La sauvegarde informatique est négligée par les petites entreprises françaises
Quelles
seraient les conséquences d'une perte massive des données
informatiques pour une petite entreprise ? C'est la question
que s'est posée l'institut de sondage britannique Mori
pour Iomega. Elle a interrogé sur les marchés
anglais, allemand et français les décideurs
de 330 sociétés (130 au Royaume-Uni, 100 en
Allemagne et en France). Le résultat met en évidence
un fait important: les entreprises ne prennent pas conscience
du danger.
En ce qui concerne le marché français, si seulement
5% des petites entreprises estiment à plus de 5 millions
de francs la valeur de leurs données informatiques,
elles sont 49% à ne pas pouvoir estimer cette valeur.
De ce constat, on pressent que toutes les mesures ne sont
pas prises pour parer à toute éventualité.
Pourtant les risques sont connus, Mori évalue à
1.641 milliards de francs le coût de la perte de la
totalité des données des petites entreprises
françaises.
Alors qu'une sauvegarde quasi quotidienne des fchiers les
plus importants est une mesure de prudence pour une société,
l'étude révèle une certaine négligence
dans ce domaine. La fréquence de sauvegarde des bases
de données clients est la moins importante en France
avec 8,01 jours en moyenne, contre 7,85 au Royaume-Uni et
7,13 en Allemagne. Plus de précautions entourent la
sauvegarde des informations comptables avec une fréquence
de sauvegarde qui descend à 4,81 jours en France contre
5,39 au Royaume-Uni, l'Allemagne étant plus attachée
à ses données avec une fréquence de 4,6
jours.
Toutefois plusieurs raisons sont données par les entreprises
françaises pour justifier de cette carence dans les
sauvegardes. Elles ne sont pas toujours très pertinentes
puisqu'en premier lieu, on évoque qu'elles prennent
trop de temps dans 34% des cas. Dans 31% des causes, on rappelle
que ces fichiers ne changeant pas assez souvent, il n'est
pas nécessaire de procéder à des sauvegardes
trop fréquentes. Si ces entreprises possèdent
souvent des copies papier des données importantes,
28% des cas, elles ne sont plus que 13% à tout simplement
disposer de copies des fichiers sur d'autres machines ou réseaux.
A leur décharge notons que la taille de ces entreprises
ne leur permet pas, ou ne justifie pas bien souvent de disposer
d'un parc informatique ou d'un réseau suffisant pour
ce dernier type de sauvegarde.
En regard de ces données, on ne peut que stigmatiser
l'attitude désinvolte des petites entreprises qui si
elles n'ont pas forcément les moyens de la sécurité,
prennent tout de même un pari risqué en ce domaine.
Les causes et risques de pertes sont pourtant nombreuses.
Sur 100 entreprises françaises interrogées,
61% ont déjà connu des pertes de données
suite à un disque corrompu, 56% suite à la simple
chute, ou détérioration accidentelle d'un ordinateur,
49% ont été confrontées une fois à
un virus ravageur, 47% à la suppression accidentelle
d'un fichier. La disquette est encore une solution de sauvegarde
très utilisée en France pour les petites entreprises,
dans 37% des cas, or 35% des entreprises ont une fois perdu
des données suite à la simple perte ou détérioration
d'une disquette. Lorsqu'on sait que 38% des entreprises françaises
interrogées prédisent une perte financière
importante ou fatale pour l'entreprise dans le cas d'une perte
de données importantes, on mesure les progrès
qu'il reste à faire en matière d'incitation
à une vraie politique de sauvegarde. [Christophe
Dupont, JI]
Responsable de rubrique : Alain Steinmann
|
|