Pendant les ennuis de Vivendi
Universal, la crise continue chez AOL Time Warner
Nommé
le mois dernier à la tête d'Amrica Online, la division
interactive d'AOL-Time Warner, Robert Pittman, un ancien
de la maison, ne semble pas vouloir perdre de temps
pour y imprimer sa marque, à la manière de Terry Semel
lorsque ce dernier avait pris la direction de Yahoo
l'an dernier. Il y a urgence, il est vrai, America Online,
qui subit les effets du ralentissement publicitaire,
est jugé comme le principal responsable de la
chute du titre AOL Time Warner en Bourse (- 66% depuis
la fusion en janvier 2001, et -42% pour la seule année
2002).
En
l'espace de quelques semaines, Bob Pittman a déjà installé
un nouveau patron pour le service en ligne (James de
Castro, venu du monde de la radio) et un nouveau directeur
de la publicité (Bob Sherman, ancien responsable marketing
de Time Warner Cable). Et il vient de promouvoir deux
anciens d'America Online au poste d'executive vice president
: James Bankoff pour le service en ligne et David Gang
pour le service marketing. Le premier dirigeait auparavant
Netscape, le second, la joint-venture Alliance (Sun-Netscape),
aujourd'hui dissoute. Par ailleurs, Peter Ashkin, qui
a supervisé le développement des outils de mail et de
messagerie instantanée, est devenu executive vice president
des technologies.
Selon
Robert Pittman, ces mouvements sont destinés à aider
la société à se recentrer sur ses clients. "Au moment
où nous nous efforçons d'améliorer les processsus chez
AOL et d'accélérer les prises de décision, ces nominations
vont clarifier les rôles et les responsabilités", a-t-il
précisé dans un e-mail envoyé aux salariés et cité par
le Wall Street Journal. En clair, le nouveau patron
tient à s'assurer de ses relais en interne avant de
faire le ménage et tout réorganiser dans une division
qui emploie 15.000 personnes.
Ses
annonces sont venues juste avant l'assemblée générale
d'AOL Time Warner, qui s'est tenue hier et où Richard
Parsons est officiellement devenu PDG de la société.
Celui-ci
entend initier une nouvelle stratégie pour le n°1 mondial
de la communication, mettant partiellement en veilleuse
la fameuse convergence entre technologie et médias,
chère à Steve Case. Les analystes et les actionnaires
sont en effet préoccupés par l'absence de synergies
entre ses deux pôles. Richard Parsons devrait, selon
le Wall Street Journal, présenter au conseil d'administration
sa nouvelle politique au lendemain de l'assemblée générale.
Sa priorité : s'assurer que chaque division est au sommet
dans son propre secteur.
D'où la nécessité pour America Online de repenser son
avenir à l'heure où, selon un analyste cité par CNN/Money,
"l'intérêt de faire appel à AOL diminue à mesure que
le degré de sophistication de l'Internet augmente".
Robert Pittman, considéré comme le sauveur d'AOL à la
fin des années 90, doit à nouveau accomplir des miracles.
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