Si elle s'est - notamment - distinguée par le nombre record de candidats (seize), l'élection présidentielle 2002 a aussi été la première de son genre à accorder une place aussi importante au Web, puisque tous les candidats disposaient d'un site. D'où la présence, parmi les trente-sept catégories de dépenses officiellement répertoriées par le Conseil constitutionnel, de ce poste (le lien pour chaque nom mène vers la liste détaillée des dépenses).

Le classement des candidats selon le montant total des dépenses consacrés à l'Internet et à la télématique place sans surprise Jacques Chirac en tête, le président réélu ayant également affiché le plus gros montant de dépenses à l'occasion de cette campagne. Mais derrière lui, l'ordre est passablement chamboulé.

La plus grosse surprise est le très faible montant annoncé par Jean-Marie Le Pen, qui semble avoir été étonnamment économe pour qui se rappelle l'importance de son dispositif en ligne, notamment en terme de vidéo. Quant à Lionel Jospin, dont le site de campagne proposait le plus lourd dipositif vidéo - assurant entre autres la retransmission de tous ses meetings -, ses dépenses se révèlent inférieures à celles de deux éphémères "troisièmes hommes", Jean-Pierre Chevènement et François Bayrou.

Ces deux derniers se retrouvent à égalité en tête de notre deuxième classement, basé sur la part des dépenses Web dans le budget total de la campagne. Une hiérarchie qui elle aussi réserve quelques surprises, puisque les équipes de Corinne Lepage et Olivier Besancenot ont consacré un effort plus conséquent que les "grands candidats", alors qu'Alain Madelin, pourtant adepte auto-proclamé des nouvelles technologies, fait proportionnellement moins bien que Christine Boutin. Les deux premiers ont toutefois consacré à peine plus de 4 % de leurs dépenses à la communication électronique.

Quant à la palme du moins Web des candidats, elle revient à Jean Saint-Josse, représentant, rappelons-le, de Chasse, Pêche, Nature et Tradition dont on se demande comment ont bien pu être dépensés les 144 malheureux euros. On se refait pas.