Interviews

Stéphane Cordier
Directeur général
DoubleClick France
 

DoubleClick est une régie publicitaire internationale, qui commercialise son outil de marketing et de ciblage DART (Dynamic Advertising Reporting and Targeting). Aux Etats-Unis, elle distribue plus de 75 sites dont le moteur de recherche AltaVista, le site d'informations en ligne de l'US News and World Report ou le site de jeux Sega Online. Son bureau en France a été ouvert en juin 1998. Stéphane Cordier met l'accent sur le sponsorship en ligne et sur les prochaines évolutions en matière de ciblage marketing sur Internet.

Propos recueillis par Philippe Guerrier et Corinne Delaporte le 13 avril 1999 .

JDNet : Combien de sites avez-vous en charge chez DoubleClick France?
Stéphane Cordier : Notre principal client est AltaVista (20 millions de pages vues par des Français). Par ailleurs, nous avons 35 clients dont des annuaires (anshare.com, ctrouve.com, hotwin.com...); des sites boursiers comme Le Quotidien du Boursier, Boursorama ; des sites de loisirs (cfoot.com) et communautaire (le-village.com, iFrance); des sites d'informatique (destockage.com, webfaster.com). Nous sommes en train de négocier avec d'autres sites. Tous ces sites représentent 50 millions de pages vues par mois soit plus de 1,5 million de visiteurs uniques. Nous ne sommes pas très loin de Yahoo et de France Télécom.

Sur quels sites les campagnes de publicité sont-elles les plus pertinentes?
Il est intéressant de constater qu'il est plus facile de vivre sur le Net en ayant déjà développé une marque en dehors de ce support. Par exemple, le site Phosphore dont nous avons la charge (500000 pages vues par mois) se vend très facilement.

Que pensez-vous du niveau du coût pour mille (CPM, le coût d'achat de mille pages vues avec publicité) en France?
Notre CPM moyen se rapproche du CPM américain. Il se situe actuellement à 170 francs net après commission d'agence.

Et des taux de clics?
Ceux qui sont situés entre entre 0,5 et 0,6% ne me surprennent pas. Ils restent dans les normes de marketing direct. En dessous de 0,5%, c'est qu'il existe un réel problème de message. Beaucoup de paramètres doivent être pris en compte pour qu'une campagne réussisse: mesurer le message par rapport au contenu, la clarté et la cohérence du message... DoubleClick intervient dans ce sens et propose aux annonceurs et aux agences de communication concernés de réajuster la campagne. L'outil Dart permet cette réorientation. Nous préférons être plus proactif que réactif.

Quelles formules de publicité proposez-vous?
Nous avons diverses offres: d'abord celle du sponsorship dont le but est de rapprocher deux marques qui ont un centre d'intérêt commun. Il est possible de dessiner certaines rubriques aux couleurs d'un annonceur... même si ce dernier ne dispose pas de web. Par exemple, les boutons Coca Cola sur le site Phosphore en est une forme. Certes, ce n'est pas très évolué mais c'est une technique qui va se développer. Aux Etats-Unis, 45% du chiffre d'affaires vient du sponsoring. Par exemple, Gillette est devenu sponsor d'AltaVista au cours de la Coupe du monde de football. Il proposait un sous-moteur de recherche, Gillette Soccer, dédié aux sites sportifs. Notre deuxième offre la plus classique correspond à une offre par affinité (vente d'espaces sur des sites nomminatifs). Il est également possible d'effectuer un ciblage technologique ou international.

Comment considérez-vous la concurrence en France?
DoubleClick est la plus grosse régie mondiale. En France, nous détenons le plus grand nombre de pages vues à commercialiser. Les autres régies sont loin derrière nous.

Quelles vont être les prochaines évolutions de l'outil DART?
Aux Etats-Unis, nous testons des ciblages de plus en plus précis (par ville par exemple). Bientôt, grâce à DART, il sera possible de cibler un Français vivant en métropole qui regarde du contenu en japonais. Nous pourrons effectuer des ciblages "département par département" et ce dans le courant du second semestre.

Quelle est la forme de publicité que vous appréciez le plus?
Ce sont les bannières: lorsqu'elles sont simples et qu'elles se chargent rapidement.

Quel est votre site d'information favori?
Je ne citerai pas de sites d'informations en ligne mais plutôt le moteur de recherche AltaVista. Avec des recherches bien déterminées, je trouve mon bonheur.

Quels sites regardez-vous avec plaisir pour vos loisirs?
J'aime beaucoup les sites de jeux : overgames.com et jeuxvideo.com.

Quels articles achetez-vous en ligne?
Des CD sur CDNow ou Tower Records. Acheter des fleurs sur Aquarelle est un service très pratique.

Qu'aimez-vous sur le Net?
Le fait de pouvoir récupérer l'information en provenance du monde entier. Un jour, je cherchais une maquette papier de l'Abbaye de Westminster pour mon père. Je l'ai trouvée sur un site allemand.

Que détestez-vous sur le Net ?
Toutes ces polémiques autour des affaires Altern et Le Village. Il faut promouvoir l'Internet en France. Il est inutile d'attaquer les hébergeurs à propos de sites avec du contenu illégal en France, on le retrouvera sur des sites américains. En revanche, il faut trouver des moyens pour stopper l'utilisation malhonnête du Web.

Stéphane Cordier, 33 ans, a démarré dans la presse microinformatique. Il a passé quatre ans chez Emap en Angleterre puis huit ans chez ZDNet. Il a notamment participé à la création de Yahoo France. Il est entré chez DoubleClick en juin 98, date de la création de la branche française.




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