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Mardi 30 mars 1999
Salaires des webmasters
: le technique devance l'éditorialiste
Les revenus
des webmasters américains sont loin devant ceux de leurs
homologues français. Mais, tout comme en France, les responsables
techniques devancent ceux du contenu
Heureux responsables
Internet américains ! C'est ce qu'on peut conclure de l'étude
(1) que vient de publier l'AIP (Association of Internet Professionals).
Comparant la situation salariale des responsables de développement
et de contenu des sites avec celle des autres cadres de ces entreprises,
cette étude conclut que les cadres techniques (responsables
du commerce électronique, développeurs, etc.) ont
un salaire annuel moyen de 73 000 dollars, tandis que les autres
cadres, PDG (CEO) et DG compris, sont à 71 000 dollars en
moyenne. L'étude souligne que la petite taille des entreprises
concernées peut expliquer le relativement bas salaire des
autres cadres (17 % des sondés travaillent dans une entreprise
de 5 personnes ou moins). Autre résultat, les responsables
techniques sont 36,5 % à recevoir des stock-options, alors
que seuls 25 % des autres cadres supérieurs y ont droit.
La participation aux bénéfices et les primes sont
largement plus répandues : elles concernent 72 % de l'ensemble
des responsables des sites.
En France, on est loin de ce relatif eldorado, souligne Jérémie
Berrebi, président de l'IWA (Internet
Webmasters Association) France (2) : Les webmasters français
débutants ont des salaires qui varient entre 7 et 8 000 francs
nets par mois pour les moyens et 10 à 11 000 francs pour
les bons. Tout confondu, les webmasters français doivent
tourner autour de 12 à 13 000 francs nets. Les quelques
webmasters de très haut vol - on les compte sur les doigts
d'une main, note Jérémie Berrebi, d'autant qu'à
ce niveau, ils préfèrent monter leur propre entreprise,
peuvent eux toucher 360 000 francs par an, soit le salaire moyen
des responsables américains. Le décalage est donc
grand, plus encore si l'on considère le salaire des responsables
des sites des plus grosses entreprises (cf. graphique). Par contre,
un point commun entre les Etats-Unis et la France est la situation
moins favorable des responsables graphiques et éditoriaux
: ceux-là ne tournent qu'à 40-50 000 dollars annuels.
En France, relève Pierre Cannet, chasseur chez H &
C Consultants, les rémunérations moyennes sont de
l'ordre de 200 à 280 000 francs annuels. Le responsable de
l'animation du contenu, plutôt junior et souvent venant de
l'écrit, sera plutôt à 200-250 000 francs. En
revanche, un responsable de site à vocation plus globale,
et en particulier technique, pourra être recruté sur
une base plus élevée : 250-280 000 francs. La notion
de webmaster est une auberge espagnole, observe Pierre Cannet qui
souligne qu'il peut s'agir aussi bien de techniciens experts en
programmation que d'anciens journalistes. On cherche surtout des
polyvalents. Et ils sont peu nombreux, remarque de même Jérémie
Berrebi. Pour lui, si 20 % des responsables éditoriaux peuvent
obtenir des primes et des hausses de salaires, c'est le cas pour
40 % des responsables techniques. Certains peuvent obtenir 50 %
de mieux en une seule année. Sinon ils risquent d'être
embauchés ailleurs. Et recruter la perle rare est difficile,
au regard des compétences disponibles sur le marché.
Un des très grands sites marchands français a ainsi
cherché pendant plus de quatre mois son webmaster.
La formation est un autre point commun entre webmasters français
et américains, les uns et les autres étant peu diplômés
et s'étant le plus souvent formés sur le tas. Nous
ne demandons pas ses diplômes à quelqu'un pour l'embaucher,
mais sa page personnelle, affirme Jérémie Berrebi.
Les ingénieurs travaillent sur l'euro ou le bug 2000 ; les
webmasters ont souvent un profil d'autodidactes passionnés.
La moyenne d'âge des webmasters français est d'environ
25 ans, et elle baisse encore, estime-t-il.
(1) Etude sur 374 questionnaires après envoi
à 2 400 membres de l'AIP. (2) Elle compte 800 membres et
a référencé 4 000 webmasters en France.
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