Mardi 16 novembre 1999
"Le Point" s'essaye au difficile exercice du "payant"
en ligne
L'hebdomadaire Le
Point a ouvert son site début novembre, après
avoir maintenu le suspense pendant quelques mois sur ses véritables
intentions. Le web suit scrupuleusement la ligne du magazine
papier: les articles de la section "laser" et toutes
les chroniques des éditorialistes sont repris intégralement
en consultation gratuite tandis que les dossiers complets
sont en accès payant (10 francs par article). Toutefois,
les abonnés de l'hebdomadaire pourront consulter le
site gratuitement, ainsi que le fonds d'archives qui remonte
à 1995.
La direction n'a pas souhaité développer une
rédaction multimédia à part, souhaitant
en premier lieu impliquer les journalistes de la rédaction
"papier" dans le développement du site. Actuellement,
une seule journaliste s'occupe de la réactualisation
des informations. Celle-ci est effectuée le vendredi,
parallèlement à la parution de la nouvelle édition
du magazine papier. Pour l'actualité plus chaude, des
fenêtres vers le site de TF1 et de Multimédium
sont proposées. Pour des dossiers plus approfondis,
un partenariat avec le site Strategic Road de la société
Maya a été signé.
La direction a résolu le problème des droits
d'auteurs en mettant en place un pot commun regroupant les
ressources tirées des articles en accès payant
et qui sont redistribuées de manière équitable
à l'ensemble des collaborateurs. Pour les ressources
financières, Le Point compte s'appuyer sur la publicité
en ligne, dont la gestion en ligne est confiée à
Interdeco (groupe Hachette), mais aussi sur une galerie marchande.
Quatre e-commerçants y figurent pour le moment : Vinternet
(vins), Anyway.fr (voyages), Wstore et Rue du commerce pour
l'informatique. Le choix de deux sites marchands dans un même
domaine est considéré comme une exception à
la règle. "Même s'il est vrai que Wstore
s'adresse d'abord aux professionnels et que Rue du commerce
est plutôt ciblé grand public, nous voudrions
donner la priorité à des marchands à
titre exclusif dans un secteur précis", explique
Marc Dufour, directeur adjoint des nouveaux produits au Point.
Un système de point de fidélité a été
mis en place pour les abonnés du magazine papier. En
multipliant les visites, ils pourront bénéficier
de remises sur des produits exposés dans la galerie
marchande. Marc Dufour indique que le site a nécessité
un investissement de moins d'un million de francs et table
sur un million de pages vues par mois à partir de février
prochain. Un budget de 800.000 francs a été
attribué cette année pour l'exploitation du
site.
Le site est le fruit d'un travail de longue haleine. Marc
Dufour reconnait que d'autres investissements éditoriaux
ont eu la priorité. Le site a fait l'objet de deux
appels d'offres: Integra
a planché en premier sur le projet. "Une étude
avait été rétribuée mais nous
craignions un dérapage budgétaire en terme de
prestations et il existait un risque de tomber dans des programmes
propriétaires", explique le directeur adjoint
des nouveaux produits. Le deuxième appel d'offres a
été remporté par RoseBud
Technologies, qui a réalisé de bout en bout
le site du magazine, propriété d'Artémis, la
holding personnel de François Pinault.
Un mini-site
spécial étudiants est venu se greffer au web
du Point. On peut aussi accéder au nouveau web du magazine
Historia,
qui a récemment fait l'objet d'une nouvelle formule,
depuis la home page du Point. [Philippe
Guerrier, JDNet]
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