Start-up :
quelles sont les nouvelles règles du jeu ?
Pendant plus d'une heure Maldoror Davier (commissaire
aux comptes et auteur de "Réussir sa start-up
après la start-up mania") et Nicolas Riou
(cofondateur d'Unhomme.com et auteur de "Comment
j'ai foiré ma start-up") ont confronté
leurs points de vue en répondant en direct
aux questions des lecteurs du JDNet. En voici
la retranscription intégrale.
Prochain
JDNet Chat : mercredi 21 novembre de 18h à
19h (GMT + 1)
JDNet
Chat
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Invités
: Maldoror Davier et Nicolas Riou
(voir
leur parcours) |
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Date
: mercredi 14 novembre, 18h00-19h10 |
Nombre
de questions posées : 121 |
Nombre
de questions retenues : 36 |
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Maldoror Davier :
Salut a tous.
Nicolas
Riou : Bonjour !
C'est
quoi au juste une start-up ?
MD : C'est une entreprise à fort
potentiel de croissance, innovante et qui doit
faire appel à des fonds extérieurs.
NR :
Une jeune pousse, une petite entreprise. Ca va
bien au-delà de l'univers Internet proprement
dit...
Une
start-up n'a-t-elle pas désormais une connotation
négative ?
MD : Certes, mais il ne faut pas confondre
le délire médiatique et la réalité
qui reste une grande aventure.
NR :
C'est vrai qu'aujourd'hui, cela ne fait plus vraiment
rêver. C'est un mot qui est associé à pas mal
d'excès des débuts de la Nouvelle économie.
A
votre sens, qui seront les vrais gagnants du Net
? Les marchands ? Les équipementiers (Oracle,
Cisco etc...) ? Les acteurs de l'ancienne économie
qui vont augmenter leurs ventes grâce au Net ?
NR : Les quelques
méga start-up qui survivront bien, type Yahoo...
et qui sauront gérer les enjeux de l'arrivée du
haut débit, de la convergence entre téléphone
mobile, TV interactive et Internet. Tous ces médias
vont se compléter.
MD :
Ceux qui résisteront à la déprime
ambiante. Il y a déjà des gagnants
comme Amazon ou Yahoo. Resteront les meilleures
équipes.
Selon
vous, on retrouvera une poussée de fièvre des
start-up comme on l`a connue en 1999-2000 ?
NR : Rien d'analogue dans les
années à venir. Cela a été vraiment exceptionnel
et passionnant mais cela a souvent conduit des
projets dans le mur. Aujourd'hui, financiers et
entrepreneurs ont un peu la gueule de bois et
sont plus exigeants.
MD : Je ne crois pas. Après
l'enthousiasme de la nouveauté, il y a
maintenant le retour de balancier et après
on reviendra a une réalité normale.
Il y a une vie pour les start-up, en dehors de
la couverture des magazines.
Selon
vous, qui sont les responsables des plantages
: les créateurs ou les financiers ?
NR : Difficile de distribuer les blâmes
et les bons points... Les financiers ont été parfois
trop peu regardants en donnant des sommes importantes
à des gens qui avaient une bonne idée mais peu
d'expérience de gestion. Les entrepreneurs étaient
aussi souvent trop optimistes sur leurs prévisions
financières.
MD :
Les créateurs ont été parfois
immatures et les financiers ont oublié
les fondamentaux. Tout le monde a cru à
la ruée vers l'or..
Lors
du lancement de votre projet Nicolas, avez-vous
réfléchi à la possibilité d'une baisse du marché
publicitaire ?
NR : Oui, mais pas d'une telle ampleur.
On est vraiment en plein trou d'air, alors que
quand on s'est lancé, les perspectives restaient
orientées à la croissance des investissements
publicitaires.
MD :
On voit que beaucoup de start-up "100% publicité"
cherchent à diversifier leurs ressources,
type Yahoo.
Comment
sortir de l'ornière aujourd'hui ? Quelles sont
les bonnes pistes ?
NR : Optimiser les business models actuels
en travaillant sur la facturation de micro-services.
Dynamiser les investissements publicitaires en
inventant de nouveaux formats. Ou aller vers d'autres
sources de revenus, d'autres business- models
que la publicité comme les softwares....
