Le Net
Les sites immobiliers s'organisent face à la pénurie du locatif
En un an, les rotations sur les logements locatifs ont diminué d'un quart. Pour maintenir à niveau leur offre, les sites immobiliers courtisent propriétaires-bailleurs et agences. --> (Mardi 30 juillet 2002)
         
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Une misère pour tout ceux qui cherchent à trouver un logement en location. Depuis 1997, le marché du locatif n'a pas cessé de se réduire, au point de tomber depuis l'année dernière dans un véritable état de pénurie. Selon le réseau Century 21, les rotations sur les logements locatifs ont diminué de 28 % en 2001 et les loyers ont grimpé, en moyenne, de 5 % au plan national et de 7,1 % en Ile de France. Les causes de cette rareté ? Des propriétaires-bailleurs, servis pas des taux d'intérêt attractifs, qui voient plus d'avantage à vendre leurs biens plutôt qu'à les relouer et d'affronter les impayés. "Le marché normal est d'une offre locative pour dix prétendants, explique Grégoire Berthou, directeur de la communication De Particulier à Particulier. Aujourd'hui, nous sommes sur un ratio d'une offre pour 45 candidats. D'ici la fin de l'année, nous devrions atteindre une offre pour 60 demandes."

Le monde virtuel n'échappe à cette réalité. Sur Internet, les sites immobiliers ressentent les effets de cette pénurie sur le locatif. "Nous assistons clairement à un glissement du marché des offres de location vers les offres de vente", indique Guillaume Laporte, directeur marketing d'Immostreet. Une analyse confirmée par Stéphane Scarella, directeur général d'Explorimmo : "En deux ans d'activité, c'est une véritable bascule : nous sommes passés d'un marché constitué de 80 % de petites annonces locatives et de 20 % de petites annonces de vente, à l'inverse."

Problème : les offres locatives sont incontournables pour les sites immobiliers généralistes et représentent une part importante de l'audience. "Avoir moins d'offres, c'est avoir moins de visites, confirme Fabrice Moro, responsable marketing d'123immo. Donc moins de crédibilité sur le marché." Pour tenter d'enrayer cette déflation sur les offres locatives, chacun y va aujourd'hui de sa petite recette. De Particulier à Particulier, victime d'une baisse moyenne depuis 1998 de 30 % sur les PA locatives, a par exemple décidé de soigner les propriétaires-bailleurs. "Pour la rentrée 2001, nous avions proposé aux propriétaires-bailleurs la parution gratuite d'une petite annonce locative, explique Grégoire Berthou. Cette opération a permis d'augmenter notre portefeuille de PA locatives d'environ cinq points. Nous comptons la renouveler après l'été."

D'autres sites ont décidé d'accentuer leurs efforts envers les agences immobilières, autres sources de PA locatives. Ici, les portails immobiliers jouent la carte du charme en tentant de démontrer les attraits du Net. "Les PA online permettent d'effectuer une meilleure présélection des candidats, estime Stéphane Scarella, directeur général d'Explorimmo. Sur Internet, les particuliers disposent d'informations complémentaires comme les photos, le financement ou la localisation géographique. S'ils répondent à une PA, c'est donc en meilleure connaissance de cause. Les mises en relation sont alors plus efficaces pour les agences."

Cet avantage a très été compris par les agences immobilières qui représentent, désormais, 60 % des petites annonces publiées sur Explorimmo. Une clientèle que le portail compte fidéliser en développant, par ricochet, de nouvelles fonctionnalités destinées aux internautes comme le moteur de recherche multicritère, les newsletters ou les alertes paramétrables. Ces dernières sont accueillies avec enthousiasme par les particuliers : le nombre d'inscrits à leur service augmente de 20 à 25 % par mois. Mieux guidés, les candidats se retrouvent également, au grand plaisir des agences, mieux filtrés.

Chez Seloger.com, la pénurie sur le locatif a été l'occasion de promouvoir un nouveau service à valeur ajoutée. Pour garantir la fraîcheur des offres et la mise en relation directe avec les agences immobilières, les PA du site ne mentionnent plus aucun contact direct. L'internaute qui souhaite prendre rendez-vous doit alors composer un numéro Audiotel grâce auquel il est mis en relation avec l'agence. "Etant donné l'empressement actuel des candidats à la location, ce service payant est parfaitement accepté, explique Yves Derriennic, directeur marketing de Seloger.com. C'est la certitude pour les internautes de répondre à une petite annonce encore valable."

Car en période de pénurie, la durée de vie des PA est des plus réduites. "Aucun propriétaire-bailleur qui passe une annonce ne prend un forfait au-delà de la semaine, indique Grégoire Berthou de PAP. Il faut savoir que dans 90 % des cas, nous retirons l'annonce au bout de 48 heures." Même tonalité chez Explorimmo, même si la durée de vie des PA y est un peu plus longue. "Vu la conjoncture, on donne deux semaines maximum à l'annonce pour trouver preneur, après on l'enlève, souligne Stéphane Scarella. Garder les PA plus longtemps, et risquait l'obsolescence, pourrait nuire à notre audience et à notre image."

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Reste que malgré cette situation de pénurie sur le marché du locatif, les sites immobiliers continuent d'avoir le vent en poupe en grignotant, étape par étape, de nouvelles parts de marché grâce à la réactivité et aux services à valeur joutée. Une conquête confirmée par les progressions atteintes sur les audiences. Seloger.com a par exemple vu son trafic augmenter de 70 % en un an. "Avant l'été, nous sommes dans une période clef pour le marché immobilier, indique pour sa part Grégoire Berthou de PAP. Selon Cybermétrie, nous sommes passés, de mars à juin 2002, de 9 millions à 13 millions de pages vues." Pour les sites qui ont réussi à passer le cap 2000-2001, le principal problème serait donc devenu la conjoncture du marché de l'immobilier. Pas si mal.

Ce que les Français pensent des sites immobiliers...

L'institut Skopos estime que les Français ont de plus en plus recours aux annonces en ligne pour trouver un logement. Selon une étude réalisée au second semestre 2001 sur 875 personnes, 86,7 % des Français estiment que le Net est désormais devenu un "outil parmi les autres" pour trouver une location ou une vente. En se rendant sur des sites immobiliers, les internautes veulent surtout s'informer : 52,5 % utilisent la Toile pour collecter des informations sur le marché, les prix et les offres. Vient ensuite la recherche d'un logement à l'achat (51,3 %, réponses multiples) ou locatif (50,0 %). Pour ceux qui se sont servis du Net pour chercher un logement, l'expérience apparaît concluante : 27,1 % ont trouvé un bien après avoir visité un ou plusieurs sites et 79,5 % ont l'intention d'utiliser à nouveau le Web lors de leur prochaine recherche immobilière.

 

 

 

 

 

 

[Thuan Huynh, JDNet]
 
 
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