Les
FAI ne sont pas les seuls à avoir reçu des milliers
d'assignations envoyées par la RIAA pour mettre la main
sur des téléchargeurs mélomanes et un
peu trop gourmands. Les campus américains se retrouvent
désormais dans la ligne de mire de l'industrie
du disque. Celle-ci leur demande de fournir les noms
des étudiants qui échangent "un peu trop"
de fichiers protégés par un copyright. Face à
la menace, certaines universités renommées, comme le
Boston College et le Massachusetts Institute of Technology
(MIT), rechignent à divulguer ces informations, au nom
notamment du Privacy Act.
Mais
pour tenter d'assainir la situation, que beaucoup d'universités
savent explosives, plusieurs établissements planchent
depuis quelques mois sur des projets de partenariat
légaux. Les
solutions envisagées ? Des accords signés
en bonne et due forme avec des plates-formes de téléchargement
comme iTunes ou Pressplay. Pour cela, trois scénarios
ont été envisagés : soit les
étudiants se voeint offrir un accès illimité à ces services
par les universités, soit les coûts sont directement
intégrés dans les frais de scolarité,
soit les établissements subventionnent les abonnements.
Ces
accords permettraient à l'industrie du disque de freiner
la progression du téléchargement illégal, très pratiqué
sur les campus. Le "downloading" y est même
devenu un véritable sport national. Il faut dire
que pour les étudiants la tentation est grande.
Alors qu'ils disposent d'un vaste consacré aux
loisirs mais d'un budget limité, les étudiants
ont à leur disposition des réseaux très
haut débit et un matériel informatique
à la pointe du progrès.
Reste
que la volonté d'assainir la situation rencontre
certains obstacles. En mai dernier, lors des
réunions préliminaires entre les universités
et l'industrie du disque, de fortes divergences sont
apparues quant à la nature de l'offre légale
qui doit être proposée aux étudiants.
Les universités estiment que l'offre doit proposer
un accès illimité et complet à
tous les catalogues, au risque de voir le téléchargement
sauvage perdurer. Or pour des questions de licences
et d'accords de distribution, l'industrie du disque
est aujourd'hui incapable de satisfaire une telle demande.
Afin
d'aboutir à un accord, le dossier est depuis passé
entre les mains d'un comité réunissant des représentants
de l'enseignement supérieur, de l'industrie du divertissement
et un groupe d'experts. Ce comité a demandé aux différents
plates-formes légales de faire des propositions
concrètes concernant les technologies et les formules
d'abonnement applicables sur les campus. Ces propositions
auraient dues être déposées à la mi-juillet, mais il
semblerait que toutes les plates-formes n'aient pas
encore rendu leur avis.
En l'état, le comité
s'acheminerait vers un système de licence attribuée
à chaque étudiant. Le coût de cette
licence serait intégrée dans les frais
de scolarité de chaque établissement.
Les universités de l'Indiana, de Georgetown et de Rochester
ont été chargées d'évaluer ce système d'abonnement
afin d'élaborer un premier train derecommandations.
Reste un problème, d'envergure : la taille
du catalogue proposé. Et là, la balle
est toujours dans le camp de l'industrie du disque.
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