Comment se présente la rentrée? Des acteurs de l'Internet répondent au JDNet. >> Sommaire

Emmanuel Fraisse
(Directeur général du CESP,
Centre d'étude des supports de publicité )

Pour la rentrée, vous êtes plutôt optimiste ou plutôt pessimiste?
Je suis raisonnablement optimiste pour la fin de l'année, car j'ai le sentiment que nous en avons fini avec les illusions et les erreurs passées. Sur le sujet de la mesure d'audience des sites Web, qui me préoccupe plus particulièrement, il reste encore beaucoup de problèmes liés à la mise au point des outils mais aussi à une meilleure compréhension des informations dont ont besoin les acteurs du marché. Après s'être calqués sur l'expérience de la mesure d'audience en télévision, les opérateurs sont en train de comprendre les spécificités du média Internet et je considère que c'est un signe encourageant pour les mois qui viennent.

L'Internet français a-t-il besoin de quelque chose?
Je pense que nous sommes, en France et même en Europe, en train de rattraper notre retard par rapport par rapport aux Etats-Unis, mais le taux de connexion des ménages français à Internet reste insuffisant, même si nous sommes sur la bonne voie. Le taux de pénétration du média dans notre pays risque de rester encore longtemps inférieur à celui des américains.

Le Web vous fait toujours rêver?
Bien sûr. Internet est vraiment en train de changer en profondeur notre mode de vie. C'est vrai que l'on parle aujourd'hui d'Internet à chaque seconde mais pourtant je pense que nous n'avons pas encore intégré vraiment l'ampleur du bouleversement culturel induit. Ce média est sans doute à l'origine d'une mutation aussi importante que l'âge de fer ou l'invention de l'imprimerie. Mais mon rêve n'est pas non plus très loin du cauchemar, les grands problèmes liés à l'évolution du statut de l'individu n'ont toujours pas été résolus par exemple. Même si les sociétés sont habituées à évoluer de plus en plus rapidement, il reste toujours une inertie sociale qui implique un certain temps avant que le média ne bouleverse par exemple les habitudes de consommation.