Et si Internet constituait la nouvelle drogue du 21ème
siècle ? Les résultats de l'étude
menée par deux chercheurs américains de
Harvard, Edward Hallowel et John Ratey, et rapportée
par L'Express, ont en tout de cas de quoi faire
réfléchir. Les deux hommes ont décelé
une nouvelle forme de dépendance, liée
à Internet, et qu'ils ont baptisée OCD
pour "Online Compulsive Disorder".
Les
symptômes de l'OCD ? Un besoin permanent
de rester connecté ou de consulter ses e-mails,
tout en tentant de continuer en parallèle ses
activités professionnelles ou extra-professionnelles.
Bref, un oeil sur l'écran, l'autre au-dessus,
une nouvelle forme d'hyperactivité. "En
fait, explique Jean Garneau, un psychologue qui s'est
penché sur le sujet, les personnes reproduisent
le système multitâche lié aux ordinateurs,
en croyant pouvoir faire plusieurs choses de front.
C'est un mauvais calcul, car une attention divisée
n'atteindra certainement pas la qualité de concentration
sur une tâche unique."
Selon
Edward Hallowel et John Ratey, 6 à 10 %
des internautes seraient victimes de l'OCD. Ramené
à l'échelle planétaire, l'OCD toucherait
donc entre 40 et 60 millions d'individus.
Mais Jean Garneau est plus sceptique sur cette tentative
de chiffrage. "La notion de cyberdépendance n'a
aucune valeur scientifique ou clinique, explique-t-il.
Il faut donc manipuler avec précaution ces projections
établies sur des critères arbitraires."
Pour
justement tenter de mesurer la cyberdépendance,
l'université de Floride a de son côté
réalisé une étude auprès
de 37 internautes volontaires ou tirés au sort.
L'équipe du docteur Norman Shapira s'est penchée
sur les facteurs capables de définir la cyberdépendance.
Selon les premières conclusions de l'étude,
ces facteurs, regroupés sous l'acronyme Mouse,
sont au nombre de cinq :
- Le sujet passe plus de temps en ligne que prévu
- Le sujet néglige ses autres responsabilités
- Le sujet multiplie des tentatives avortées
pour décrocher du Web
- Le sujet admet avoir des problèmes relationnels
à répétition liés au temps
passé sur le Net
- Le sujet développe un état anxieux dès
qu'il est trop longtemps hors-ligne.
Selon
l'étude de l'université de Floride, les
internautes américains victimes de la cyberdépendance
passeraient plus de trente heures par semaine sur le
Net. Un résulat trois fois supérieur à
la moyenne nationale.
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