ce titre, entre les deux semestres 2001, le nombre de sociétés cotées sur le Nouveau Marché est resté stable avec 164 valeurs.

En matière de capital-risque, le Tableau de bord dresse un bilan 2001 d'où ressort un investissement total de 487 millions d'euros contre 1 milliard en 2000. Les indicateurs de Bercy montrent que, ici encore, l'année 2000 sort d'une mécanique de croissance normale : les fonds investis en 2001 sont en retrait de -42 % par rapport à 2000 mais en progression de +14 % par rapport à 1999. En revanche, soutenu par la création de très grands fonds de LBO (Ndlr : Leverage buy-out, Rachat d'entreprise par effet de levier), le capital-investissement n'affiche pas la même courbe avec un total des montants investis de 5 milliards d'euros aussi bien en 2000 qu'en 2001.

En dehors du capital-risque, les effets de la contraction économique au second semestre 2001, accélérés par les attentats du 11 septembre, sont à trouver sur le rythme des créations d'entreprises innovantes. Alors que depuis début 2000 le rythme semestriel dépassait les 5 000 créations, sur les six derniers mois de l'année écoulée, seules 4 333 entreprises innovantes ont vu le jour. Ce tassement se répercute sur les effectifs du secteur hight-tech : la croissance semestrielle de la masse salariale, supérieure à +1,7 % depuis fin 1999, tombe à +0,9 % au second semestre 2001.

Sans parler de renversement de tendance, cette contraction de la croissance affecte à son tour le chiffre d'affaires du secteur high-tech, calculé par Bercy à partir d'une basse 100 en 1995. En glissement annuel, la croissance du chiffre d'affaires au second semestre 2001 est de +2,4 % contre +13 % au second semestre 2000. La Tableau de bord note toutefois que tous les secteurs high-tech ne sont pas logés à la même enseigne. Sur les six derniers mois de 2001, les équipements de communication et l'industrie informatique ont vu leur chiffre d'affaires global baisser respectivement de -7,3 % et de -4,5 %. A l'inverse, les services informatiques et les services audiovisuels ont progressé respectivement de +11,5 % et +6,1 %.