Bilan
2001, perspectives 2002, croissance externe, rationalisation
de la structure... Pendant une heure, Denis Lafont,
membre du Directoire et co-fondateur de Fi System,
a répondu en direct aux questions des lecteurs
du JDNet. Un Chat haut en couleurs.
JDNet
Chat
|
|
Invité
: Denis Lafont, Membre du Directoire
et co-fondateur de Fi System
(voir
sa fiche Carnet) |
Date
: mercredi 23 janvier, 18h-19h |
Nombre
de questions posées : 102 |
Nombre
de questions retenues : 28 |
|
Denis Lafont :
Bonjour à toutes et à tous.
Alors,
cette année 2001 chez Fi System ?
A oublier... Plus sérieusement, l'année a
été marquée par un ralentissement considérable
du business, la difficulté à recruter des commerciaux
en début d'année et des budgets informatiques
chez les grands comptes très tendus. Sur les points
plus positifs, nous avons signé des beaux projets
et 2001 marquera la fin du plan de développement
1999-2001, qui nous a permis d'être, pour la première
année, numéro un des intégrateurs spécialisés
(classements Markess et PAC).
Comment
jugez-vous l'humeur, les ambitions et les demandes
de vos clients ces temps-ci ? Comment est le marché
vu de chez Fi ?
L'humeur est morose, sans plus. Les contacts
que nous avons avec nos clients, nos prospects
et les organismes tels le Cigref (association
des DSI français), laissent penser que, même si
l'année 2002 s'annonce encore difficile, il y
a encore du business sur des problématiques comme
les gros sites complexes (e-commerce, intranet,
portails), l'urbanisation des systèmes d'information
ou le développement d'applications (J2EE ou .NET).
C'est
quoi le budget moyen que vous signez aujourd'hui
?
Autour de 1 million d'euros.
Comment
se ventilent vos activités ?
15% du CA autour du conseil (métier et technologique),
5% autour de la communication digitale et le reste
en intégration pure (se répartissant en 30% de
forfaits et 70% de conseil et d'assistance technique).
On
dit que les secteurs du Web sont en berne. Pour
quand prévoyez-vous la reprise ?
Le design de sites Web est clairement caractérisé
par une demande très largement inférieure à l'offre.
Mais il y a encore du business et de la croissance
sur les marchés dont nous venons de parler. Maintenant,
c'est clair que l'année 2002 sera au mieux moyenne
pour tout le secteur du service.
N'y-a-t-il
pas trop de monde sur le marché des agences Web
?
De moins en moins ...;-)
Quels
sont les concurrents qui vous font peur ?
Il y a suffisament de place pour que l'on
ne se fasse pas peur les uns les autres... Si
la question est quels sont nos concurrents directs
rencontrés en clientèle, alors la réponse est
: pour les intégrateurs spécialisés comme nous
Valoris, SQLI, Micropole-Univers - pour les intégrateurs
généralistes IBM Global Services, Accenture, Atos-Origin,
CGEY, Unilog.
Qu'en
est-il de la politique de croissance externe de
Fi System ?
Nous avons renforcé notre position en Angleterre
avec Uovo en décembre. C'était une opération à
saisir au vu de l'apport technologique et du montage
financier très relutif. Maintenant, c'est une
opération exceptionnelle au vu de l'environnement
économique et financier général. Nous continuons,
cependant, à regarder une vingtaine de dossiers
par mois pour des sociétés bien positionnées,
croissantes et rentables.
Fi
System est-elle une proie possible ?
Fi System cherche plutôt à fédérer.
On
embauche encore chez Fi ? Qui ? Comment ? Et,
si le marché reprend, sur quels types de poste
?
La visibilité court terme n'est pas bonne,
mais nous allons continuer de recruter des compétences
techniques (à l'intégration et au conseil technologique)
expérimentées, diplômées, en région parisienne
et en Angleterre. Les compétences techno recherchées
: J2EE, .NET, Scripting (ASP, PHP) et progiciels
(BEA, Websphere, ATG, Broadvision...).
Si
vous étiez Président de la république, vous feriez
quoi pour le Net ?
Grand débat ... Des conditions fiscales et
administratives très avantageuses pour les créateurs
d'entreprises innovantes. Beaucoup de services
restent à inventer.
Dans
quelle mesure avez-vous réduit vos effectifs courant
2001 ?
L'environnement 2001-2002 nous a obligé à
prendre des décisions difficiles qui aboutissent
à une réduction de l'ordre de 15% des effectifs,
essentiellement sur les métiers très touchés (communication
et marketing intéractif) ou certaines régions.
Je
viens d'arriver et je ne sais pas ce qui s'est
dit, mais la rumeur dit que que la trésorerie
de Fi est plus qu'alarmante et que les taux d'intercontrats
sont très élévés : vraie ou fausse rumeur
?
Concernant la trésorerie, nous nous sommes
exprimés dans la presse financière dimanche :
elle est supérieure à 20 millions d'euros. Sur
le taux d'intercontrats, les chiffres ont été
communiqués en septembre (environ 55% de taux
d'activité) et nous avons annoncé notre objectif
d'atteindre les 70% dès le début du premier trimestre
2002. Comme quoi la rumeur devrait lire les communiqués
de presse et les interviews !
