Avec 25.000 comptes, 15.000
euros par compte en moyenne et 400.000 ordres par an
(5 % du marché), Fortnueo est bien loin
des trois grands leaders du secteur que sont Cortal
Consors, Fimatex et DAB-SelfTrade. Mais cela ne l'empêche
pas d'avoir des ambitions. "Nous avons conscience
que nous ne sommes pour l'instant qu'en deuxième
division, mais nous espérons bien un jour rejoindre
la première division", affirme de manière
imagée Paul Mizrahi, président du directoire
de Fortuneo. Pourtant, le courtier souffre des mauvaises
conditions du marché, comme ses concurrents :
chez les brokers online, le nombre d'ordree passés
a chuté de 27% par rapport à 2001 et Fortnueo
ne sort pas du lot. De même, Paul Mizrahi reconnait
que l'ouverture de nouveaux comptes est actuellement
limitée, même si, sur l'ensemble de l'année,
il compte sur une croissance du nombre de comptes de
38% par rapport à 2001.
Si
Fortuneo ne peut espérer passer entre les gouttes
de la crise boursière, le courtier mise sur d'autres
facteurs pour réussir. Le rachat de ComDirect
en avril 2002 lui a permis, selon Paul Mizrahi, de récupérer
un groupe de clients très actifs parmi les 15
à 17.000 comptes acquis. Ce fut une heureuse
surprise car ComDirect était réputé
pour ses offres promotionnelles disproportionnées,
et donc susceptibles de séduire des clients plus
attirés par un gain à court terme que
réellement férus de courtage. Autre intérêt
de ComDirect : ses outils. Des solutions telles
que Trader Matrix ou LiveCharts donneraient de la valeur
ajoutée au courtier en fournissant à ses
clients des outils d'analyse du marché efficace.
D'ailleurs, Fortuneo a repris
à son compte ces outils et les propose désormais
non seulement à ses clients mais aussi pour partie
à l'ensemble des internautes. Dans la lignée
de Boursorama, détenu par Fimatex, Fortuneo veut
devenir un portail d'informations boursières
et met ses outils non seulement à disposition
de ses clients mais aussi de son "Club de membres"
(auquel l'inscription est gratuite). Les internautes
peuvent ainsi créer gratuitement sur Fortuneo.com
un portefeuille d'actions et les suivre au jour le jour.
Seuls les outils les plus réputés (Trader
Matrix notamment) sont en accès restreint pour
les clients. "Notre atout est de proposer des outils
aussi efficaces que sur Boursorama, le trop plein de
publicité en moins", affirme Paul Mizrahi.
Fortuneo compte aussi sur
le développement de son activité Fortuneo
Partenaires. Grâce à la présence
de Norwich Union dans son capital (Groupe CGU), le courtier
courtise depuis l'année dernière les gestionnaires
de patrimoine pour qu'ils relaient l'offre Fortuneo
auprès de leurs clients. Aujourd'hui, le courtier
revendique 200 clients actifs, pour moitié du
réseau Norwich Union et pour moitié indépendants.
"Entre 20-25 % des nouveaux comptes ouverts
proviennent de ces partenaires, précise Paul
Mezrahi. Surtout, le portefeuille des clients de ces
gestionnaires est plus intéressant : l'encours
est supérieur de 30 à 50 % à la
moyenne de nos clients."
Ces différentes
actions n'auront cependant pas de retombées à
court terme. Après avoir limité sa communication
à quelques centaines de milliers d'euros par
an, Fortuneo compte avant tout sur une réduction
drastique des coûts pour atteindre le point mort
opérationnel, prévu pour janvier prochain.
La fusion avec ComDirect a entraîné un
vaste plan de licenciement pour aboutir aujourd'hui
à un effectif d'une trentaine de personnes. La
direction se targue aussi de na pas sous-traiter son
back-office au groupe Banques Populaires comme beaucoup
de ses concurrents (Fortuneo a sa propre plate-forme
pour la gestion des titres). Néanmoins, sur 2002,
le courtier table sur de "très fortes pertes",
en raison du rachat de ComDirect.
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