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BIOLOGIE
 
Novembre 2006

6 inséminations artificielles

Pour les couples qui peinent à avoir un bébé, et notamment en cas d'infertilité masculine, il suffit parfois de donner un petit coup de pouce à la nature : on dépose directement les meilleurs spermatozoïdes au plus près de l'ovule.

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Spermatozoïdes livrés à domicile, en quelque sorte. Voilà à quoi on pourrait comparer l'insémination artificielle. Ou plutôt les inséminations artificielles (IA).

C'est une méthode ancienne qui se pratique depuis le 18è siècle. Il suffit d'une ovulation bien contrôlée et d'un peu de sperme bien préparé que l'on dépose dans les voies génitales.

2 origines et 3 destinations

Ce sperme peut avoir 2 origines : il peut provenir du conjoint, et l'on parle alors d'insémination conjugale, ou d'un donneur. Il existe également 3 types d'IA suivant l'endroit où l'on dépose le sperme.

La première, c'est l'IA intra vaginale, une méthode très peu (voire pas) utilisée médicalement. Elle n'a pas de raison d'être plus efficace qu'un rapport sexuel… et ne l'est d'ailleurs pas vraiment. Méthode destinée plutôt aux femmes célibataires ou homosexuelles qui se font elles-mêmes leur insémination, elle est courante dans certains pays d'Europe comme la Hollande.

La seconde, l'IA intra cervicale, consiste à déposer du sperme préparé dans le col de l'utérus. Cela fonctionne bien si la glaire cervicale est efficace, si on choisit bien les spermatozoïdes, et le moment de l'insémination.

L'insémination artificielle : une injection de sperme prépapré. © L'Internaute magazine
"Plongé dans de l'azote liquide à 196°C, le sperme se conserve pendant des années"

La troisième, enfin, l'IA intra utérine, est la plus utilisée. On dépose des spermatozoïdes cultivés et sélectionnés directement dans l'utérus grâce à un petit cathéter. Cela demande une préparation supplémentaire, notamment enlever liquide séminal.

Petite cuisine autour du sperme

Préparation du sperme ? La préparation du sperme au laboratoire permet de séparer les spermatozoïdes du liquide séminal, puis stimuler les meilleurs d'entre eux. Pour résumer, mis dans des liquides plus ou moins visqueux, on passe les spermatozoïdes dans une centrifugeuse, et seuls les plus mobiles réussisent à atteindre le fond du tube.

Pourquoi les séparer du liquide séminal ? Celui-ci est toxique ! Normalement, il est filtré par la glaire cervicale. Donc dès qu'on dépose des spermatozoïdes plus loin, dans l'utérus, il faut le retirer. Sans préparation, les prostaglandines présentes dans le liquide provoqueraient des contractions de l'utérus et des douleurs. Cette préparation évite aussi aux spermatozoïdes de perdre du temps dans la glaire et d'être éventuellement attaqués par les anticorps de la femme. Le taux de réussite sur des couples dont la fécondabilité naturelle est de 3%, atteint 10 %.

Jusque dans les années 80, on inséminait avec du sperme frais seulement. Depuis, on sait aussi utiliser du sperme congelé. Plongé dans de l'azote liquide à -196°C, il se conserve pendant des années. L'IA est utilisée en cas d'infertilité masculine. La congélation du sperme se fait souvent de façon préventive, en cas de stérilité à venir à cause d'une chimiothérapie ou d'une radiothérapie. On parle d'autoconservation préventive.

Il existe donc 3 inséminations différentes, qui peuvent se réaliser avec le sperme du conjoint ou d'un donneur. Au total, 6 façons d'avoir un bébé par insémination.

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