D'abord,
un point de vocabulaire : alors que le terme "logistique" désigne
de manière générique les opérations d'entreposage
ou liées au transport, la supply chain ("chaîne logistique")
renvoie plutôt au domaine du management et de la stratégie d'entreprise
; elle implique également l'intégration de technologies informatiques
et de réseaux de communication dans l'ensemble des processus.
Des
années 80 au années 90, les industriels ont appris à intégrer
en interne leurs propres processus. Passant d'une logique segmentée, avec
la mauvaise visibilité et le manque évident d'efficacité
qui vont avec, à une logique de processus qui répond à une
vision d'ensemble. Le chemin vers le concept de logistique globale était
donc ouvert.
A
cette prise de conscience s'est ajoutée, au début des années
90, la notion de service client jusque là inconnue des départements
logistiques industriels, mais déjà prise en compte par les distributeurs
de biens de grande consommation. Les progiciels se développent ainsi du
côté de l'entreposage et de la distribution,
alors que les
prévisions de ventes se font encore sur tableur.
Ce n'est que vers le milieu
et la fin des années 90 que le concept de Supply Chain Management
prend tout son sens, avec celui de l'entreprise étendue, et la venue d'outils
informatiques destinés à piloter et à relier l'ensemble des
maillons de la chaîne : les APS ou Advanced Planning and Scheduling. Un
autre système fait également son entrée : c'est l'EDI, ou
échange de données informatiques, aujourd'hui véritable colonne
vertébrale de tout réseau d'information. En intégrant ces
progiciels de prévisions, de planification et d'échanges de données,
les dirigeants prouvent leur intérêt stratégique pour la logistique
tout en restant dans une logique interne à l'entreprise.
Cependant
les outils de planification se révèlent
plus adaptés aux grandes entreprises qui ont
des processus complexes, un gros volume de références,
plusieurs entités, et qui ont des objectifs de
planification à long terme et de visibilité
sur l'ensemble. Le
Groupe Rémy Cointreau qui utilise depuis
peu un outil de planification de stocks et un APS pour
la gestion des commandes en est un bon exemple.
"Nous avons obtenue
une visibilité logistique à laquelle nous ne nous attentions pas.
La mise en place de ces outils nous a permis d'identifier un nouveau levier qui
est une approche plus collaborative avec les clients en matière de stocks"
dit Jean-Claude Ferreira, le directeur Supply Chain et service clients du Groupe.
Ainsi au-delà des
20% des industriels français qui utilisent des outils de pilotage (selon
l'Aslog), il est intéressant de savoir ce que les autres utilisent, "l'ERP
est l'alternative légère à l'APS. On peut dire qu'il constitue
le ciment entre les différents processus", dit Si-Mohammed Saïd.
Les ERP contribuent en effet à pallier l'effet boule de neige qu'un léger
décalage dans le processus peut engendrer.
Suite :
La gestion collaborative
ou le juste équilibre entre opérationnel et décisionnel
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