E-Commerce
Distribution automobile : les nouvelles règles de l'UE favorisent les services en ligne
Si les grands axes édictés par la Commission européenne concernent les relations "physiques" entre constructeurs et concessionnaires, les perspectives de prospection via le Net sont étendues. Le JDNet a interrogé experts et professionnels du secteur. --> (Vendredi 19 juillet 2002)
         

Désenclaver le marché européen, développer les échanges transfrontaliers, renforcer la concurrence, accorder des avantages au consommateur final, harmoniser les prix d'achats... La nouvelle réglementation liée à la distribution automobile de véhicules neufs, que la Commission européenne vient de rendre publique, va entraîner une nouvelle donne sur un marché marqué jusqu'ici par des cadres juridiques nationaux hétérogènes et par un encadrement strict des pratiques commerciales existantes. La réforme touche essentiellement les relations entre un constructeur automobile et un concessionnaire, qui devra signer un accord de distribution exclusive (un distributeur = un territoire géographique de vente) ou de distribution sélective (le distributeur doit respecter un ensemble de critères qualitatifs et quantitatifs). Autre nouveauté : un concessionnaire pourra proposer à ses clients plusieurs marques de voitures neuves. Ces nouveaux axes vont avoir sur les services Internet qui gravitent autour de la distribution automobile des répercussions favorables à moyen terme, estime la Commission européenne.

Dans son communiqué de presse diffusé mercredi, cette dernière indique que le "règlement ouvrira la voie à une utilisation accrue de nouvelles technologies de distribution telles que les ventes par Internet". La Commission prend le cas concret d'un distributeur agréé qui peut développer la vente en ligne ou passer des accords de partenariat avec des sites de reférence afin de promouvoir son activité et donc l'étendre sur l'ensemble de l'Union Européenne. Les consommateurs pourront ainsi profiter des écarts de prix du fait que le distributeur pourra également établir des points de livraison dans le pays du client.

Maitre Thibault Verbiest, du cabinet franco-belge d'avocats Ulys, apporte toutefois des nuances sur l'exploitation du Net. "Dans le cadre d'un accord de distribution sélective, un concessionnaire pourra se lancer dans des ventes actives dans d'autres régions ou d'autres pays", précise l'avocat. En clair, un distributeur aura la liberté de prospecter par mail au-delà des frontières, ce qui était impossible jusqu'ici. Autre avantage : le site web d'un concessionnaire pourra être décliné en plusieurs langues. "Dans le cas d'un accord de distribution exclusive, le distributeur pourra effectuer des ventes actives uniquement sur son territoire déterminé et jouer le rôle de fournisseur pour des acteurs indépendants situé sur sa zone", indique Maitre Thibault Verbiest. En revanche, la vente passive n'est pas exclue : si un internaute/consommateur situé en dehors de la zone de référence d'un concessionnaire soumis un accord de distribution exclusive trouve sur le site Web du professionnel un véhicule qui l'intéresse, la transaction pourra être finalisée. Mais tant qu'il n'existe pas de démarche volontaire de prospection de la part du professionnel automobile en dehors de son pré-carré territorial...

.L'aspect multimarques est également intéressant dans le cadre d'un site Internet : un distributeur d'un pays de l'Union européenne pourrait très bien décider de monter en ligne un catalogue multi-marques de véhicules neufs. L'une des conditions serait dans ce cas de réserver des espaces clos pour chaque constructeur automobile au nom du respect des marques.

Le site

Du côté des acteurs Internet impliqués sur ce marché, on se montre plutôt satisfait par l'évolution du cadre juridique paneuropéen, qui va faciliter leur activité, même si elle ne boostera pas les chiffres d'affaires de manière significative . "Ce n'est pas une révolution, estime Jean-Philippe Cartier, PDG du service Autoreflex.com. J'estime surtout que ce texte permet d'officialiser ce qui se fait déjà dans le secteur. Les règles du jeu vont être éclaircies : on va travailler différemment et acheter mieux."

Le patron d'Autoreflex joue d'ailleurs sur deux tableaux avec son service en ligne : il achète d'un côté des véhicules chez des concessionnaires pour les vendre directement en ligne et, de l'autre côté, propose aux distributeurs de monter tout ou partie de leurs catalogues de véhicules sur Autoreflex. Avantage pour le concessionnaire : une visibilité accrue de son offre. "Nous montons des opérations d'imports et c'est suffisant, estime Jean-Philippe Cartier. Décliner Autoreflex.com dans d'autres pays européens serait inutile, car les prix d'acquisition des véhicules vont s'harmoniser rapidement dans la zone européenne."

Actuellement, Autoreflex.com affirme finaliser "200 affaires" par mois en s'appuyant sur un réseau de 500 concessions partenaires. En 2002, la société prévoit un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros et la vente de véhicules neufs représenterait un quart du résultat final. L'année dernière, cet acteur indépendant du Net a racheté son concurrent Onlycar.com, qui appartenait au groupe Ixo et avait ouvert ses portes en 1998.

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Autovalley.fr, qui a pour objectif de jouer les intremédiaires entre concessionnaires et internautes, se montre également optimiste. "Ce nouveau cadre harmonisé devrait faciliter un développement européen, explique-t-on du côté de la direction d'Autovalley. Toutefois, si l'intermédiation pour l'achat de véhicules (neufs et occasion) est notre coeur de métier, nous avons un positionnement de portail. Nous voulons proposer des services complémentaires à l'achat d'un véhicule autour de l'assurance ou de l'entretien." En février dernier, le site, créé par BNP Paribas il y a deux ans, s'est rapproché de Arval PHH, son pôle location de services.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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