Les
éditeurs d'ERP remontent la pente grâce à
l'e-business
Peoplesoft
vient de publier ses résultats pour le premier trimestre
2000, en hausse notable par rapport à la même
période l'an dernier. L'éditeur de progiciels
de gestion intégrés (ERP pour Enterprise Resource
Planning) affiche ainsi un chiffre d'affaires trimestriel
de 375,4 millions de dollars et un bénéfice
net de 11 millions de dollars, contre 350,1 millions
de CA et 7,9 millions de bénéfice en 1999.
Le bénéfice net a donc augmenté de 39 %,
avec des résultats records sur la zone EMEA (Europe,
Moyen-Orient, Afrique). En effet, cette région a vu
bondir de 45% le chiffre d'affaires des licences de PeopleSoft
et de 55,3 % celui de ses services.
Après une année 1999 très défavorable
pour les éditeurs d'ERP, la décrue semble enfin
sérieusement entamée. Face à la menace
du bug de l'an 2000, la plupart des entreprises avaient dû
reporter leurs investissements en terme de progiciels, de
gestion intégrés ou autres, à l'année
suivante. Les cinq plus importants éditeurs, SAP, PeopleSoft,
Baan, Oracle et J.D. Edwards, ont ainsi connu des résultats
très mitigés en 1999. Si Oracle s'en est plutôt
bien sorti en raison de son avance sur le positionnement e-business,
SAP a également réussi à faire progresser
ses résultats en lançant MySAP.com. Mais pour
les trois autres fournisseurs, l'année 1999 s'est montrée
plutôt catastrophique. En particulier pour Baan qui
s'est trouvé dans une position très difficile
: l'entreprise a dû fermer une dizaine de bureaux et
licencier à tour de bras.
De nombreux analystes avaient prédit la reprise des
ventes d'ERP pour la première et surtout la seconde
moitié de l'année 2000. Mais la plupart des
grands éditeurs de ces progiciels, qui constituent
la colonne vertébrale de la partie opérationnelle
des systèmes d'information, se sont orientés
entre temps vers des objectifs connexes. La quasi-totalité
des grands ERP comprennent aujourd'hui des modules pour la
gestion de la relation client (CRM) et la gestion de la chaîne
logistique (SCM), deux composantes fondamentales de l'e-business.
Oracle, de son côté, s'est fermement orienté
vers le B to B et les places de marché destinées
à l'e-procurement, la fonction achat des entreprises.
SAP a suivi en créant une société dédiée,
SAPMarkets. Dans le même temps, Baan a monté
une filiale indépendante consacrée au CRM. Quant
à Peoplesoft, le rachat de Vantive en 1999 l'a propulsé
parmi les plus grands éditeurs mondiaux du marché
de la relation client. Pour ce dernier, les résultats
du premier trimestre 2000 ont largement représenté
les fruits de cette stratégie. Mais pour tous, la reprise
des progiciels de gestion intégrés au sens strict
semble toujours se faire attendre. Au début du mois
d'avril, Gartner Group ne prédisait-il pas la fin des
ERP qui laisseraient la place au c-commerce,
au commerce collaboratif ? [François
Morel, JI]
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