Java
vous a bien aidé pour lancé Fi, What's next ?
.NET ?
Java nous a permis d'intégrer le marché
des architectures du système d'information des
grandes entreprises françaises. Des révolutions
comme l'Internet ou Java se produisent tous les
5 ans. Donc, aujourd'hui, nous devons tirer les
bénéfices de ce positionnement dans les 2 ou 3
prochaines années en profitant de la maturité
de ces marchés, comme nos concurrents intégrateurs
généralistes tirent encore partie de leur positionnement
client-serveur ou ERP. Donc, à court terme, beaucoup
de travail et pas de révolution ; à moyen terme
(2-3 ans), le développement des applications multi-accès
ou des évolutions du système d'information autour
des EAI ou des Web Services est à regarder de
très près.
Après
le design, il y a la promotion du site .... quelles
sont vos offres ? Ces prestations sont-elles réalisées
en interne ou par d'autres sociétés
?
Aujourd'hui, dans la plupart des cas, ces
prestations sont externalisées car ce sont des
connaissances très pointues, très importantes
mais qui constituent un marché de taille trop
petite pour justifier des investissements massifs.
Vous
êtes riche aujourd'hui ? Quelle
est la marque de votre voiture ?
Je suis suffisament heureux pour me considérer
comme riche aujourd'hui. Quant à la marque de
ma voiture, c'est une Scénic; c'est un ancien
Fi System qui travaille chez Renault qui m'a obligé
à l'acheter ! ;-)
Avez
vous une une antenne dédiée à l'i-télévision,
croyez-vous à ce marché ?
Nous avons 4 références en Angleterre. Depuis
un an, ça démarre fort là-bas ! On a beaucoup
parlé de convergence dans les années passées,
c'est plutôt une divergence qui se met en place
: beaucoup de canaux, de terminaux différents,
qui correspondent à des usages différents. Nous
nous devons de pouvoir proposer à nos clients,
aujourd'hui et demain, des compétences autour
de ces nouveaux usages.
C'est
quoi le projet Fi dont vous êtes le plus fier
?
Beaucoup, avec une préférence pour ViaMichelin.com...
Quels
sont vos plus gros échecs ?
L'acquisition de l'intégrateur scandinave
Resco en octobre 2000...
CA
semestriel d'Ubicco = 0,12 million d'euros ? Pourquoi
insister sur un business qui ne décolle
pas ?
Nous avons annoncé en septembre que nous adaptions
notre structure Ubicco aux réalités du moment
pour le marché multi-accès et mobilité. Ca n'a
pas décollé comme tout le monde l'avait prévu
en 2001-2003. Ca viendra. Nous y serons.
Vous
ne communiquez plus aujourd'hui ? Est-ce le reflet
d'une baisse évidente de business ou du manque
d'ambition de Fi ?
On sort un à deux communiqués par mois, nous
avons, dans les six derniers mois, donné deux
interviews au JDNet, une à NewsBourse et répondu
aux questions de plus de 100 journalistes !!!
Quant au business, 2001 est clairement une mauvaise
année, mais notre position acquise en 2001 et
la disparition progressive des concurrents ne
font que renforcer notre ambition de construire
dans la durée un leader des services dans les
nouvelles technologies.
Je
vais peut-être avoir l'air bête : c'est
quoi la différence entre Acces2Net et Fi System
?
La question n'est pas bête ! Fi System est
construit sur un modèle de services (c'est-à-dire
de vente de prestations intellectuelles). Access2Net
est une société de capital-risque que nous avons
créée en février 2000 pour se rapprocher des sociétés
innovantes. Ce n'est pas notre métier de faire
du capital-risque, c'est pour ça que nous avons
créé une société à part, avec des managers extérieurs
et spécialistes du domaine.
Le
cours très bas de Fi System en fait aujourd'hui
une des "one penny stock" de la Bourse. Ne serait-il
pas plus judicieux de vous retirer du Nouveau
Marché ?
Penny Stock ne veut rien dire sur les marchés
Euronext. Ca a une existence sur le Nasdaq et
le nouveau marché allemand. Ensuite, la Bourse
est un formidable outil de développement d'entreprise;
il n'y a aucune raison industrielle et financière
de procéder à un tel retrait, même si Fi System
n'est surement pas à sa valeur.
En
dessous de quel seuil budgétaire refusez-vous
de prendre en charge un projet ?
Nous prenons les projets lorsque l'appel d'offres
est ouvert et suffisament bien défini pour pouvoir
prendre un risque maitrisé.
Envisagez-vous
de fermer des implantations régionales ou étrangères
qui sont trop petites pour être rentables ?
Nous avons gelé notre développement en Espagne.
Nous sommes confiants sur la capacité de renouer
avec la rentabilité dans les autres pays.
Denis,
un nouveau livre en perspective ?
Réponse : OUI.
Quels
sont les grands projets de Fi pour 2002 ?
Conforter notre position d'intégrateur, renouer
avec la profitabilité historique du groupe après
la phase d'investissement 1999-2001, faire mieux
que la croissance du secteur estimée entre 4%
par Merrill Lynch et 7% par le Syntec.
Denis Lafont
:
Au
revoir et à très bientôt !
|