La première phase de commercialisation, réservée aux professionnels, prendra une forme hybride : envoi électronique mais réception physique. Cela signifie que l'expéditeur envoie sa lettre par Internet mais qu'elle est ensuite matérialisée par les services de La Poste. Concrètement, la lettre recommandée est imprimée, mise sous pli, affranchie et acheminée pour être remise en mains propres à son destinataire. De même, l'avis de réception parviendra à son l'expéditeur par courrier classique. La seconde phase, prévue au printemps 2003, permettra à tous d'envoyer une lettre recommandée "tout électronique" avec envoi et réception via Internet.

Les caractéristiques de cette lettre recommandée "tout électronique" sont similaires au courrier classique. Dans le cas d'une lettre avec accusé de réception, le destinataire de la forme électronique devra lui aussi "signer" son bon de réception sans connaître l'identité de l'expéditeur. L'avantage est que l'expéditeur pourra connaître en temps réel la situation de sa lettre : envoyée, soumise ou acceptée. L'accès à l'empreinte électronique pendant trois ans, la preuve de dépôt dématérialisée et l'attestation éventuelle de signature sont des atouts supplémentaires.

Les utilisateurs, qui accèderont à ce service via les sites Internet Laposte.net et Laposte.fr, seront confrontés au même processus que dans un bureau de poste physique : même graphisme des bordereaux, mêmes cases, mêmes couleurs. Et le bordereau de réception portera lui aussi un timbre et un cachet d'horodatage. L'expression "cachet électronique de La Poste faisant foi" est donc sur le point de voir le jour.

En ce qui concerne les tarifs, La Poste n'a pas encore arrêté sa décision mais le prix de ce nouveau service devrait être à peu près équivalent à la lettre recommandée physique, hormis sans doute les options pour la forme hybride. Chaque année, quelques 217 millions de plis recommandés, dont 84 % expédiés par les entreprises et les administrations, sont envoyés en France.