L'état du
marché de l'intégration Web, les conséquences
de l'introduction en bourse, l'enjeu du GPRS,
sans oublier... les mérites de la sieste quotidienne.
Une heure d'entretien avec le PDG de Micropole-Univers.
Prochain
JDNet Chat : mercredi 20 mars de 18h00 à
19h00
JDNet Chat
|
|
Invité : Christian Poyau,
PDG de Micropole Univers (voir
sa fiche Carnet) |
Date : mercredi 13 mars, 18h-19h
|
Nombre de questions posées
: 155 |
Nombre de questions retenues :
31 |
|
Christian Poyau :
Bonjour à tous :-)
Comment
jugez-vous le secteur des "agences interactives"
en France ? Va-t-il y avoir des gros qui vont
tomber cette année ?
Il conviendrait tout d'abord
de définir ce qu'on appelle "agences interactives".
En ce qui concerne le secteur de Micropole-Univers,
c'est-à-dire les web agencies ou SSII spécialisées
dans les nouvelles technologies, le marché est
effectivement plus difficile qu'en 2000 et 2001
mais il reste pour moi fortement porteur dans
les quatre à cinq ans.
C'est
quoi le budget moyen pour un projet chez Micropole,
et quel temps de développement ?
Il est entre 1 et 1,5
million d'euros. Temps de développement : 4 à
6 mois.
La fusion
avec Univers s'est-elle soldée par des licenciements
? Combien ?
Il n'y a pas eu de licenciements
liés au rapprochement entre les deux structures
en ce qui concerne les équipes de développement.
Vous
recrutez en ce moment ? Quels profils ?
Nous avons décidé de stabiliser
nos effectifs. Nous continuons cependant à recruter
des ingénieurs ou consultants expérimentés ainsi
que des ingénieurs d'affaires.
Comment
définissez-vous Micropole : web agency, web intégrateur,
ovni ?
Web intégrateur, c'est
sûr. C'est-à-dire une société de services intervenant
dans le domaine des nouvelles technologies au
profit des "entreprises étendues", c'est-à-dire
des entreprises cherchant à valoriser tous les
liens et contacts avec leurs clients, partenaires,
fournisseurs et bien sûr avec leurs collaborateurs.
La
Bourse, ça vous déprime ?
Non. Nous sommes rentrés
en bourse pour financer notre croissance. Depuis
septembre 2000, nous avons mené et réussi deux
opérations de rapprochement et les objectifs fixés
ont été atteints avec une année d'avance. Ceci
étant, je souhaite bien sûr que le cours de bourse
remonte mais nous subissons un contexte économique
général indépendant de notre société. Nous ne
regrettons absolument pas d'être entrés sur le
marché boursier.
Comptez-vous
changer de nom ? C'est long Micropole Univers...
Non !
La mise
en place de la sieste quotidienne porte-t-elle
ses fruits ?
Nous utilisons aussi ponctuellement
les services d'un masseur... ;-)
Est
ce que vous ciblez de nouvelles Web agency sur
le marché ? Est-ce que vous comptez vous étendre
géographiquement en France ou en Europe ?
Nous souhaitons en effet
continuer à croître en interne mais également
par croissance externe. Et ceci autant sur le
marché français qu'en Europe. Nous avons, en effet,
atteint une taille en France qui nous permet maintenant
de nous développer de manière plus forte en Europe.
Tout
le monde court après la taille critique, ça veut
dire quoi ?
Il n'y a pas de taille
critique bien définie, évidemment. Simplement,
nous avons décidé d'avoir une politique de développement
et de croissance forte que nous comptons bien
continuer à assurer dans les années à venir. La
taille permet, bien sûr, de pénétrer de nouveaux
marchés et de lisser les nombreux coûts liés à
la cotation boursière.
Vous
avez beaucoup misé sur le Wap. Vous en êtes content
? ;-)
Oui :-) L'Internet mobile,
et d'une manière plus large tous les services
liés au multicanal, représente sans conteste toujours
pour nous un levier de croissance complémentaire
pour les années à venir. Le potentiel le plus
important à court terme concerne le BtoB/BtoE.
Nous sommes en avance dans ces deux secteurs.
Quel
est votre parcours professionnel ?
J'ai début ma carrière
dans des cabinets de conseil anglo-saxons pendant
près de 5 ans avant de créer notre société avec
Thierry Létoffé.
Y a-t-il
un plan de stocks-options chez Micropole, vaut-il
encore quelque chose ?
Oui il y en a un. Malheureusement
aujourd'hui, il ne vaut effectivement plus rien
mais, premièrement, nous espérons que le cours
remonte, deuxièmement, nous comptons bien pouvoir
refaire d'autres attributions. Les stock-options
restent clairement pour nous un moyen très fort
pour associer les salariés au développement de
l'entreprise.
Par
rapport à la croissance externe, quels pays européens
vous intéressent plus particulièrement ?
Benelux, Suisse ou Europe
du Sud (Espagne, Italie).
Quels
sont vos concurrents les plus proches ?