MD :
Il s'agit d'explorer des sources de revenus. Globalement,
il faut dépenser l'argent que l'on a et
pas celui que l'on espère avoir. On sait
qu'il y a un marché, mais on ne sait quand
il va décoller. Il faut tenir.
NR :
C'est vrai qu'il faut tenir, mais cela présuppose
qu'il faut avoir fait une levée de fonds importante.
Nous, on n'avait levé que des fonds d'amorçage.
On n'avait pas une longue espérance de vie. Il
fallait donc qu'on fasse une seconde levée de
fonds et cela n'a pas été possible.
MD :
J'ai l'exemple d'une start-up qui a commencé
avec le modèle publicitaire et qui maintenant
vend son contenu pour des intranets professionnels.
Une des caractéristiques de la Nouvelle
économie est que tout est ouvert. En revanche,
on ne sait pas où sont les revenus. C'est
ce qui rend la start-up intéressante. Si
vous voulez de la sécurité, créez
une boulangerie.
Comment
entreprendre un programme de réduction des coûts ?
MD : Chasser les dépenses inutiles,
garder l'essentiel ; se recentrer sur l'indispensable
: réduire le loyer en déménageant,
ventre la BMW du patron :-). Chaque situation
est particulière.
NR :
En coupant les dépenses marketing. En réduisant
les effectifs. En réduisant les frais fixes (locaux...).
Mais il ne faut pas aller trop loin car sinon
le produit de la start-up perd en qualité, et
elle perd ses clients.
Que
pensez-vous de l`affiliation ?
MD : Je pense que c'est une grande source
de richesse, trop souvent négligée.
Rappelons que cela a été la clé
du succès d'Amazon.
NR :
C'est bien, on monte vite des partenariats, les
gens sont très ouverts... Mais on ne gagne pas
un franc avec cela, en tout cas pas assez. Admettons
que vous prenez 10% des ventes faîtes par
un partenaire, à partir d'internautes venant de
votre site : cela ne suffit pas car les chiffres
d'affaires sont faibles.
Il faut donc trouver d'autres sources de revenus.
En revanche, cela vous ramène du trafic. Mais
le trafic ne suffit pas quand il ne génère pas
de revenus.
MD :
Je pense réellement que l'affiliation permet
de gagner de l'audience très rapidement.
Mais il faut bien monter ses partenariats et que
les affiliés aient des connexions business,
que leur association soit pertinente aux yeux
du public.
Je
veux monter une start-up BtoC. Je commence par
quoi ?
NR : Il y a du boulot : d'abord faire
un business plan ; identifier les sources de revenus
; trouver quelques annonceurs clés ; monter une
équipe avec des compétences techniques et marketing.
Après, aller voir les financiers ou, si vous avez
un peu d'argent, commencer en fonds propres. C'est
la grande aventure qui commence...
MD :
Comment allez-vous gagner des sous ? C'est questions
essentielle ! Réfléchir si votre
business est bien adapté à Internet
et évidemment monter une équipe.
Partir seul est suicidaire, il faut réunir
un commercial, un technicien et un productif :
c'est le minimum.
D'autres
revenus que l'affiliation, oui, mais lesquels
quand vous contactez diverses sociétés et qu'elles
vous raccrochent au nez (expérience personnelle) ?
MD : Vendre le contenu à des sites
qui en recherchent (stratégie de la marque
blanche), devenir marchand, faire des évènements
: tout dépend de votre business.
NR :
C'est là que c'est dur : tout le marché se pose
la question... Mais il y a bien sûr la pub, qui
finira bien par repartir, et puis la facturation
de micro-services : téléchargement de contenus,
migration de contenus (horoscope, blagues, jeux...)
vers un téléphone mobile. On peut aussi vendre
des contenus à d'autres start-up ou entreprises.
Bref plein de moyens, mais le plus difficile est
de trouver une source vraiment lucrative.
MD :
On peut faire payer les internautes qui devront
bien comprendre qu'on ne peut tout avoir gratuit
sur le Net. On achète bien son journal...
NR :
Oui, mais cela va contre leur culture. Moi quand
on me demande de payer pour un article (sur les
sites des quotidiens, par exemple), je change
de trottoir... Cela viendra mais il faudra du
temps. D'ici là combien de start-up fragiles seront
mortes ?...
