Lors de la 29ème édition du Festival Comunica, qui s'est tenue
du 14 au 16 juin, 700 programmes français et internationaux ont
été sélectionnés pour concourir. Le palmarès est le suivant:
Dauphin d'Or Multimédia: Communication Institutionnelle
: www.airbus.com (Business interactif), Commerce Electronique
: www.bdlinvest.com (Himalaya), Marketing Produits / Marketing
Clients: www.castorama.fr (Internence), Ressources Humaines /
Education - Formation : Les journées portes ouvertes virtuelles
d'ATOS (The link), Communication Interne (Intranet) : Lagardère
Network (Matra Grolier Network), Communication Evénementielle:
www.espace-vivendi.fr (The Link)
Le Grand Prix Multimédia par secteur d'activité: Médical
: www.medisite.fr (Medisite), Culture/Loisirs :www.milkado.com
(Biskott), Mode/Beauté/Luxe :www.dior.com / parfum (Connectworld),
Nouvelles Technologies :www.lastminute.com/jeu (Ca online), Industrie
: www.607.peugeot.fr (B2L/BDDO), Communication :www.maville.com
(TC Multimedia), Services :www.castorama.fr (Internence), Institution:
Lagardère Network (Matra Grolier Network)
Le palmarès complet peut être consulté sur
le site
du festival.
Le JDNet
a rencontré trois membres du jury de la compétition multimédia
nationale : Jérémie Berrebi, directeur général de Net2One et président
de l'association des webmasters, membre du jury de la communication
institutionnelle, Vincent Tenenbaum, directeur du développement
communication abonnés de TPS, membre du jury du marketing produits
et clients, et Michel Germain, directeur général d'Arctus, membre
du jury de la communication interne et événementielle.
Propos recueillis par Catherine Pinet le 27 juin
2000
.
JDNet.
Comment s'est passée la compétition ?
Michel
Germain. Le festival fonctionne à la fois verticalement et
horizontalement. Les Dauphins d'or, d'argent et de bronze récompensent
les films et programmes dans chacune des catégories " Audiovisuel
", " Off-line ", " Internet /Intranet ", et " Evénementiel ".
Le Grand Prix est décerné à la meilleur des productions toutes
catégories confondues.
N'est-il
pas délicat de comparer un site internet et un site extranet pour
le Grand Prix?
MG.
Si, le site intranet est forcément un outil fermé, moins
démonstratif. Son objectif : qu'il soit en adéquation avec un
besoin et modifie les comportements. Un site internet est naturellement
plus beau, plus attrayant.
Quelles
sont les qualités des sites vainqueurs ?
MG.
L'aspect graphique et la nouvelle approche, qui donne un sens
ludique au multimédia.
Avez-vous
été surpris par certaines réalisations en compétition ?
Jérémie
Berrebi. Ce ne sont absolument pas les sites des sociétés
en rapport avec la technologie qui sont les plus performants.
Ces entreprises font passer leurs clients avant elles.
Les
productions de ce festival sont-elles très différentes de celles
de l'an dernier?
Vincent
Tenenbaum. Cette année, les concurrents n'utilisent pas la
technologie comme une fin mais comme un moyen. Ils maîtrisent
flash 4 generator et l'utilisent dans le but de créer un effet
particulier. Il y a eu également un travail de fonds en terme
de qualité de site.
JB.
Les sociétés ont vraiment mis en place des structures pour le
multimédia. L'an dernier, un stagiaire était en charge de la mise
à jour des sites. Certaines pages restaient à l'abandon pendant
plusieurs mois. Cette année, deux ou trois personnes à plein temps
y travaillent. L'an dernier, beaucoup nous présentaient leur production
en chantier, à l'image du petit panneau qui s'affiche sur le site.
Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
VT.
Cette année, l'idée est là. Mais dans un tiers des cas, je dirais
qu'elle n'a pas été poussée jusqu'au bout.
MG.
Le prisme de créativité est plus large que l'an dernier. A peu
près la moitié des sites étaient statiques lors du dernier festival,
alors que l'interactivité était au rendez-vous cette année.
