Quel avenir pour Microsoft ?

En attendant que le juge Jackson statue sur l'avenir du géant des logiciels, les rumeurs sur un démantelement éventuel de Microsoft vont bon train. Le juge Jackson a en effet publié son verdict depuis trois semaines. Le département de la justice américain ainsi que les Etats plaignants doivent présenter leurs propositions au juge à la fin de la semaine. Microsoft aura ensuite jusqu'au 10 mai pour y répondre avant de laisser la place au gouvernement qui fera ses commentaires. Les plaidoiries finales auront lieu le 24 mai.
Au lendemain de la decision du juge Jackson, l'hypothèse d'un démantèlement semblait écartée (voir article). Mais aujourd'hui, rien n'est moins sûr. En effet, le Washington Post rapportait lundi que le gouvernement et les 19 Etats associés à la plainte étaient favorables à un démantèlement en deux ou trois sociétés. L'une d'elles détiendrait le système d'exploitation Windows, une autre les autres logiciels de la firme (Microsoft Office par exemple) et une troisième les activités Internet. Selon le Wall Street Journal, Microsoft pourrait être forcé de vendre son activité bureautique, ce qui aurait pour conséquences, son adaptation à d'autres plate-formes, comme Linux, par exemple.
Toujours est-il que l'action Microsoft, cotée au NASDAQ, le marché des valeurs technologiques de New York, poursuit sa descente aux enfers. Elle a en effet perdu 15,5% lundi et plus de 45 % depuis le début de l'année. Le géant du logiciel, qui représentait la plus grosse capitalisation boursière américaine avec 624 milliards de dollars vaut maintenant 343 milliards de dollars (soit une chute de 281 milliards de dollars). Il est maintenant dépassé par General Electric, Cisco et Intel. Bill Gates à, pour sa part, perdu environ 50 milliards de dollars.
Il faut tout de même rappeler qu'une décision de démantèlement ne sera pas prise à la légère et prendra probablement au moins deux ans, le temps que toutes les procédures d'appel soient achevées. La dernière procédure de ce type date de la fin des années 80: c'était à l'époque le géant de la téléphonie américaine AT&T qui était sur la sellette. [Ludovic Blin, JI]