Unjourdanslavie.org
n'est pas à proprement parler le site de Thomas
Jung, mais plutôt celui de centaines d'inconnus
qui en refont quotidiennement le contenu. Tous les jours,
un internaute y expose quatre clichés numériques
pris à différents moments de sa journée. Ces photos
sont libres, pourvu qu'elles aient été
prises à 8 heures, 13 heures, 18 heures et 22
heures précises. Rencontre avec Thomas Jung,
webmaster et créateur d'Unjourdanslavie.org.
JDN.
Quelle est la genèse d'Unjourdanslavie.org ?
Thomas Jung. Le concept d'Unjourdanslavie.org
était dans l'air du temps. Nous avons créé le site en
juillet 2002. A cette époque, les journaux intimes sur
Internet, comme les blogs, et les galeries d'instantanés
se développaient très rapidement. L'idée nous est venue
de créer une plate-forme d'échange sur laquelle tout
le monde pourrait s'exprimer, sans contrainte. Le principe
est simple: chaque jour, un photographe différent raconte
sa journée en quatre clichés pris la veille, à des heures
fixes. Ces photos, en provenance des quatre coins du
monde, en disent souvent plus long sur leur auteur qu'un
journal écrit du bout du clavier. Lorsque nous avons
lancé le projet, nous étions loin d'imaginer qu'il aurait
un tel succès. Puis les internautes, petits et grands,
se sont inscrits en masse. Aujourd'hui, la prochaine
date de publication disponible est en janvier 2005.
350 photographes ont déjà été publiés et 550 attendent
leur tour.
Quel est votre parcours personnel ?
A
la base j'ai une formation d'ingénieur. J'ai travaillé
pendant quatre ans en Australie pour des web-agencies
locales avant de me tourner vers le conseil au Royaume-Uni
puis en France. Depuis janvier dernier, j'ai repris
un troisième cycle en commerce, un MBA. Au mileu de
tout ça, Unjourdanslavie.org, c'est une expérience
qui a débuté un peu par hasard, alors que je préparais
les concours d'entrée en école de commerce, histoire
de me changer les idées.
Combien
de gens participent à la vie du site ?
Bridget, ma compagne, s'occupe des graphismes et de
l'ergonomie du site. De mon côté, je me concentre sur
la partie technique et la réception des photos.
Combien
de temps vous prend la mise à jour quotidienne ?
Environ quinze minutes. Nous avons développé un système
qui automatise les tâches les plus courantes :
envoi de rappels, mise à jour de la base de données,
gestion des inscriptions, archivage des photos, etc.
Les pages ont été développées en script ASP et la base
de données utilisée est SQL Server de Microsoft.
Comment
assurez-vous la promotion du site ?
La promotion ? Ce sont les internautes qui la font !
Les photographes nous envoient les photos de leur journée
puis ils s'empressent d'en parler à leur entourage :
famille, amis, collègues... Ceux-ci s'inscrivent alors
à leur tour. Le principe fonctionne merveilleusement.
Nous n'utilisons pas de liens promotionnels. Par contre,
nous sommes référencés dans les moteurs généralistes
et sur les sites spécialisés.
Quelle est l'audience d'Unjourdanslavie.org ? Quel
outil utilisez-vous pour suivre le trafic ?
En juillet, nous avons eu 22 000 visites pour 110 000
impressions de pages. Un outil fourni par notre hébergeur
nous permet d'analyser quotidiennement l'audience sur
les deux sites.
Quels
sont vos critères de sélection des photos ?
Iil n'y a pas de critère de sélection particulier. Toutes
les photos sont publiées, sans exception, ou presque.
Le thème et le style des photos sont laissés à la discrétion
des photographes. C'est ce qui fait la richesse du site.
Seules les photos à caractère pornographique ou contenant
des scènes de violence sont refusées. Depuis le lancement
du site, nous n'avons refusé la publication que d'une
seule photo. Unjourdanslavie.org n'est pas un site sur
l'art. La qualité des exécutions photographiques a peu
d'importance. Les photos nous rapprochent de nos semblables.
C'est la richesse de leurs expériences et la volonté
de partage qui rendent ce projet passionnant.
Apportez-vous des retouches à certaines photos ?
Rarement. Nous retouchons uniquement les photos de mauvaise
qualité ou celles qui ne respectent pas les dimensions
imposées par le site.
Combien
de photos stockez-vous ? Comment les stockez-vous ?
1 500 photos sont présentes dans les archives.
Elles sont stockées sur le serveur Web fourni par l'hébergeur,
qui a mis à notre disposition un espace disque
illimité.
Justement,
quel prestataire utilisez-vous pour l'hébergement ?
Au lancement du site, nous avons démarché plusieurs
hébergeurs. La société Internet Solutions a été
séduite par le projet et, à notre grande surprise, a
proposé d'héberger le site gratuitement.
Commercialisez-vous
un espace publicitaire sur le site ?
Nous ne commercialisons pas d'espace publicitaire. Par
contre nous sommes ouverts aux propositions de partenariat
ou de sponsoring dans la mesure ou celles-ci respectent
l'esprit du site et nous permettent de faire évoluer
le concept de départ.
Le
site vous procure-t-il une source de revenus ?
Unjourdanslavie.org ne nous procure aucune source de
revenus pour l'instant. Mais l'hébergement nous étant
fourni gratuitement, nos dépenses sont très réduites :
quelques heures de notre temps et une connexion ADSL.
Quel
avenir voyez-vous pour Unjourdanslavie.org ?
J'aimerais créer une version vidéo d'Unjourdanslavie.org.
L'engouement pour le haut-débit et les caméscopes numériques
semble confirmer que cette approche pourrait fonctionner.
J'ai également envisagé d'organiser une exposition afin
de retracer une année en photos. Mais, pour cela, j'aurai
besoin de l'accord préalable des photographes.
Vous
venez de lancer un deuxième site, Quandjetaispetit.org.
Quel est son concept ?
Quandjetaispetit.org a été motivé par le succès d'Unjourdanslavie.org.
Quandjetaispetit.org remédie au problème de la
file d'attente et permet aux photographes de publier
leurs photos sans délai. Il y a, malgré tout,
une règle à respecter : les internautes doivent
proposer deux photos de portrait d'une même personne,
prises à dix années d'intervalle au minimum.
Après
Unjourdanslavie.org et Quandjetaispetit.org, envisagez-vous
de créer encore un autre site ?
Nous avons quelques idées, mais malheureusement peu
de temps pour les mettre à éxécution. J'aime l'humour
décalé et les sites qui sortent un peu de l'ordinaire.
Notre prochain projet ira certainement encore dans ce
sens. Je vous tiendrai au courant !
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