Vendredi 8 octobre 1999
DDB
retrousse ses manches pour établir sa nouvelle stratégie
interactive
Le
groupe DDB a décidé de s'attaquer au marché
des nouvelles technologies. "S'attaquer", selon
les mots mêmes de DDB, c'est implicitement reconnaître
que ce n'était à ce jour pas tout à fait
le cas. Il est vrai que DDB n'avait pas encore de structure
interactive digne de ce nom, digne en tout cas d'un groupe
qui emploie plus de 1.200 personnes en France dans 15 métiers
de communication différents, et a réalisé
800 millions de francs de marge brute en 1998.
Cette nouvelle impulsion donnée par Hervé Brossard,
président de DDB France et membre du board de DDB worldwide,
se concrétise immédiatement par deux opérations:
un changement de management et le rachat d'un prestataire,
Créa Htm.
Le changement de management voit le départ de Damien
Cocard (cf. JDNet
du 10 septembre) et
l'arrivée à la présidence de DDB
Interactive de Xavier Romatet, issu du groupe, spécialiste
en marketing relationnel et président de Rapp Collins
France.
DDB Interactive se renforce également par le rachat
et l'intégration de Créa
Htm, une société créée en
1997 et spécialisée dans les jeux en ligne,
la 3D et les sites web. L'un des fondateurs de Créa
Htm, Ivan Petrovic, prend la responsabilité de l'équipe
de production chez DDB Interactive. En France, DDB Interactive
travaille sur les budgets Sports.com, Jobline.fr, CPR e-Trade
et Boo.com. L'agence compte réaliser 12 millions de
francs de marge brute en 1999, 25 millions en 2000.
Hervé Brossard quant à lui dépasse le
niveau national pour se placer dans une optique tant culturelle
que de stratégie internationale. Il ne s'agit en effet
selon lui pas uniquement de faire de DDB Interactive l'un
des leaders du marché français de l'interactivité,
mais aussi de se servir de l'agence pour impulser au sein
des mentalités du groupe une sorte de "mini révolution
culturelle". Il souhaite placer l'interactivité
au coeur de l'ambition du groupe DDB pour que l'ensemble des
disciplines du groupe intègrent cette dimension dans
leur savoir-faire. Selon lui, DDB a connu trois phases: 5
années consacrées à l'internationalisation,
5 années consacrées à la globalisation
des métiers de la communication et, aujourd'hui, le
début d'une nouvelle ère, celle de la dimension
interactive.
Hervé
Brossard affiche une certaine modestie et ne prétend
pas pour l'heure apporter quelque chose de nouveau sur le
marché. "Les agences vont toutes se mettre sur
ce marché. Certaines sont parties tôt, d'autres
plus tard. Mais à ce stade de l'évolution du
marché, ce n'est pas majeur. Je préfère
me placer à l'arrivée que dans les intentions",
analyse-t-il. "Bien sûr, nous allons entrer frontalement
en concurrence avec, par exemple, Young ou Léo Burnett.
C'est logique, nous retrouvons les mêmes acteurs sur
un terrain différent", poursuit-il. Ce qui pour
lui, aujourd'hui, constitue un enjeu majeur reste la prise
de conscience de l'économie de l'Internet au sein des
quelques 200 agences DDB dans plus de 100 pays. Un homme ad
hoc a d'ailleurs été spécifiquement nommé
pour cela au board mondial, John Ziegler, responsable de la
région Asie-Pacifique.
Au sujet d'Omnicom, dont DDB fait partie, si Hervé
Brossard n'exclut pas des collaborations ponctuelles au cas
par cas, il imagine plutôt devenir directement concurrent
d'entreprises telles que Agency.com. Quant à la France,
DDB devrait naturellement intervenir sur des projets interactifs
de clients qu'elle détient déjà en portefeuille,
même si "les deux types de distributions [classique
et interactive, ndlr] vont à court terme continuer
à coexister".
Enfin, si l'on interroge Hervé brossard sur les critères
d'une bonne campagne en ligne, il répond "une
bonne pub, c'est celle qui fait vendre". Il justifie
son affirmation par son observation des chiffres américains,
plus particulièrement par le différentiel selon
lui inquiétant entre de bons niveaux de fréquentation
des sites et un taux de transformation très bas. Un
différentiel qu'il cherchera pour sa part à
réduire avec une maxime, celle de DDB: "better
ideas, better results". [Rémi
Carlioz, JDNet].
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