France Télécom va lancer une
offre publique mixte sur les 29 % du capital de Wanadoo
qu'il ne détient plus, afin de prendre le contrôle à
100 % de sa filiale FAI. Une opération qui pourrait
bouleverser durablement le secteur et qui a déjà
mis en alerte les concurrents de Wanadoo sur le très
sensible marché de l'Adsl, parmi lesquels Tele2.
Considérez
vous que l'intégration de Wanadoo remet en cause les
conditions de concurrence sur le marché de l'internet
en France ?
Jean-Louis
Constanza (directeur général). La
concurrence, avec 10% du marché des lignes ADSL en dégroupage,
est encore fragile. Elle mérite et requiert la protection
du régulateur. Celui-ci a besoin d'un minimum de transparence
tarifaire, d'ailleurs exigée par la loi, de la part
de France Telecom. Ce n'est que lorsque des concurrents
forts proposeront largement un dégroupage total de la
boucle locale, que le terrain de jeu sera devenu équitable
- et on en est loin. Cela dit, bonne chance à Wanadoo
- France Telecom !
Selon
certains observateurs, cette intégration va donner les
mains libres à FT en matière de tarifs et d'offres,
notamment face à l'ART. Partagez vous cette analyse
?
Oui,
on peut effectivement craindre qu'il y ait moins de
transparence car auparavant Wanadoo achetait les mêmes
prestations que les autres opérateurs alternatifs à
France Telecom pour construire ses offres. Maintenant,
du fait que FT et Wanadoo soient la même entité juridique,
on peut s'attendre à plus d'opacité.
Quelles
mesures, immédiates ou à moyen terme attendez vous des
pouvoirs publics ou des autorités de régulation ?
Tele2
attend une vigilance accrue du gouvernement et de l'ART
pour s'assurer que la nouvelle entité France Telecom
+ Wanadoo n'augmentera pas ses pratiques anticoncurrentielles.
"Une menace accrue pour une concurrence loyale", selon AOL
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"Wanadoo
réintégré à France Telecom représente une menace
accrue pour une concurrence loyale sur Internet
si on n'y prend pas garde", estime AOL France
dans un communiqué. Selon le FAI, "sans
l'existence de concurrents innovants comme AOL,
le prix de l'accès à Internet en France serait vraisemblablement
le même aujourd'hui qu'il y a six ans quand France
Telecom était en situation de quasi monopole à savoir
près de cinq fois plus cher pour une vitesse de
surf quarante fois moins rapide". Du coup,
AOL demande que l'ART conserve "un pouvoir
de régulation fort a priori et que les autorités
de la concurrence exercent leurs pouvoirs sans état
d'ame". |
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