En premier plan, les grands
intégrateurs mais aussi d'autres sociétés que
vous avez l'air de bien connaître ;-) (NDLR: Pseudo
du chatteur : "Fisystem" ;-))
Quelles
sont les lignes de force de votre stratégie RH
?
Le massage, la sieste...
;-) Plus sérieusement, nous cherchons à concilier
les contraintes économiques évidentes avec les
attentes de nos collaborateurs. L'objectif est
de répondre aux trois conditions nécessaires pour
les collaborateurs: intérêt du job, rémunération
et ambiance de travail.
Combien
d'heures par semaine travaillez vous au bureau
? Souhaitez-vous travailler plus ou moins dans
l'avenir ?
Largement plus que 35h
! Dans l'avenir, je ne me pose même pas la question.
Je fais un travail qui me plaît, point.
Il y
a une rumeur de rachat autour de micropole par
Devoteam. Qu'en pensez-vous ?
Devoteam est une très
belle société et le rachat de Siticom est, de
mon point de vue, une très belle opération. Ces
deux sociétés interviennent cependant dans un
secteur différent du nôtre qui n'a pas d'intérêt
pour Micropole-Univers ! Je suis, par contre,
flatté de voir que la réussite de Micropole-Univers
la fait citer dans de nombreux papiers financiers
concernant autant des rachats que des acquisitions...
;-)
Chez
vous, il y a des architectes de contenu. Ca veut
dire quoi ?
Nous intervenons effectivement
sur les problématiques de content management,
à savoir : la structuration et l'organisation
des contenus et de l'arborescence d'un site.
Combien
y a-t-il d'employés chez Micropole ? Pouvez-vous
les ventiler par secteur ?
Il y a un peu plus de
700 collaborateurs chez Micropole-Univers. Nous
intervenons sur quatre grands secteurs, environ
à parts égales : Telco, Finance-Assurance, Média-Services
et Industrie.
J'ai
vu sur votre site que vous parliez "RH". Est-ce
une nouvelle activité ?
Nous pouvons répondre
aux problématiques de nos clients du point de
vue technique mais également du point de vue métier.
Nous avons en particulier un grand nombre de références
sur des portails RH.
Quelle
est la part du business en régie et celui en forfait
?
Elle doit être approximativement
aujourd'hui de 50/50.
Quel
est le projet que vous avez réalisé et dont vous
êtes le plus fier ?
C'est vraiment difficile
d'en ressortir un, nous avons de très nombreuses
références sur des projets réellement stratégiques
auprès de grandes entreprises. Un projet peut,
par ailleurs, être intéressant autant par sa dimension
humaine que technique, que lié au secteur d'activité.
Pensez-vous
que l'on puisse encore ouvrir des 'web-agencies'
et être rentable ? Si oui, avez-vous des
exemples ?
Nous n'avons, pour notre
part, jamais adhéré au modèle des web agencies,
ni bien sûr utilisé le terme. Le nom "web agency"
doit, pour moi, être limité à des agences de communication
intervenant sur des problématiques liées à Internet
mais sans dimension technique.
La journée
développeur aujourd'hui est facturée combien ?
A la hausse ou à la baisse ?
Il y a effectivement
une tension sur les prix sur le marché aujourd'hui
!
Cher
Monsieur Poyau, est-ce que le PO de Micropole
correspond à votre nom et LE à Letoffé?
Oui c'est vrai. :-)
Le
fait d'être coté en bourse vous préserve-t-il
par rapport aux autres agences interactives ?
Le fait d'être coté amène
une notoriété plus importante et permet de financer
des projets de développement. Dans ce sens, c'est
effectivement un point fort pour la pérennité
de la société.
Est-il
facile de faire coexister deux modes de fonctionnement
différents : le mode régie et le mode forfait
? Cela correspond-il à des organisations différentes
?
Il est tout à fait possible
de faire cohabiter ces deux choses. Et notre organisation
est complètement indépendante de ces aspects.
Que
pensez-vous de la délocalisation du développement
informatique dans les pays de l'est ou bien encore
en orient ? Quelles inconvénients et avantages
?
Cela a certainement un
intérêt très fort pour le développement de progiciels.
Dans notre secteur d'activité proprement dit,
il n'y a pas, pour moi, d'avantages spécifiques.
La proximité de nos clients est indispensable.
J'ai
17 ans et je veux travailler dans la high-tech.
Je vise quoi comme compétences techniques ?
Au sein de Micropole-Univers,
plusieurs types de formations coexistent : nous
avons autant d'ingénieurs ou de formations techniques
que de personnes originaires d'écoles de commerce.
Il est difficile de vous répondre de cette manière...
Pensez-vous
que le développement d'applications spécifiques
au GPRS et UMTS sera un enjeu d'importance pour
les SSII. Quels sont, selon vous, les conditions
de réussite pour se positionner sur ce marché
?
Oui je pense que c'est
un enjeu d'importance. En ce qui nous concerne,
nous sommes déjà présents en apportant autant
des réponses techniques que des approches fonctionnelles
sur la définition de nouveaux services.
Christian Poyau
: Merci et Bonne soirée.
|