L'étude du référencement des sites des candidats à la présidentielle dans les outils de recherche montre que ce sont paradoxalement les sites dynamiques qui obtiennent les meilleurs résultats globaux.

Méthodologie de l'étude

Dossier Présidentielle et Internet

Peu de sites officiels des candidats à l'élection présidentielle ont réellement donné une priorité au référencement vdans les outils de recherche. Aussi, assez logiquement, les sites drainent du trafic sur le nom de leur candidat mais peu sur les thématiques liées à leur programme. Chez ceux qui soigné leur référencement, cela s'est surtout traduit par l'insertion de meta-tags simples soit sur la page d'accueil, soit sur l'ensemble des pages du site, mais très peu de sites ont pensé à optimiser le contenu de la balise ou d'autres éléments du code qu'utilisent habituellement les référenceurs professionnels.

Paradoxalement, ce sont les sites dynamiques qui obtiennent les meilleurs résultats globaux. En effet, les techniques utilisées (programmation en php) génèrent des pages qui sont désormais reconnues par les moteurs de recherche majeurs comme Google, alors que les mêmes pages auraient été rejetées il y a encore un an. Ceci leur permet d'obtenir une bonne présence globale puisqu'en moyenne, ce sont 200 pages par site officiel qui ont été indexées. Mais on observe de forte disparité entre les sites : 837 pages du sites de Francois Bayrou sont indexées dans Google, contre 373 pour le site d'Alain Madelin et 1 page pour le site de campagne de Jacques Chirac. Les mots-clés les plus souvent utilisés dans les méta-tags dans sites sont : le nom du candidat, élections présidentielles, site officiel, candidat et France, parti, social, sécurité, impôts, citoyen. Mais, aucun site n'obtient de bon classement sur ces derniers thèmes en raison des difficultés techniques à renforcer son positionnement sur ces mots-clés qui sont très utilisés sur le web.

En terme de classement, lorsque l'on effectue des recherches sur leur propre nom, la plupart des candidats obtiennent de bons résultats : le site officiel d'Arlette Laguillier apparait 11 fois en première page sur les 12 outils de recherche étudiés, ceux d'Alain Madelin et de Jean-Marie Lepen 10 fois, ceux de Robert Hue et ceux de Christine Boutin et Corinne Lepage 9 fois. Les candidats les plus pénalisés sont Jacques Chirac et Lionel Jospin : en raison de leur forte notoriété, les recherches sur leurs noms aboutissent très souvent à de l'information délivrée par des sites qu'ils ne contrôlent pas. Ce sont, par exemple, les nombreux sites consacrés aux élections, des sites de supporters ou encore le site de Radio France, qui a édité et fait référencer des fiches descriptives sur chaque candidat. .

Fait très nouveau, les hommes politiques sont victimes du positionsquatting : certains sites d'e-Commerce ou de petites annonces ont acheté les premières positions dans les outils de recherche sur les noms des candidats. Le premier site qui apparaît dans Yahoo.fr, Altavista.fr ou Hotbot.fr sur une recherche sur Francois Bayrou est Priceminister.com, qui renvoie vers une page censée présenter des livres sur François Bayrou mais qui présente en réalité des livres à fort tirage, comme l'album de photo de Loana. Un autre positionsquatter apparaît souvent en seconde position et propose d'acheter les marionnettes de Guignols des hommes politiques. Lors du test, un clic sur ce lien renvoie, probablement par erreur, sur le site d'Ebay après un appel à la base de donnée du site d'Espotting.

Au terme de cette étude, les sites les mieux référencés sont donc ceux de François Bayrou, de Lionel Jospin et d'Alain Madelin. De façon plus anecdotique, le site d'Arlette Laguillier apparaît assez vite lors de recherche sur « Olivier Besancenot» dans plusieurs outils de recherche. Résultat plus surprenant, lors de chaque recherche sur le nom d'un candidat sur Msn.fr, ce sont trois ou quatre autres sites de candidats qui apparaissent également, sans que ces derniers ne soient intervenus. On remarquera que les outils de recherche renvoient parfois des réponses paradoxales. Ainsi si l'on rentre l'expression de recherche suivante dans Google.Fr « quel candidat ne veut pas d'une france moderne, ni d'une france juste, ni d'une france sure, ni d'une france active ? », le premier résultat qui s'affiche est une page du site du Monde intitulée « Lionel Jospin candidat mesuré à une présidence active », le deuxième site est www.pcf.fr, le troisième www.roberthue2002.com, le sixième www.les-verts.org. Google se mettrait-il à faire de la politique ? .

[Raphaël Richard]

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