Vendredi 19 novembre 1999 |
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Econocom Services passe les 35 heures à la quasi-unanimité
des salariés
La filiale française d'Econocom représente quelques
400 salariés pour un chiffre d'affaires de 1,2 milliards
de francs. Près de la moitié travaillent dans
la partie SSII, Econocom Services. Pour passer aux 35 heures,
les dirigeants de cette dernière ont opté pour
un système un peu différent de la grande majorité
des sociétés de services en France. L'accord
a été signé à la fin du mois de
juin 1999, après concertation et validation par une
très grande majorité des salariés. Les
35 heures sont déjà effectives depuis octobre.
Tout d'abord, Econocom Services a débuté les
négociations il y a plus d'un an, en les suspendant
d'octobre 1998 à avril 1999 pour cause d'acquisition
de la société KeyData. A l'issue de l'élection
des représentants du comité d'entreprise, ceux-ci,
sous la houlette des dirigeants concernés, ont pu proposer
quatre options aux salariés par référendum.
Le fait d'attendre la fin de l'année n'a séduit
qu'un très faible nombre de collaborateurs, éloignant
ainsi le spectre de la signature d'un accord au dernier moment.
Non liée au Syntec, la SSII s'est extraite de la révision
de l'accord de branche fortement contesté par les syndicats.
Selon Philippe Senik, directeur général
d'Econocom Services France, "l'option retenue l'a
été par 80% des salariés à
l'issue du référendum. Elle prévoit
une réduction des salaires de 5 à
10 % par tranches pour les salaires supérieurs
à 12 000 francs par mois. Il a donc
fallu obligatoirement mettre en place des modifications
des contrats de travail. Le taux de signature de ces
avenants a été de 99 %".
L'accord signé sur la base de cette option prévoit
un modèle intermédiaire entre l'annualisation
et la réduction journalière. Le temps de travail
hebdomadaire est abaissé de 39 à 37 heures.
Chaque jour, le collaborateur travaille 30 minutes de
moins, ou, s'il obtient l'accord de son supérieur hiérachique,
peut cumuler les heures. D'autre part, la réduction
de 37 à 35 heures aboutit à 13 jours
de congés annuels supplémentaires répartis
par le salarié dans l'accord des procédures
établies.
Pour couvrir la réduction du temps de travail, la société
a décidé d'embaucher spécifiquement de
15 à 20 personnes d'ici mars 2000, en
plus de son plan de croissance annuel qui prévoit 300 emplois
de plus pour l'an prochain. "La baisse des salaires est
même un argument pour recruter" affirme Philippe
Senik, "mieux vaut une baisse de 5 % avec une augmentation
de 10 % sur les deux prochaines années, que le
gel des salaires sur la même période. Dans ce
dernier cas, les risques de turn-over sont très importants".
[François Morel
, JI]
Responsable de rubrique : Alain Steinmann
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