En fin de semaine dernière,
le portail Yahoo a publié son rapport annuel
selon le format requis par la Commission de sécurité
boursière américaine (SEC). Appelé
"Form 10-K", ce rapport annuel est exigé
pour les sociétés cotées d'une
certaine taille. Il doit être publié au
plus tard 90 jours après la fin de l'année
fiscale et permet de connaître dans le détail
les comptes de la société.
La
publication de ce rapport a été pour Yahoo
l'occasion de procéder à quelques modifications
en comparaison avec les données publiées
débuts janvier. Selon
le rapport 10-K donc, le portail aurait affiché
une perte de 440 millions de dollars en 2002 au lieu
d'un résultat net positif de 43 millions s'il
avait évalué les stocks options comme
s'il s'agissait d'actions, et donc selon leur cours
actuel.
Plutôt que d'utiliser
la méthode de la juste valeur (fair-value
method), le portail a opté pour une norme
plus étroite de comptabilité qui considère seulement
la différence entre le prix du marché des actions et
le prix d'exercice des stocks options des employés.
De la sorte, Yahoo a pu afficher un bénéfice sur l'exercice
2002 de 42,8 millions de dollars. Et, au lieu de présenter
une perte de 74 cents par action, la société
a pu enregistrer un bénéfice de 7 cents
par titre.
La publication de ce rapport
détaillé permet par ailleurs de connaître
plus en détail les différentes sources
de revenus de Yahoo. Les revenus tirés des liens
promotionnels, c'est-à-dire les commissions issues
du partenariat avec Overture, ont représenté
pas moins de 14 % du chiffre d'affaires de Yahoo
en 2002. Depuis trois ans, c'est la première
fois qu'un partenaire de Yahoo pèse pour plus
de 10 % dans les revenus du portail.
D'une façon globale,
les revenus tirés de la publicité et du
marketing restent encore largement prépondérants
dans les comptes du portail, malgré une lente
érosion au fil des années. Pour 2002,
ces activités ont représenté 68 %
du chiffre d'affaires total,contre 79 % en 2001.
Les
différents revenus de Yahoo
et leur poids dans le chiffre d'affaires total
|
(en
millions de dollars)
|
2002
|
2001
|
2000
|
Marketing
*
|
651,5
|
68 %
|
571
|
79
%
|
987,8
|
89
%
|
Services
payants
|
207,9
|
22
%
|
119,1
|
17
%
|
115,3
|
10
%
|
Petites
annonces
|
93,6
|
10
%
|
27,4
|
4
%
|
7,1
|
1 %
|
Source :
Yahoo, mars 2003.
* Marketing : publicité, sponsoring, liens
promotionnels, revenus transactionnels
Par ailleurs, les revenus issus d'échanges marchandises
(publicité) sont tombés à 2 %
du total,contre 7 % en 2000 et 2001. Yahoo a cependant
délivré pas moins de 3,5 milliards d'impressions
publicitaires en échanges, un chiffre en hausse
de 95 % par rapport à 2001.
Parallèlement, on
constate une forte hausse du nombre d'annonceurs sur
Yahoo. Ils étaient 5 800 en 2001 et sont
passés à 8 800 en 2002. En comptant
les annonceurs qui ont utilisé les services d'Overture
et de HotJobs, on obtient le chiffre faramineux de 85 000
annonceurs présents sur les sites de Yahoo l'année
dernière.
On notera par ailleurs
la forte progression des petites annonces qui ont représenté
l'année dernière 10 % des revenus
globaux, contre 4 % en 2001. Le secteur "petites
annonces" couvre les revenus issus des offres d'emploi
sur HotJobs (acquis par Yahoo en février 2002)
et des petites annonces sur Yahoo Autos, Yahoo Immobilier
et le référencement payant dans les annuaires.
Enfin, les services payants
confirment leur belle progression. Ils ont pesé
pour 22 % dans l'ensemble des revenus du portail
en 2002. Avec près de 208 millions de dollars
générés par cette activité,
cela représente une hausse de 75 % par rapport
à 2001. Cette croissance est à attribuer
à la montée en puissance de services payants
comme Yahoo Personals (service de rencontres), emploi,
services payants de contenu et d'information en premium,
etc. Cette croissance a été néanmoins
réduite par un déclin de 25,4 millions
de dollars de revenus issus des événements
vidéo et/ou audio en raison d'une actualité
moindre en 2002 qu'en 2001.
Les méthodes comptables utilisées aux Etats-Unis
|
Pour la valorisation
des stock-options, les sociétés
américaines ont actuellement le choix
entre les deux modes de calcul détaillés
dans l'article (valorisation selon le cours
de l'action ou valorisation dite intrinsèque)
mais c'est celle de la juste valeur (cours de
l'action) qui est généralement
préférée par les économistes
et par l'International Accounting Standards
Board, c'est-à-dire la commission de
régulation des normes internationales
de comptabilité.
Dernièrement,
Siebel Systems et Oracle ont indiqué
que, s'ils avaient suivi le mode opératoire
de Yahoo, ils auraient eux aussi présente
un bilan comptable positif.
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