MD :
Certainement beaucoup, mais personne n'a jamais
dit que cela serait facile (sauf quelques naïfs
au début !).
A
qui faire confiance de nos jours quand on veut
développer un nouveau concept ?
NR : Monter une équipe est déjà loin
d'être évident. Il faut tester les gens en les
pratiquant, se les faire recommander, lire des
ouvrages sur la question... ou le Journal du Net
(attention, pub subliminale...), multiplier les
sources. Bref, glaner plein d'infos.
MD :
A personne. Sachez vous entourer de bons professionnels
et arrêtez de demander à votre petite
amie si elle préfère que le site
soit en HTML ou Java. Soit dit en passant, l'enfer
des start-up est pavé de concepts tous
révolutionnaires ( j'en connais au moins
une dizaine qui ont inventé la roue). Ce
qui compte c'est l'exploitation, la mise en oeuvre.
Pour
Nicolas Riou : LA chose qu'il n'aurait pas dû
faire dans l'opération Unhomme.com et LA chose
qu'il aurait dû
faire + les commentaires de M. Davier là-dessus... ?
NR :
La chose que je n'aurais pas dû faire :
trop baser le business model sur la pub au début
et vouloir aller trop vite. Il aurait fallu économiser
davantage dès le début pour ne pas être
pris de court.
Ce qu'on aurait dû faire : diversifier les
sources de revenus. Se préparer pour une longue
traversée du désert, un marathon plutôt qu'un
sprint.
MD :
Nicolas a commis une erreur, comme tant d'autres
: anticiper le marché. L'adoption du cycle
de l'innovation est toujours plus lente que prévue
(voir G. Moore). Trop de gens ont cru que la nouveauté
allait attirer des centaines de personnes !
Est-ce
que vous croyez au modèle Auféminin.com ?
MD : Je ne sais pas où ils en
sont, mais il ont réussi à lever
pas mal d'argent et donc peuvent tenir et chercher
le bon business-model.
NR :
Ils ont les reins solides car ils ont fait une
introduction en Bourse. Cela leur donne les moyens
d'attendre des jours meilleurs au niveau publicitaire.
D'autant plus qu'ils ont réussi à atteindre une
taille critique : présence européenne, leadership
en France. Bref, ils ont de bonnes chances de
bien s'en sortir.
Le
nom de domaine unHomme.com est à vendre ?
NR :
Oui, mais il appartient à un liquidateur judiciaire
désormais. Mais, aux dernières nouvelles, il était
à vendre.
MD :
back to business :-).
Existe-t-il
encore de la place pour les juniors dans la Net-éco ?
NR : Oui, c'est sûr. Attention néanmoins
pour ceux qui veulent commencer en start-up. Mieux
vaut commencer dans un plus grand groupe, sinon,
si la start-up tourne mal, ils n'ont qu'une expérience
très particulière à revendre, sur un marché qui
se réduit en peau de chagrin.
MD :
Je crois que les jeunes doivent se lancer. En
un an de start-up ils apprendront plus qu'en trois
ans dans une société normale. Le
marché reste assez demandeur de profils
d'entrepreneurs, donc pas trop de problèmes
pour se recaser si cela va mal.
Y
a-t-il des signes extérieurs, des trucs à afficher,
pour séduire ou ne pas rebuter un investisseur
?
NR : Eviter l'artifice. Etre vrai, passionné
par son projet, tout en restant lucide. Monter
une équipe qui tient bien la route en présentant
des profils variés et complémentaires, répondant
aux principaux besoins de la boîte.
MD :
Quand on demande 1M d'euros, il faut que la mariée
soit belle. Comme on fait du commercial pour vendre
ses produits, il faut faire du marketing financier.
Un investisseur cherche aujourd'hui une société
avec des clients et du chiffre d'affaires.
Quel
est le bon rythme/ampleur des levées aujourd'hui
?
MD : Les levées se réduisent
surtout en seed capital ; ne pas oublier qu'il
y a pas mal d'argent public à prendre :
PCE, Anvar, aides régionales et qui reste
accessible.
