Absence
de réelle représentativité des
différentes communautés, manque de transparence
dans les décisions prises au sein du comité
exécutif, perspectives floues de développement....Autant
de débats qui ont secoué l'assemblée
générale de l'Icann, qui s'est déroulée
du 24 au 28 juin à Bucarest. La réforme
de l'organisme mondial d'attribution des noms et des
adresses sur Internet - au coeur
de l'évolution de la gouvernance Internet
est engagée, mais il reste beaucoup d'efforts
à fournir.
A
Bucarest, plusieurs résolutions ont été
adoptées en lien avec les travaux de balisage
réalisés par l'Evolution and Reform Committee
of the Board (ERC). Tout d'abord, ces derniers serviront
de chemin de fer pour engager les transformations liées
aux structures et aux procédures au sein de l'Icann.
Le Comité de direction soutient l'idée
de la création d'un "Comité large
de consultation" (At Large Advisory Committee)
qui servira de pont entre le comité executif
de l'Icann et l'ensemble des communautés mondiales
intéressées par l'évolution du
système de nommage. Mais, ces orientations ne
semblent pas suffisantes pour calmer les esprits des
240 membres (représentants de domaines nationaux)
de l'assemblée générale de l'Icann.
Une partie d'entre eux a décidé de ne
pas payer la cotisation annuelle pour protester contre
l'absence d'ouvertures concrètes. Le financement
des activités de l'Icann semble fait l'objet
d'une attention particulière, au point d'envisager
une taxe par enregistrement de nouveaux noms de domaine
(25 cents). Un projet sans suite pour le moment.
Autre
point qui ne devrait pas faire remonter la cote de popularité
de la direction de l'Icann auprès des internautes
: elle a décidé d'abandonner le principe
de l'élection en ligne - ouvert à tous - pour
désigner des représentants au comité
exécutif de l'organisme. En novembre 2000, Andy
Müller Maguhn, porte-parole du club de
hackers allemands Chaos Computer Club, avait été élu
par les internautes au poste de directeur "At large"
pour l'Europe à l'Icann. Une élection qui restera
une exception puisque dorénavant, les dix-neuf
membres du comité de direction de l'Icann seront
tous désignés par les gouvernements, des représentants
du monde de l'industrie et différentes organisation
non-gouvernementales.
Sur
le front du cybersquatting, l'Icann a discuté
de deux réformes. Primo, un délai de grâce serait accordé
aux détenteurs de noms de domaine n'ayant pas renouvelé
à temps leur cotisation annuelle pour renouveler leur
dépôt. Le temps de répit passerait
de cinq à trente jours. Une proposition qui a
été adoptée par l'Assemblée
générale vendredi soir. Secundo, une liste
d'attente pour les URL les plus convoitées au niveau
mondial serait établie pour tenter de repérer
ou de désamorcer en amont d'éventuels
conflits. Une résolution qui nécessiterait
l'implication de sociétés privées
comme l'américain VeriSign, qui a la lourde charge
de gérer les .com.
Autant
de sujets sur lesquels les participants aux Premiers
états généraux du nommage Internet, qui se dérouleront
le 4 juillet à Paris, ne vont pas manquer de
revenir. Des représentants de l'Icann, du gouvernement
des Etats-Unis, de la présidence de l'Union Européenne,
de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle
et des principaux acteurs majeurs du nommage en Europe
seront présents.
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