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Jeudi 11 mars 1999
L'usurpateur
de SFR.com condamné
L'illusion selon
laquelle Internet se trouve en dehors du droit a vécu. La
Tribunal de Grande Instance de Nanterre vient de condamner
une société américaine spécialisée
dans la commercialisation de noms de domaines correspondant à
de grandes marques françaises, dont celui de la Société
française du radiotéléphone, SFR.
W3 Systems Inc.
avait enregistré le nom de domaine SFR.com le 26 mai 1997,
soit quasiment deux ans après le dépôt de la
marque par son propriétaire véritable à l'Organisation
Mondiale de la Propriété Intellectuelle. La filiale
de Cégétel ne pouvait par conséquent plus enregistrer
le nom de domaine "SFR.com". Un désavantage certain, l'extension
".com" étant beaucoup plus universelle que le ".fr".
Le tribunal a estimé que l'utilisation du nom de domaine
constituait une contrefaçon de la marque SFR. De plus, W3
n'a pas seulement tenté de revendre le nom de domaine SFR.com
à la société française mais l'a aussi
utilisé de manière à lui porter préjudice:
les utilisateurs qui tapaient SFR.com sur leur navigateur se trouvaient
connectés sur le site de... France Télécom!
La sévérité du jugement fera sans doute date
dans l'histoire du réseau. W3 Systems Inc a été
condamné à payer 1 million de francs à SFR
en réparation du préjudice subi, à procéder
aux formalités de transfert du nom de domaine en .com à
SFR auprès de l'Internic et à publier la décision
de justice sur la home page de son site.
Cette décision confirme le précédent
jugement favorable à Atlantel (filiale multimédia
du quotidien de presse régionale Sud-Ouest) contre Icare
qui avait déposé Atlantel.com. Le commerce des noms
de domaine ou les dépôts abusifs, en anglais "domain
names squatting", devient donc toujours plus risqué.[Alain
Steinmann, JDNet]
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