NR :
Petite levée d'amorçage pour voir si le modèle
économique tient la route. Si la société commence
à générer des revenus qui peuvent laisser entrevoir
un équilibre rapide, deuxième levée plus conséquente
pour permettre d'atteindre cet équilibre. Pour
les montants, cela dépend de l'activité et des
besoins en cash.
Une
start-up en région, ça vous paraît
possible ? Car pour beaucoup, c'est étrange...
MD : Mon expérience montre que
les régions sont assez généreuses
avec les start-ups.
NR :
Non, moi j'en ai vu pas mal : à Marseille Net
Up, Outdoor Attitude.com... A toulouse Rouge et
Blanc, à Bordeaux Baoom... Bref, pourquoi pas,
mais cela implique des déplacements sur Paris.
Les
bonnes recettes du business-model 2002, c'est
quoi ?
NR : Bien essayé, mais je ne suis pas
sûr qu'il y ait une recette. Il faut surtout essayer
d'être lucide sur la capacité d'un modèle à générer
du revenu.
MD :
Ne pas vendre du vide. On a assez de recul maintenant
pour savoir ce que les internautes sont prêts
à acheter sur le Net.
M.
Davier, quand vous dîtes argent public,
comment s'y prendre ?
MD : D'abord faire un business-plan,
puis aller voir les organismes publics très
accessibles pour leur demander la procédure.
Il faudra remplir un dossier (les infos demandées
sont toujours les mêmes : description du
projet, coût envisagé, recettes)
.Ne pas oublier qu'en général ils
ne financent qu'a 50%.
Pourquoi
couper des dépenses marketing qui sont nécessaires
pour développer la notoriété d'un site. Le plantage
est logique si personne ne connaît le service
en ligne, non ?
MD : On n'est pas obligé de dépenser
des millions pour se faire connaître. Il
y a d'autres moyens : affiliation, marketing viral,
bonne presse, relais d'opinion, etc...
NR :
Oui, c'est là qu'est tout le dilemme...
Il faut être connu sans dépenser trop d'argent.
Mais on peut y arriver par des moyens malins qui
permettent, comme on le dit beaucoup aujourd'hui,
de "réduire le coût d'acquisition de l'internaute".
Pensez-vous
que l'email marketing (permission marketing) est
intéressant aujourd'hui ? Va-t-il l'être
encore plus dans le futur ?
MD : Moi, j'en ai assez de recevoir du
spam dans ma boîte aux lettres. On est submergé
à force de s'inscrire sur des sites.
NR :
Oui, certainement. Une des hypothèses de développement
du Net c'est en outil de marketing direct, donc
à base d'e-mailing. Mais attention au Permission,
car les gens commencent à en avoir marre des e-mails
non sollicités, et on finit par obtenir l'effet
inverse.
Quelles
sont les conditions pour réussir le passage d'un
site au modèle payant ?
NR : Il n'y en a pas vraiment car il
n'y a pas de modèle à ma connaissance ayant réussi
sans casse.
MD :
Tout d'abord, avoir quelque chose que les gens
veulent acheter. Ensuite que cela soit un service
orienté vers le canal de distribution Internet
(voyages : oui / chemises : bof).
Attention,
je parlais de Pemission Marketing et non d'opt-out
ou dérivés... Qu'en pensez-vous donc Mr Davier
?
MD : A force de m'inscrire partout, je
ne lis plus tout ce que je reçois ; donc
je suis assez réservé.
Quelles
sont pour vous les plus belles réussites de l'Internet
?
NR : Lycos, Yahoo, quand même Amazon...
Et toute la première génération de start-ups,
celles qui se sont revendues avant la casse et
qui, en terme de trafic, sont quand même importantes
: Multimania, Caramail, Selftrade...
MD :
J'aime beaucoup Amazon où j'achète
tous mes bouquins et DVD. Rueducommerce est pas
mal. Tout ce qui offre un vrai service.
Quelle
est la dernière start-up sur laquelle vous avez
flashée ?
NR : Pas sur une start-up en particulier,
sur des sites, oui. J'en découvre presque tous
les jours des biens.
MD :
J'ai beaucoup aimé un projet sur lequel
j'ai travaillé : Parisnightpass, le site
des boîtes de nuits branchées, qui
n'a pas encore réussi à lever des
fonds. Quel dommage !
Oui,
mais tous ces sites sont déficitaires ! ?...
