Le colloque consacré au capital amorçage, organisé lundi dernier à Paris par CDC PME, a été l'occasion de souligner, une fois encore, que les opérations de financement initial souffraient en Europe, et plus particulièrement en France, d'un certain retard à l'allumage. Selon la filiale de la Caisse des Dépôts, alors que les Etats-Unis investissent 1,2 % de leur PIB dans les jeunes entreprises innovantes, l'Europe se contente d'un maigre ratio de 0,4 %.

L'écart perceptible entre les deux rives de l'Atlantique ne doit pourtant pas masquer une nette amélioration de la situation française. Entre 1999 et 2001, les capitaux gérés par les fonds d'amorçage sont passés de 15 à 167 millions d'euros, le nombre d'opérateurs étant, lui, passé de 3 à 16. Sur l'année écoulée, l'amorçage bénéficie même d'un meilleur traitement que son grand-frère, le capital-risque. En 2001, les fonds d'amorçage ont levé 86,5 millions d'euros, une manne en progression de 32 %. Pendant ce temps, les capitaux-risqueurs ont encaissé une baisse de 17 %.

Si en amont, la machinerie de l'amorçage a gagné en cylindrée, en aval les opérations de financement continuent en revanche de coincer. L'année dernière, 12,3 millions d'euros ont été investis en amorçage en France, un montant en progression annuelle de seulement 5,1 %, alors que les fonds gérés par les opérateurs ont augmenté de 109 % sur la même période. En 2001, ce sont 55 opérations qui ont été enregistrées en amorçage contre 40 l'année précédente. Les sciences de la vie ont directement bénéficié de cette hausse avec une progression de 176,9 % des montants investis, à 3,2 millions d'euros. Les NTIC, en recul de 13,6 %, restent malgré nettement majoritaires avec une enveloppe globale de 9,1 millions d'euros.