Evalué à 8,6
milliards de dollars en 2004 par l'association américaine
du Marketing Direct (DMA), le marché mondial
du marketing direct interactif devrait encore connaître
une forte expansion dans les deux années à
venir. Mais le développement du marketing direct
en ligne s'accompagne d'un bien encombrant corollaire
pour les entreprises et leurs employés :
le spamming, c'est-à-dire l'envoi de mails non
sollicités.
Aujourd'hui, on estime que 10 à 20 % des
mails reçus dans le cadre professionnel ne sont
pas sollicités. Interrogée
par BusinessWeek Online,
MessageLabs estime par exemple que 1,25 % des mails
reçus par les employés comportent des
fichiers joints à caractère pornographique.
Cette
multiplication du spamming est soutenue par le développement
du courrier électronique tout court. Selon la
société britannique MessageLabs, qui gère
la sécurité de 4,5 millions de mails par
jour pour le compte de grandes sociétés,
l'utilisation globale du mail s'est très fortement
accrue depuis deux ans dans l'univers professionnel.
En moyenne, un employé
reçoit entre 20 à 30 messages par jour,
contre une petite dizaine en 2000. Pour cette année,
la croissance du nombre de mails échangés
est évaluée entre 60 et 80 %.
Mais cette augmentation n'est
pas la seule : de plus
en plus de mails sont rédigés au format
HTML, plus lourd que le format texte. Une mutation qui
implique une hausse des coûts de stockage pour
les entreprises qui devrait se située, dès
cette année, entre 100 et 150%. Cet
essor du HTML, adossé à la déferlante
du spamming, finit par engendrer des coûts directs
pour l'entreprise. D'après une étude réalisée
en 2001 pour la Commission européenne, le coût du spamming
au niveau mondial est évalué à 10 milliards d'euros
par an en temps perdu et en frais de connexion pour
supprimer les messages.
Afin
de gérer ces flux croissants, de plus en plus
d'entreprises se dotent de solutions de gestion de mails.
Se pose alors le problème du coût de tels
outils. Aux Etats-Unis, il faut compter entre 5 000
et 100 000 dollars, selon la taille de l'entreprise,
pour l'achat d'un logiciel de filtrage. Le
prix du réconfort : certaines solutions
permettent de rejeter 60 % des mails entrant en
identifiant les spammers. Des listes de serveurs suspects
existent sur le Web (Spamcop.net, Spam.abuse.net, Postfixgate,
etc.) et sont utilisées pour limiter au maximum
l'entrée de mails inopportuns. Mais à
cet investissement de base, s'ajoute la mise en place
de firewalls utilisés pour supprimer tout risque
de contamination par les virus. De quoi rendre le spamming
bien moins anodin financièrement.
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