Dix mois après les
attentats du 11 septembre, les Etats-Unis s'apprêtent
à renforcer leur arsenal législatif pour
lutter contre la cybercriminalité. A l'initiative
d'un élu républicain du Texas, la Chambre
des représentants a voté en début
de semaine un texte qui renforce en particulier les
prérogatives des FAI en matière de cybersurveillance.
Jusqu'à
présent, les fournisseurs d'accès américains
ne devaient signaler aux autorités que les activités
capables de faire courir un risque immédiat de
mort ou d'engendrer des "troubles graves".
Pour éviter une dénonciation trop systématique,
la loi actuelle prévoit dans le même temps
la possibilité pour un abonné de demander
des dommages et intérêts à son FAI,
dans le cas où ce dernier divulguerait sans motivation
explicite des informations personnelles le concernant.
Le nouveau texte, qui
vient de passer l'étape de la Chambre des représentants,
autorise désormais les FAI à divulguer
les comportements qu'ils jugent suspects, même
en l'absence de risques graves ou mortels. Afin de renforcer
les moyens de contrôle a posteriori, les FAI se
voient de plus dans l'obligation de conserver pendant
au moins 90 jours les informations et les e-mails de
leurs utilisateurs.
Outre le volet FAI, le
texte offre un nouvel armada juridique à la cybersurveillance.
La peine d'emprisonnement maximum en cas de cyberattaque
est doublée et passe à 20 ans, la tentative
d'attaque mortelle étant désormais passible
de la prison à vie. Le texte offre également
la possibilité aux autorités d'utiliser
des instruments de surveillance électroniques
pendant une durée provisoire de 48 heures lors
d'une attaque. Cette mesure veut permettre aux autorités
d'agir sur le coup, en attendant le feu vert définitif
d'un juge.
Le texte voté par
la Chambre des représentants prévoit enfin
l'intégration de la NIPC (National Infrastructure
Protection Center), qui dépend actuellement du
FBI, au sein de l'Agence pour la sécurité
intérieure (Homeland Security Department), structure
créée par le président Bush après
les attentats de septembre dernier. Le nouveau texte,
qui a été adopté à la Chambre
des représentants par une écrasante majorité
de 385 voix contre 3, doit maintenant être examiné
par le Sénat.
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