Une étude conduite par
l'institut Ipsos en coordination avec Associated Press,
donne les premiers résultats des effets de la
nouvelle loi anti-spam américaine. Entrée
en vigueur le 1er janvier 2004, la "Can-Spam Act"
(pour "Controlling the Assault of Non Solicited
Pornography and Marketing Act"), établit
des règles de conduite en matière de marketing
interactif.
La
loi prévoit notamment la création d'une
liste "Do-Not-Spam" auxquels les Américains
qui ne souhaitent pas recevoir de mails publicitaires
indésirés seront invités à
s'inscrire, à charge pour les professionnels
du marketing de consulter cette liste et de tenir compte
du souhait des internautes. Un système équivalent
pour le marketing téléphonique, la "Do-Not-Call
List" semble donner, selon Ipsos, d'excellents
résultats.
Le texte prévoit par
ailleurs des peines de prison et d'amende pour les spammeurs
qui utilisent des logiciels permettant d'"arroser"
des groupes de destinataires, ceux qui ne permettent
pas le désabonnement ou ceux qui utilisent de
fausses identités ou des objets de message erronés.
En
deux mois, la loi ne semble pas avoir affecté
le volume des spams en circulation. Sept américains
sur dix n'ont pas noté d'impact réel du
"Can-Spam Act" sur la quantité de spams
reçus. Une personne sur dix déclare même
que leur nombre a augmenté.
Evolution
des spams aux Etats-Unis depuis la Can-Spam Act
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Opinion
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Part de la population interrogée
(en %)*
|
"...n'a
pas vraiment changé" |
71
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"...a
augmenté" |
10
|
"...a
diminué" |
17
|
Ne
sait pas |
2
|
*
Sur un panel de 1.000 personnes interrogées
aux Etats-Unis
Source : Associated Press et Ipsos, février
2004
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Par ailleurs,
17 % des Américains interrogés affirment
que le phénomène du spam les a poussés
à réduire leur usage de l'e-mail. Et 95 %
des répondants assurent n'avoir
jamais rien acheté auprès de l'expéditeur
d'un "pourriel". Les effets de la nouvelle
loi semblent donc contestables ou du moins guère
immédiats. Selon Ipsos, seuls 22 % des internautes
américains déclarent échapper au
phénomène du spam et en recevoir peu (15 %)
voire pas du tout (7 %).
Une précédente
étude commandée par le prestataire Blue
Sky Factory indiquait d'ailleurs que près de
48% des entreprises qui utilisaient l'e-mail marketing
n'étaient pas certaines que leurs campagnes étaient
conformes à la nouvelle loi. Et que la moitié
d'entre elles reconnaissaient ne pas saisir le contenu
précis du texte.
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