A Bordeaux, la librairie Mollat
est une institution. Courant 2001, les travaux de construction
du tramway et de remise à plat du plan de circulation
commencent à encombrer le centre ville, où est
installé l'établissement. Qu'à cela ne tienne,
la première librairie indépendante de France lancera son
site Internet la même année, afin de permettre à ses clients
de continuer à achetre et à fréquenter ses rayons
virtuellement, sans pâtir des embouteillages. Aujourd'hui,
le chantier s'achève, et Mollat lance une nouvelle version
de son site marchand dans le but d'élargir sa clientèle.
Affaire
familiale depuis 1896, la librairie bordelaise a choisi
de capitaliser son expérience pour faire de son site
une adaptation fidèle de son magasin. "Les fonctionnalités
et l'architecture ont été pensées pour reproduire sur
Internet les comportements en magasin, explique Hugues
de Domingo, responsable du site. La rubrique Coups de
cur, rédigée par nos 52 libraires, correspond aux demandes
de conseil de notre clientèle. Les dossiers thématiques,
au nombre de 200, sont le fruit des questions d'ordre
général auxquelles nous sommes confrontés en magasin.
Et pour les clients qui savent ce qu'ils veulent, nous
proposons le moteur de recherche."
Ce moteur de recherche
explore la base de données bibliographique professionnelle
Electre, à laquelle Mollat loue l'accès. "Nous n'avions
pas le budget pour développer notre propre base", note
Hugues de Domingo. En plus d'Electre, cette base est
reliée à deux serveurs en interne : l'un contenant les
images, l'autre les données commerciales (prix, stocks).
Pour la nouvelle version
du site, l'agence Nouvelle Vague (émanation d'Himalaya,
qui avait réalisé la V1 pour un budget de 200 000
euros) a optimisé les temps de réponse aux requêtes,
qui exigent le rapatriement des informations depuis
ces trois serveurs. "Cela
nous permet aujourd'hui d'afficher des temps de réponse
équivalents à ceux d'une concurrence dotée de bases
de données en interne, comme Amazon ou la Fnac", affirme
Hugues de Domingo. La base de Mollat contient à
ce jour 250 000 références. Mais les références
aux taux de rotation très faibles ne sont pas disponibles
à la vente en ligne.
Autre changement apporté
par la nouvelle version : un applicatif de gestion
des frais de port, qui autorise plus de souplesse dans
le choix du mode d'expédition et qui permet au client
de bénéficier de tarifs plus avantageux. "Bien sûr,
nos prix ne concurrencent pas ceux pratiqués par les
grandes librairies en ligne. Mais dès Noël, nous allons
nous aligner sur les frais de port gratuits à partir
d'une commande de 20 euros."
Si la problématique des
frais de ports est au centre de la V2, c'est que Mollat
cherche actuellement à élargir sa cible. La librairie
vise les expatriés aquitains, nombreux dans les Dom-Tom.
Pour l'instant, le site s'adresse essentiellement aux
locaux qui connaissent le magasin. Avec 700 000
"tickets" édités chaque année,
Mollat aime à dire que chaque Bordelais fréquentait
la librairie une fois par an.
Grâce à cette nouvelle
version, Mollat.com espère atteindre le million de visiteurs
uniques d'ici un ou deux ans, et une moyenne de 40 à
50 commandes dans six mois. A l'heure actuelle, le site
enregistre une trentaine de commandes par jour ouvré,
dont le panier moyen varie entre 40 et 50 euros, la
même valeur qu'en librairie. Sur 2002, le site revendique
130 000 visiteurs uniques.
Pour soutenir son développement,
Mollat s'appuie sur la promotion en ligne, en privilégiant
l'affiliation avec des sites régionaux. La librairie
compte aussi mettre en ligne de nouveaux services à
valeur ajoutée pour attirer les clients, comme la vente
de collectors (exemplaires de tête, objets
). Le
site est hébergé par ASPaway, à Marne la Vallée.
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