Connaissez
vous la différence entre e-business et e-commerce? Elsabeth
Kimmerlin, responsable des solutions e-business d'IBM pour l'Europe
de l'Ouest, nous introduit dans le monde de "Big Blue"
et de sa stratégie Internet.
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 05
mai 1999 .
JDNet
: Comment distinguer
l'e-business, popularisé
par IBM, du
e-commerce?
Elisabeth Kimmerlin : L'e-commerce est une composante de
l'e-business. Ce dernier concept rassemble diverses offres destinées
à réaliser des affaires de manières différentes
(relations entreprises/fournisseurs, entreprises/clients, Intranet...).
En ce qui concerne l'e-commerce, nous avons une partie technique,
basée sur la plate-forme NetCommerce. Celle-ci est déclinée
en fonction des besoins de l'entreprise cliente mais la technologie
de base (le moteur) est la même. Notre partie service va
du consulting, en passant par l'audit et le conseil en stratégie
Internet.
Comment prenez-vous en compte les
spécificités du marché français?
A 95%, la partie produit est une offre mondiale. Cependant,
nous prenons en compte certains critères dans nos solutions
comme la mise en place de l'euro. Récemment, nous avions
encore des supports spécifiques qui prenaient en compte
la réglementation française plus stricte de la cryptographie,
assouplie depuis. En revanche, pour la partie services, il est
clair que nous préférons une implémentation
locale autour d'une offre mondiale. Nous relayons nos offres via
nos business partners certifiés. Ils sont entre 35 et 40
en France.
Combien de sites reposent sur la technologie
IBM en France?
C'est très difficile à déterminer.
Nous ne travaillons pas exclusivement sur du IBM à 100%.
Nous sommes un intégrateur d'existant et devons prendre
en compte ce qui été réalisé par l'entreprise
avant qu'elle fasse appel à nous. Tout ce que je peux dire
c'est qu'en 1998, nous avons travaillé sur plus de 1000
projets autour du e-business en France. Mais cela comprend également
des parties de développement de sites (La Tribune par exemple).
De plus, si les sites grand public ont intérêt à
communiquer sur leur outil, ce n'est pas forcément le cas
pour des entreprises qui utilisent des Intranet ou des Extranet.
Cela peut constituer un avantage concurrentiel.
Pourquoi organisez-vous
des campagnes d'affichage et de publicité presse autour
de sites réalisés en grande partie par IBM?
Nous avons mis en valeur un certain nombre de sites
(Le Mans, France-Starter, le site Jean-Paul Gaultier...) car une
campagne peut se révéler valorisante pour une PME,
qui se voit associée à la marque IBM. Cette campagne
est une manière de dire que des entreprises ont franchi
le pas sur Internet,t que ce média est devenu une réalité.
Qu'attendez-vous
de l'offre "pack e-business" que vous venez de lancer?
IBM
est une entreprise de technologie. Nous développons des
technologies et nous aidons nos clients à les utiliser.
Le pack est destiné aux PME-PMI pour faciliter leur passage
sur Internet. C'est un marché porteur car, d'ici l'an 2000,
plus de la moitié des dépenses informatiques en
France concernent les PME/PMI. Nous ne communiquons pas sur les
objectifs que nous désirons atteindre avec cette offre,
mais ils sont très ambitieux. J'ajoute que le pack e-commerce
a été conçu et élaboré par
IBM France et qu'il fera l'objet d'un déploiement au niveau
européen.
Quel est le chiffre d'affaires e-business en France?
Seul
IBM Corporation peut communiquer sur les chiffres. Nous pouvons
diffuser notre chiffre d'affaires 97 (29,5 milliards de francs)
pour IBM France. Les résultats 98 sont en cours de validation.
En revanche, il nous est impossible de donner des informations
sur nos résultats en matière d'Internet tant nos
activités sont transversales (développement, intégration,
mise en place de sites...). De toutes façons, nous n'avons
pas sur nos comptes globaux de ligne "e-business" ou
de ligne "Internet".
Quels
sont vos concurrents directs en France ?
Ils
sont multiples compte tenu de la transversalité de nos
activités. Nous disposons de l'offre de services la plus
étendue sur le marché. Intershop et Microsoft dans
le domaine des suites logicielles sont les plus sérieux.
A quand un site marchand de produits
IBM informatiques en France?
Nous
disposons déjà d'un site d'information pour les
PME/PMI qui renvoie vers nos business partners. Il ne faut pas
oublier nous déployons beaucoup de canaux de communication
en direction de nos clients et de nos fournisseurs. Ce sont des
structures sur lesquelles nous communiquons peu, mais elles existent.
Quel
est votre site d'informations favori ?
Je
surfe essentiellement dans le cadre de mes activités professionnelles.
Je consulte souvent le site de la Tribune.
C'est une question d'habitude et en plus c'est un client IBM (sourire).
Je regarde souvent Yahoo également.
Achetez-vous des produits sur le Net ?
Oui,
régulièrement. Des CD et des livres sur le site
de la Fnac, des
fleurs via Aquarelle.
Qu'aimez-vous sur le Net ?
Je suis fasciné par le fait de pouvoir accéder
à tout et à n'importe quoi. D'arriver comme par
miracle sur le site de l'hôtel que je cherche. Il existe
encore ce côté magique.
Qu'y détestez-vous ?
Je formule simplement un souhait: il est encore
possible d'améliorer l'ergonomie des sites pour faciliter
des démarches. Il faut absolument simplifier les démarches
sur le Net.
Elisabeth Kimmerlin est diplômée de l'université de
Lille (MIAGE). Entrée chez IBM en 1978, elle accède
en 1985 au poste de conseiller en formation chez IBM puis devient
en 1988 chargée de management technique auprès de clients PME/PMI
dans les secteurs banque-assurance et distribution. Elle a intégré
le secteur banque-finance en 1991 comme chef de département technicocommercial,
avant de devenir chef des opérations techniques pour Paris en
1993 et au niveau national en 1995. Depuis septembre 1996, elle
occupe le poste de directrice de l'entité "e-business solutions"
pour la région Europe de l'Ouest.
IBM France :