Les entreprises ont compris qu'il ne fallait pas se servir de
cet outil multimédia sans aucune structure pour assumer derrière.
Avant, elles assemblaient des pièces bout à bout pour former un
site. Là, elles ont clairement travaillé à coordonner les éléments
d'une structure solide. Elles ont acquis énormément de professionnalisme.
La construction, le contenu et l'interface utilisateur des sites
ont été créés pour coller au plus près des besoins des utilisateurs.
En
Intranet, en particulier ?
MG.
Effectivement, ce professionnalisme est surtout flagrant pour
les intranet qui ont dépassé le stade de la génération d'outils
" cosmétiques ", pour envisager leur rôle d'outil de transformation
du travail. L'ancienne génération de sites montrait au grand public
le secteur d'accès qui lui était refusé. Frustrant au possible,
pour l'internaute. Actuellement, le secteur privé est dissimulé
pour le grand public. C'est un progrès.
Y
a t'il une différence entre sites internationaux et sites français
?
MG.
L'an dernier, un écart était flagrant entre les sites français
et anglo-saxons. Cette année, il a considérablement réduit.
Qui
vient à Comunica, et pourquoi ?
JB.
Les gens viennent ici pour obtenir en trois jours un panel de
la tendance actuelle des sites. Il y a une attente claire de professionnels
qui viennent s'informer de l'état de la concurrence.
VT.
Comunica, c'est la confrontation des " vieux routards " du multimédia,
des jeunes bourrés d'idées et des acteurs de la vieille économie
qui souhaitent s'approprier le Net. Là, il y a pas énormément
de monde, mais les visiteurs sont des professionnels. Des prestataires
viennent se vendre à un public très pro. Narrowcast était un salon
beaucoup trop focalisé. Comunica pourrait être plus large qu'il
n'est en touchant le grand public via les prix, qui attirent l'attention.
MG.
Les prix sont ce qui est intéressant dans ce festival. Si Comunica
avait été un salon, il n'aurait pas marché. Le côté récompense
et donc grand public provoque des émulations pour les vainqueurs.
C'est toute la différence entre un salon et un festival.
Quel
est l'intérêt pour un site d'être primé à Comunica ?
MG.
Les entreprises démarchent les sites primés. Même pour ce qui
est de l'Intranet, les retombés sont fortes en terme de prise
de contact. Les échanges se font beaucoup plus facilement que
dans l'ancienne économie.
Ce
festival proposait des productions audiovisuelles et en Internet/Intranet,
les nouvelles technologies ont-elles pris le pas sur les autres
?
MG.
Il y a une forte progression de la nouvelle économie, c'est évident.
Il y a deux ans, le festival proposait énormément d'audiovisuel
et une minorité de produits de nouvelle technologie. L'an dernier,
la balance s'équilibrait. Cette année, nous avons assisté au basculement
: les nouveaux médias sont majoritaires. Tous les secteurs touchés
par le Web sont représentés, du ministère public aux collectivités
locales. C'est un réel élargissement du phénomène.
Quel
est le processus de réflexion des entrepreneurs ?
MG.
Ce que les anglo-saxons nomment " destroy your business " est
très important. C'est la faculté de repenser entièrement un métier
à la lumière des nouvelles technologies. De lancer des idées pensées
exclusivement pour le Net.
VT.
Les entrepreneurs prennent un risque en terme de produit, et misent
sur un postulat. Exemple : " les internautes veulent des jeux
en ligne ". C'est un pari comparable à celui d'il y a quelques
années : " les gens veulent un téléphone portable ". Ensuite,
ils développent un produit. Ca marche ou pas.
Quelle
est la marge d'entrepreneurs qui vont se casser le nez ?
MG.
Internet est un eldorado. Il y a un énorme défrichage à faire.
La moitié des sites ne marcheront sûrement pas, mais c'est comme
la recherche : la moitié ne sert à rien, mais on ne sait pas quelle
est cette moitié.