MD : On va au secours de la veuve et
de l'orphelin. I am a poorlonesome expert comptable...
Ce qui compte c'est de se faire plaisir.
NR :
C'est tout le problème. Il y a eu un formidable
élan de créativité, plein de projets intéressants...
de là à gagner de l'argent...
Dans
quelles proportions les valorisations de start-up
ont-elles réellement baissé depuis 18 mois ? Est-ce
à un niveau que vous estimez trop faible et que
l'on peut espérer voir remonter prochainement ?
MD : Yahoo valait plus de 100 milliards
de $, soit plus que la General Motors (faut quand
même avoir les pieds sur terre). Enlevez
90%, il reste encore quelque chose de significatif.
NR :
Elles ont souvent été divisées par 10, voire plus.
Car on a changé de mode de valorisation en passant
du nombre d'internautes fidèles à la capacité
à générer des revenus. Cela peut remonter mais
il faudra être très prudent et bien choisir ses
valeurs. Car cela peut aussi, si les fondamentaux
de l'entreprise ne sont pas bons, continuer à
baisser. Bref, il s'agit plus de bien choisir
ses chevaux. Le secteur technologique, la téléphonie,
remonteront un jour.
Si
les start-up ne peuvent plus proposer de stock-options,
il reste quoi pour motiver les salariés ?
NR : Un esprit, une ambiance. Des projets
qui avancent vite vs l'ancienne éco. Une faible
hiérarchisation. Un nouveau média assez passionnant.
Mais il sera plus dur, hors motivations pécuniaires,
de les faire bosser jour et nuit.
MD :
Il y a d'abord une aventure excitante, c'est ce
qui compte, non ? Et puis il peut y avoir d'autres
avantages du type intéressement, PPE, retraites
complémentaires. Bref, les instruments
sont nombreux.
Vous
imaginez la reprise pour quand ?
MD : Second semestre 2002, mais pas de
la même façon qu'avant. On sera plus
raisonnable.
NR :
J'espère au deuxième semestre 2002. Avant, cela
peut commencer à repartir, mais lentement. Le
haut débit va accélérer les choses : aujourd'hui
5% des foyers connectés puis en 2003, 25 à 30%.
Cela va créer une dynamique.
Nicolas
Riou, estimez-vous que votre échec vous a donné
d'autres opportunités ou considérez-vous qu'en
France, un échec reste un poids à porter ?
NR :
Cela a été intéressant de voir les réactions.
Globalement, les Français semblent mûrs
pour accepter un échec et bien rebondir. On évolue
vers le modèle américain, mais on partait d'assez
loin sur la culture de l'échec ! Habituellement,
il fallait plutôt disparaître dans la nature
après un dépot de bilan.
Est-ce
qu'on perd beaucoup d'argent perso quand on foire
sa start-up ?
MD : Celui qu'on a investi, ce qui, généralement,
n'est pas forcément beaucoup en cash. En
réalité, on s'aperçoit qu'on
a bossé à fond pendant un à
deux ans et il faut capitaliser cette expérience.
NR :
Cela dépend si vous en avez investi au départ.
Dans mon cas, cela n'a pas été trop douloureux
sur le plan perso. C'est d'autres dimensions qui
sont pénibles : responsabilité envers les équipes,
les actionnaires qui vous ont fait confiance...
Mr
Riou, dans quoi travaillez-vous maintenant ?
NR :
Actuellement je cherche un poste. Je n'ai pas
encore repris.
Combien
avez-vous vendu d'exemplaires de vos livres respectifs ?
NR : Aujourd'hui entre 7000 et 8000.
MD :
Je ne sais pas encore, il n'est sorti que depuis
deux mois.
Vous
ne voudriez pas fonder une start-up tous les deux
? Au moins, on ne pourra pas dire que les managers
ne sont pas expérimentés...
NR : On va en parler après le Chat .
Peut être on va trouver un projet intéressant.
En tout cas, on vous tient au courant...
MD :
why not ? Il faut trouver une superbe idée,
je suis partant :-).
Maldoror Davier
:
Merci
à tous, internautes de tous les pays, vous
êtes superbes.
Nicolas
Riou
:
Merci
d'avoir été là et à une prochaine fois.
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